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Culture - Danse

Danse au tempo de la diplomatie « smart power »

Comme les parfums, les couleurs et les sons se répondent, aujourd’hui on extrapole ces « correspondances » pour faire se répondre l’art du mouvement et la communication. Une initiative du département d’État US.

Jazz et « tap dance ».

WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

Les répétitions battent leur plein dans les studios de quatre différentes troupes américaines en vue de leurs prochaines tournées. Il s’agit de «Rennie Harris Pure Movement» (spécialisation hip-hop, destination l’Égypte et les territoires occupés); «Trey McIntyre Project» (danse contemporaine, destination la Chine, la Corée du Sud, les Philippines et le Vietnam); «Jazz Tap Ensemble» (destination le Mozambique, le Zimbabwe et le Congo); «Sean Curran Company» (danse contemporaine, destination le Kazakhstan, la République kirghize, le Turkménistan). Des troupes pas tout à fait comme les autres, car elles ont inscrit leurs pas au rythme d’un programme d’échange culturel intitulé «Dance Motion» et initié par le bureau de l’Éducation et des Affaires culturelles du département d’État. Pour ce dernier, c’est là une grande fenêtre d’opportunité pour amorcer avec différentes civilisations un dialogue sur un ton artistique. Ou la diplomatie gestuelle et non de la gesticulation, suivant cette réflexion de Maurice Béjart: «La danse, un minimum d’explication, un minimum d’anecdotes et un maximum de sensations.» Et de compréhension.

Quatre troupes aux quatre coins du monde
Outre les représentations, ces danseurs animent, dans les pays visités, des classes, des séminaires et des rencontres avec des artistes locaux. Ce format a été élaboré à partir de la vision de la secrétaire d’État Hillary Clinton relevant de la «smart power diplomacy», ou diplomatie tempérée, comme on dirait médecine douce. Et chaque troupe met au point des spectacles et des ateliers en accord avec la sensibilité du lieu géographique ciblé. Ainsi, les pays du nord-est de l’Asie centrale, fortement attachés à leurs traditions folkloriques, recevront la «Sean Curran Company» qui, à partir de l’art populaire irlandais, a développé un style moderniste, et le «Jazz Tap Ensemble» trouvera un bon écho en zone africaine. Cynthia Schneider, professeur de culture diplomatique à l’Université de Georgetown, précise: «C’est là réellement un excellent programme. Il agit à travers l’impact des relations de peuple à peuple, en lieu de gouvernement à gouvernement, surtout qu’il est mû par des partenaires importants.»
La «Danse Motion», qui en est à sa deuxième année d’existence, est conjointement financée (budget 1,7 million de dollars) par le département d’État et trois autres fondations. Sa structuration artistique est assurée par la Brooklyn Academy of Music. Une logistique des plus huilées est requise pour pouvoir envoyer quatre troupes aux quatre coins du monde, transportant leur propre matériel et celui nécessaire pour mener les ateliers, par exemple l’expédition de cent paires de chaussures pour la «tap dance» destinées aux enfants que l’on initiera à cet art. En retour, cette année, une compagnie de danse étrangère sera invitée à se produire aux États-Unis. Quelle que soit sa nature, le dialogue a le vent en poupe au pays de l’Oncle Sam.
WASHINGTON, d’Irène MOSALLI Les répétitions battent leur plein dans les studios de quatre différentes troupes américaines en vue de leurs prochaines tournées. Il s’agit de «Rennie Harris Pure Movement» (spécialisation hip-hop, destination l’Égypte et les territoires occupés); «Trey McIntyre Project» (danse contemporaine, destination la Chine, la Corée du Sud, les Philippines...

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