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Culture - Scène

« Octave et les valeureuses », ou l’éternel masculin !

À l’affiche du Monnot*, jusqu’au 1er avril, « Octave et les valeureuses », une comédie d’Alberto Lombardo, mise en scène par Nadine Mokdessi et interprétée par ses élèves de l’Atelier de théâtre.

La scène de la demande en mariage, avec Josiane Riachi, Alain Hochar, Elsa el-Hage, Joe Abi-Aad et Joëlle Yaacoub.          Photo Ibrahim Tawil

Toujours dans le registre du vaudeville et du rire léger – mais sur un fond grinçant cette fois! – et toujours pour la bonne cause, la dix-neuvième pièce présentée par Nadine Mokdessi traite d’un sujet cher au cœur des femmes : l’éternel masculin. Qu’est-ce que l’éternel masculin? C’est ce mélange de séduction tous azimuts, d’égocentrisme, d’immaturité, d’inconstance, de mauvaise foi et de lâcheté. Excusez-nous du peu messieurs, mais c’est ainsi – et bien pire même – qu’un des vôtres, grand poète de son état**, vous a dépeints pour l’éternité!
Et c’est ainsi qu’Alberto Lombardo, comédien et metteur en scène contemporain, vous représente messieurs à travers le personnage central d’ Octave et les valeureuses, une de ses dernières pièces à succès qui traitent de la difficulté d’aimer.
Octave, alias Alain Hochar, votre représentant donc messieurs, est victime, à son corps – et surtout cœur – défendant, de sa séduction innée!
Là où ce célibataire quarantenaire, professeur des écoles, passe, il traîne dans son sillage des femmes énamourées. Des «valeureuses» – plutôt des malheureuses ! – qui feraient tout pour le séduire et se l’attacher. À commencer par Marianne (Joëlle Yaacoub), sa fiancée attitrée, professeur comme lui qui, au bout de deux ans de rendez-vous bihebdomadaires, a décidé de prendre les choses en main et de lui «faire faire» sa demande en mariage.
Mais c’est sans compter avec l’existence de Sylvie (Diala Gemayel), cantatrice angoissée et «petite amie» depuis deux ans d’Octave. Ainsi que celles de Joëlle (Léa Abi-Nader) sa voisine, caissière de supermarché nymphomane, et de Josy (Ghada Abdel-Sater), sa jeune boulangère-étudiante en psychologie.
Une brochette de femmes, d’âges et de conditions variés, que notre séducteur en série va avoir à ses trousses. Et auxquelles viendront s’ajouter l’aguichante Brigitte, sœur aînée de sa fiancée (Elsa el-Hage); la délirante maman de cette dernière (Josiane Riachi) et sa terrible propre mère (rôle tenu alternativement par Marie-Paule Lefèvre et Karine Tawil).
Seul autre homme de la pièce, le père de Marianne (Joe Abi-Aad) vient compléter l’assemblée des harceleuses de cet homme à femmes...qui ne l’est pas vraiment!
Car Octave n’est pas un don Juan classique. Ce n’est pas délibérément qu’il cherche à séduire les faibles femmes qui croisent sa route. Il est plutôt du genre qui se laisse nonchalamment porter par leurs désirs et les sentiments qu’elles lui vouent sans penser aux conséquences que son égocentrisme peut provoquer.
Et s’il se révèle, tour à tour, égoïste, ambigu, veule et pitoyable avec la gent féminine, c’est peut-être qu’il aurait souffert du manque d’amour de la première femme de sa vie, celle qui l’a mis au monde.
C’est l’excuse que semble lui avoir trouvé – solidarité masculine oblige! – Alberto Lombardo, l’auteur de cette pièce. Laquelle, sous le rire, la dérision et les situations cocasses, laisse se profiler des plages de réflexion sur les relations amoureuses, les attentes du couple, des femmes, ainsi que les situations de manque dans l’enfance et les rivalités familiales qui façonnent, plus tard, la demande amoureuse...
Tout cela est distillé à coups d’humour incisif, de situations hilarantes, de reparties caustiques et de dialogues acerbes, mais un tantinet longuets et que l’on sent parfois insérés artificiellement dans le cours normal de la trame.
Bref, une revue de fond drôle et cynique, des travers et dérapages masculins servis par le jeu de cette dizaine de vétérans de l’atelier de Nadine Mokdessi. Des amateurs certes, mais qui, pièce après pièce, ont acquis sur scène une aisance indéniable. Les deux hommes, en particulier, dont il faut saluer la subtilité de jeu. Dans une mise en scène cohérente, comme toujours, même dans les scènes gentiment audacieuses (tout est relatif) de sensualité et d’effeuillages...
Enfin, comme toujours, les recettes des soirées seront entièrement reversées au profit des trois associations suivantes : arcenciel (qui soutient les groupes fragilisés et les personnes marginalisées), la Lebanese Down Syndrome Association (qui s’occupe des enfants trisomiques) et l’IRAP (Institut de rééducation audiophonétique).

* Les jeudis, vendredis, samedis et dimanches, à 20h30. Théâtre Monnot, rue de l’Université Saint-Joseph. Billets en vente à la librairie Antoine ABC, Achrafieh. Tél. : 01/218078.

** Référence Alfred de Musset.
Toujours dans le registre du vaudeville et du rire léger – mais sur un fond grinçant cette fois! – et toujours pour la bonne cause, la dix-neuvième pièce présentée par Nadine Mokdessi traite d’un sujet cher au cœur des femmes : l’éternel masculin. Qu’est-ce que l’éternel masculin? C’est ce mélange de séduction tous azimuts, d’égocentrisme, d’immaturité,...
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