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Culture - Initiative

Le théâtre de Beyrouth, symbole d’une ville

Une marche de protestation, un medley doux-amer de pièces libanaises et un sentiment d’urgence face au déclin des arts scéniques et des espaces qui lui sont attribués ont marqué la Journée mondiale du théâtre à Beyrouth.

Le ministre Gaby Layoun s’est empressé de monter sur les planches pour figurer dans la photo souvenir des gens du théâtre. Photo Marwan Assaf

«Eux se jouent de vous. Ils vous font la comédie. Nous, nous couvrons nos faciès de maquillage, pour vous montrer le visage nu de la vérité.»: c’est en ces termes sans équivoque, provoquant une salve d’applaudissements, que Issam Bou Khaled s’est adressé à la foule bigarrée réunie avant-hier soir devant les locaux vides et fermés du théâtre de Masrah Beyrouth, à Aïn el-Mreissé. Le metteur en scène, dramaturge et acteur a été le dernier à assumer les fonctions de directeur du TDB avant sa fermeture pour cause de destruction imminente, le 31 décembre 2011.

 

Mais après diverses manifestations, protestations et signatures de pétitions enjoignant au ministre de la Culture de «reconnaître sa responsabilité et son obligation légale» en classant le TDB comme «propriété culturelle et à protéger ce lieu contre toute menace de démolition ou même de tout changement au niveau de son utilité autre que culturelle ou artistique», le ministre Gaby Layoun a signé in extremis, quelques jours avant la fin de l’ultimatum, le 21 décembre 2011, une décision selon laquelle une partie du lot numéro 243 à Aïn el-Mreissé est inscrite à la liste des bâtiments classés historiques, et en vertu de laquelle il est interdit d’y toucher ou d’opérer un changement dans sa structure ou son emplacement, ou de modifier sa mission principale sans un permis de la Direction générale des antiquités.

 

Mais la communauté théâtrale n’est pas satisfaite. Car cette décision n’est pas irrévocable et elle ne garantit pas la pérennité de cet unique théâtre qui porte le nom de Beyrouth. Ils demandent plus, une décision au niveau du Conseil des ministres, une expropriation en bonne et due forme pour que ce lieu devienne propriété de l’État et qu’il le prenne sous son aile. «Masrah Beirut ma bi mout, reddo el-masrah la Beirut» (Le théâtre de Beyrouth ne meurt jamais, rendez le théâtre à Beyrouth), haranguaient donc les manifestants en ce soir de Journée mondiale du théâtre, à l’initiative du collectif éponyme «Reddo el-masrah la Beirut».


À 20h, la soirée avait commencé au Théâtre al-Madina. Une bonne cinquantaine d’acteurs et de comédiens, de marionnettistes et de danseurs, de mimes et de tragédiens en avaient littéralement encombré les planches. Et présenté, simultanément, dans un joyeux brouhaha, un medley doux-amer, des extraits de pièces jouées ces vingt dernières années à Beyrouth. Roger Assaf, Mounir Keserwani, Hanane Hajj Ali, Aïda Sabra, Rafic Ali Ahmad, Carole Abboud, Nada Bou Farhat, Roueida el-Ghali, Georges Khabbaz, Faek Hmaissi, Junaid Sarieddine, Maya Zbib, Aurélien Zouki, Saoussan Bou Khaled... La vieille et la jeune gardes, réunies dans un même moment théâtral, face à une salle émue, comblée et comble à craquer, puisque outre les 450 sièges occupés, une bonne centaine de spectateurs avaient pris d’assaut les allées, les marches et le hall d’entrée.


«Notre ambition est plus grande que celle de ces jeunes. Nous voulons construire un “Dar Opéra”. Cela fait partie de notre agenda. Nous allons contacter le secteur privé pour les investissements», a-t-il affirmé devant une poignée de journalistes. «Faut-il rappeler à Monsieur le Ministre que le Grand théâtre de Beyrouth aurait pu jouer ce rôle s’il avait été sauvé des mains des promoteurs?», lui rétorque-t-on.


La série TDB semble encore réserver d’autres épisodes à suspense. Cette soirée a prouvé, dans tous les cas, que le public du théâtre reste nombreux et intéressé. Reste à lui offrir des productions de qualité et des espaces adéquats... Pas évident, par les temps qui courent...


«Eux se jouent de vous. Ils vous font la comédie. Nous, nous couvrons nos faciès de maquillage, pour vous montrer le visage nu de la vérité.»: c’est en ces termes sans équivoque, provoquant une salve d’applaudissements, que Issam Bou Khaled s’est adressé à la foule bigarrée réunie avant-hier soir devant les locaux vides et fermés du théâtre de Masrah Beyrouth, à...

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VOLONTÉ POPULAIRE LIBANAISE : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! ____ Tout le Liban est devenu un théâtre où les clowns se produisent l'un après l'autre. Et le PEUPLE ? Eh bien, le "PAUVRE PEUPLE" reste bouche-bée encore ! MAIS... JUSQU'À QUAND ???

SAKR LEBNAN

03 h 00, le 29 mars 2012

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Commentaires (1)

  • VOLONTÉ POPULAIRE LIBANAISE : DIALOGUE ! ENTENTE ! UNITÉ ! ____ Tout le Liban est devenu un théâtre où les clowns se produisent l'un après l'autre. Et le PEUPLE ? Eh bien, le "PAUVRE PEUPLE" reste bouche-bée encore ! MAIS... JUSQU'À QUAND ???

    SAKR LEBNAN

    03 h 00, le 29 mars 2012

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