Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

« Don Quichotte et Omar Khayyam », inspirateurs de Marwan Sahmarani

La galerie Tinta Negra accroche jusqu’au 25 mai une dizaine de gravures orientalo-hispanisantes signées Marwan Sahmarani.

« Les Buveurs », de la série de Omar Khayyam ; aquatinte (45x 60 cm).

Après la peinture, le dessin, la sculpture et la céramique, Marwan Sahmarani, qui aime expérimenter toutes sortes de médiums, s’est attelé, en 2010 et 2011, au travail de la gravure.


À Montréal, où il réside depuis quelques années, ce talentueux artiste libanais a réalisé dans l’atelier d’Alain Piroir (connu pour ses collaborations avec Francis Bacon, Hans Bellmer ou Roberto Matta...) des eaux-fortes et des aquatintes. Des œuvres dont la galerie Tinta Negra* (spécialisée dans l’art et la culture espagnols) a sélectionné deux séries, toutes deux consacrées à des figures emblématiques des littératures espagnole et arabe : le Don Quichotte de Cervantès et le poète philosophe perse (également mathématicien et astronome) Omar Khayyam.


Entre «le chevalier à la triste figure», héros parodique né de l’imagination d’un ancien soldat espagnol au XVIIe siècle, et l’hédoniste poète perse, chantre du vin et grand amateur de femmes, qui vécut au XIe siècle, nul lien, a priori, sinon la réceptivité de l’artiste au mélange des cultures.


En bon Libanais, Sahmarani a toujours puisé dans ses racines orientales et son éducation occidentale le «terreau» de son travail artistique. Ce qui signe sa particularité. À savoir une sensibilité aux grands thèmes universels (pouvoir, désir, violence, solitude...) que cet enfant de la guerre libanaise, marqué par la tourmente des événements (il est né en 1970), traite de manière contemporaine, éminemment personnelle et avec une intensité sincère confinant souvent à la crudité.
Dans ces deux séries d’estampes – dont certaines en polychromie –, on retrouve la vigueur du tracé, les contours déformés et l’anamorphisme tourmenté (à la Bacon, tiens!) des silhouettes qui caractérisent ses dessins et peintures, ainsi que cette pointe satirico-humaniste toujours sous-jacente, même dans ses thèmes les plus noirs.
Mais on retrouve surtout cette expressive virtuosité de Marwan Sahmarani dans le rendu des atmosphères. Autant celle des illusoires champs de combat de Don Quichotte que celle des scènes d’ivresse liquéfiantes décrites dans les quatrains de Omar Khayyam.


La force de cet artiste – diplômé de l’École supérieure d’art graphique de Pennighen à Paris et lauréat en 2010 du prestigieux prix Abraj Capital Art – réside dans son constant renouvellement des techniques qu’il met, cependant, toujours au service d’une expression personnelle vigoureusement libre et émotionnellement sincère. À découvrir!

* Beyrouth; Mar Mikhaël ; 120, rue Pharaon. Horaires d’ouverture : du lundi au samedi. Tél. 01/570027.

Après la peinture, le dessin, la sculpture et la céramique, Marwan Sahmarani, qui aime expérimenter toutes sortes de médiums, s’est attelé, en 2010 et 2011, au travail de la gravure.
À Montréal, où il réside depuis quelques années, ce talentueux artiste libanais a réalisé dans l’atelier d’Alain Piroir (connu pour ses collaborations avec Francis Bacon, Hans Bellmer ou Roberto...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut