Rechercher
Rechercher

Liban - Santé

Lancement hier au Liban d’une campagne massive de vaccination contre la polio

Des représentants du ministère de la Santé feront du porte-à-porte pour vacciner tous les enfants de moins de cinq ans.

Aucun cas de polio n’a été signalé au Liban. Il n’existe même pas de cas suspect, assure le ministre de la Santé.

Alors que la poliomyélite a refait son apparition dans une Syrie en guerre, le ministère libanais de la Santé a lancé hier une campagne de vaccination de grande envergure à travers le Liban afin de prévenir la propagation du virus au pays du Cèdre. Parmi les régions concernées, le Hermel, Ghobeiry, Batroun, Sabra et Tyr.
Baptisée « Porte à porte », la campagne concerne tous les enfants âgés de un jour à cinq ans. « Tous les enfants, qu’ils soient syriens, palestiniens, libanais ou autres, sont visés par cette campagne », assure le directeur général du ministère, Walid Ammar, dans une entrevue avec lorientlejour.com. Dans le cadre de cette campagne est utilisé un vaccin antipoliomyélitique oral (VPO).
« Les vaccins seront administrés en deux étapes, souligne-t-il. La première (deux gouttes de VPO) a commencé hier et se poursuivra jusqu’à mardi prochain ; la seconde étape de la vaccination (deux autres gouttes de VPO) s’étalera entre le 6 et le 10 décembre. » « Samedi et dimanche, des représentants du ministère feront du porte-à-porte pour vacciner les enfants de moins de cinq ans chez eux, ajoute Walid Ammar. En cours de semaine, ils se rendront dans les écoles et les garderies. »


Fin octobre, l’Organisation mondiale de la santé a confirmé dix cas de poliomyélite touchant des enfants syriens, dans le nord-est de la Syrie, alors que le pays n’avait plus connu d’éruption de poliomyélite depuis 1999. Lundi dernier, le régime syrien s’est engagé à vacciner les enfants syriens contre la polio.
« Le ministère s’est associé à un vaste réseau d’ONG travaillant dans le secteur médical à travers le Liban afin de couvrir toutes les régions libanaises », précise le responsable libanais, tout en soulignant qu’une attention particulière sera accordée aux zones surpeuplées et sous-développées.
Des centres de vaccination ont également été établis au poste-frontière avec la Syrie, et tout enfant entrant au Liban y sera vacciné. Dans les hôpitaux libanais, tout nouveau-né sera vacciné. Selon le directeur général, le ministère de la Santé dispose de 1,5 million de doses de vaccination, alors que les besoins sont estimés à 1,2 million de doses.

Une menace globale
La campagne de vaccination libanaise s’inscrit dans le cadre d’une campagne massive concernant tout le Proche-Orient. Cette campagne de vaccination vise, à terme, à protéger 20 millions d’enfants, ont annoncé vendredi à Genève l’OMS et l’Unicef. Quelque 650 000 enfants ont déjà été vaccinés en Syrie, dont 116 000 dans la région théâtre de combats à Deir ez-Zor (Nord-Est), précise un communiqué de l’Organisation mondiale de la santé et du Fonds mondial pour l’enfance des Nations unies.


Dans la revue médicale britannique The Lancet, deux experts allemands en maladies infectieuses estiment toutefois que la polio pourrait atteindre des régions plus éloignées encore de la Syrie, y compris en Europe.
« L’OMS a confirmé l’apparition d’au moins dix cas de polio en Syrie où la couverture vaccinale a décliné fortement durant la guerre civile », écrivent dans une lettre ouverte les professeurs Martin Eichner (Université de Tübingen) et Stefan Brockmann (département régional de la santé de Reutlingen).
Avec l’exode d’un grand nombre de réfugiés syriens vers les pays voisins et l’Europe, il y a aujourd’hui des risques que le virus soit réintroduit dans des zones exemptes de poliomyélite depuis plusieurs dizaines d’années, s’inquiètent-ils.
Les deux experts avertissent en particulier des risques accrus d’un retour de la polio dans les régions d’Europe où la couverture vaccinale est faible, comme la Bosnie-Herzégovine, l’Ukraine et l’Autriche.
Pour les auteurs, « vacciner seulement les réfugiés syriens, comme cela a été recommandé par le Centre européen de prévention et contrôle des maladies, doit être considéré comme insuffisant, des mesures plus complètes devraient être envisagées ».


La poliomyélite est provoquée par un virus qui envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en quelques heures. Elle touche principalement les enfants. Le virus peut se propager rapidement dans les populations non immunisées. Il pénètre dans l’organisme par la bouche et se multiplie dans les intestins.
Une paralysie irréversible (des jambes en général) survient dans un cas sur 200. Entre 5 et 10 % des malades paralysés meurent lorsque l’appareil respiratoire cesse de fonctionner.
Près de 220 cas ont été notifiés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’an dernier, et trois pays, le Pakistan, le Nigeria et l’Afghanistan (contre 125 en 1988), sont encore considérés comme aux prises avec une polio endémique.
Selon M. Ammar, le dernier cas de polio enregistré au Liban remonte à 2003. « Il s’agissait d’un Libanais ayant contracté le virus lors d’un voyage en Inde, rappelle le responsable. Le ministère avait lancé une campagne de vaccination à l’époque et, depuis, le pays a été classé “hors danger” par l’OMS. » « Aucun cas n’a d’ailleurs été signalé. Il n’existe même pas le moindre cas suspect », a assuré le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil.

 

Pour mémoire

Damas promet de distribuer les vaccins contre la polio "partout"

 

Bilan sanitaire plutôt positif malgré les défis de l’afflux massif de réfugiés syriens

Alors que la poliomyélite a refait son apparition dans une Syrie en guerre, le ministère libanais de la Santé a lancé hier une campagne de vaccination de grande envergure à travers le Liban afin de prévenir la propagation du virus au pays du Cèdre. Parmi les régions concernées, le Hermel, Ghobeiry, Batroun, Sabra et Tyr.Baptisée « Porte à porte », la campagne concerne tous les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut