Stefano Di Battista, d’origine romaine, s’intéresse à la musique, plus particulièrement au jazz, depuis l’âge de 13 ans. Il devient l’un des plus grands (alto et soprano) saxophonistes de son temps et développe un style néo-hard-bop propre à lui. Un style qui dégage toute son énergie, sa fusion, et sa générosité.
Paolo Fresu, d’origine sarde, commence la trompette dès l’âge de 11 ans. Ayant une approche romantique de la musique jazz, la sienne est reconnue comme étant un mélange de Miles Davis et de Chet Baker. Avec des sons poétiques et lyriques, ses harmonies invitent à un voyage de rêves.
Chacun de ces musiciens s’est présenté avec son groupe: celui de Stephano Di Battista composé d’un pianiste et d’un batteur, et le groupe de Paolo formé d’un bassiste et d’un guitariste. Mais plus qu’un duel de sonorités, la performance présentée était une fusion inégalable, sans limite.
En effet, ce mercredi soir, dans l’espace bleuté du Music Hall, ces deux ensembles ne formaient qu’un seul. Une seule âme qui emportait le public par une énergie dynamisante, chargée d’émotions, vers un univers lyrique. Tous les genres de jazz étaient présents et confondus: du hard-bop au smooth jazz, en passant par le dark jazz. Un véritable échange musical s’est installé entre les musiciens. À peine l’un lançait le thème de la mélodie que l’autre se l’appropriait à sa manière, la moulait dans son style par des solos, pour enfin revenir tous ensemble à ce même thème.
L’audience assistait non seulement à une performance musicale, mais aussi physique où tout le corps se pliait et se tendait pour enfin déployer et expulser cet air musical comprimé en lui et qui s’exprimait en un langage nouveau.
Chaque prestation suscitait des applaudissements nourris de la part d’un public ébloui par tant de talent et de générosité de la part de ces artistes qui ont mis toute leur énergie et leur richesse pour offrir, ce soir-là, une «pleine lune».
Carine KHALAF