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Liban - Environnement

La plage des tortues... de nouveau en danger

Une nouvelle agression a été surprise hier par la maîtresse de la Maison orange, à Mansouri. La municipalité assure n’avoir délivré aucun permis.

Une photo des ouvriers qui démontaient la clôture, prise hier matin par Mona Khalil. Les explications qui lui ont été fournies sur place font état de la construction d’un mur en béton à la place, en vue d’un plus grand projet. Photo fournie par Orange House

C’est l’une des dernières plages de sable vierges du littoral libanais, l’une de celles vers lesquelles les tortues de mer reviennent chaque année pour pondre, puisqu’elles y sont nées. La plage de sable de Mansouri (au sud de Tyr), qui a le statut de « hima » (réserve protégée par les instances et autorités locales), est de nouveau en danger. Mona Khalil, maîtresse de la Maison orange, qui s’occupe chaque année de protéger les bébés tortues qui naissent sur cette plage, a dénoncé hier de nouveaux travaux entrepris à même le sable.


« Nous avons surpris ce matin des ouvriers qui ôtaient une clôture en fer en vue, nous l’avons su par l’ingénieur du chantier, de construire un mur en béton pour monter des kiosques de restaurants et créer une plage pour femmes », raconte-t-elle à L’Orient-le Jour, photos à l’appui.


L’histoire des agressions contre cette plage est longue. Mona Khalil, qui y fait face depuis plusieurs années, en connaît chaque détail. « Ce sont des propriétaires qui ont acheté les terres agricoles derrière la plage pour y soi-disant planter des bananiers, explique-t-elle. L’année dernière, il y a eu un important vol de sable de mer. Quand nous avons élevé la voix, ils ont recouvert la terre d’une mince couche de sable afin de cacher leur méfait. Je ne sais, d’ailleurs, comment ils s’y sont pris pour obtenir le droit de faire des investissements sur le sable, supposé être un bien-fond public. Ensuite, ils ont installé la clôture en fer, en promettant de la surélever d’un mètre afin de permettre aux tortues de passer dans cette partie de la plage, ce qui n’a servi à rien puisqu’elles ont rebroussé chemin. »


Sur ce qui a provoqué cette dernière agression en date (les travaux d’hier matin), Mona Khalil pense que les propriétaires ont loué ce terrain pour dix ans à d’autres personnes, qui ont entrepris ce projet. « Les travaux ont été temporairement suspendus après notre tollé, mais jusqu’à quand ? » dit-elle.


Interrogé par L’Orient-Le Jour, le président du conseil municipal de Mansouri, Riyad Zabad, assure n’avoir « reçu aucune plainte à ce propos ». « J’enverrai des experts de la municipalité demain (aujourd’hui) dès le matin, à 9h, pour inspecter les lieux », ajoute-t-il, quand nous lui faisons remarquer que des photos ont été prises le matin même. Il affirme par ailleurs qu’aucun permis n’a été délivré par la municipalité pour de quelconques travaux. « Personne n’oserait entreprendre des constructions là-bas, souligne-t-il. Si une quelconque agression a été commise, nous y mettrons un terme instantanément. »


Rappelons que les différentes espèces de tortues de mer viennent invariablement pondre sur la plage où elles sont nées. La disparition des sites en question ou de profondes modifications altèrent leur comportement et met fin à leur reproduction, aggravant encore le danger d’extinction auquel les espèces sont exposées. Mona Khalil explique que « cette partie de la plage où ont lieu les travaux est particulièrement importante pour les tortues ». « Cette année, en raison de la clôture en fer, elles n’y sont pas parvenues, poursuit-elle. Ce qui explique pourquoi nous avons constaté une nette baisse de leur natalité : nous n’avons dénombré, au cours de la saison, pas plus de 35 nids, alors que nous en avons une moyenne de 50 les autres années. » Ce qui laisse présager de l’impact d’éventuels travaux de bétonnage sur ce site...


C’est l’importance de cette plage qui a poussé Mona Khalil et ses autres défenseurs à la protéger par un classement de « hima ». « Il ne faut pas croire qu’une hima n’est pas soumise à des règles et des lois similaires à celles des réserves naturelles, souligne-t-elle. Tous les présidents des conseils municipaux des environs ont signé un engagement à protéger cette plage. Mais quand nous le leur rappelons, ils nous rient au nez en prétextant qu’aucune loi n’est appliquée dans ce pays ! »


Le ministère de l’Environnement ne devrait-il pas trancher en faveur d’une protection plus poussée de ce site, devenu presque unique pour la protection des tortues ?

 

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commentaires (3)

Faut se mobiliser ! c'est scandaleux ces agressions contre le domaine maritime...et la nature....Bon... j'avoue aussi ma faiblesse pour un civet je préfère le lièvre....!

M.V.

17 h 04, le 11 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • Faut se mobiliser ! c'est scandaleux ces agressions contre le domaine maritime...et la nature....Bon... j'avoue aussi ma faiblesse pour un civet je préfère le lièvre....!

    M.V.

    17 h 04, le 11 octobre 2013

  • IL N'Y A PAS QUE LES TORTUES... TOUT LE PAYS EST EN DANGER !

    SAKR LOUBNAN

    08 h 48, le 11 octobre 2013

  • Une plage pour femmes,dis donc.. y a pas à dire,nous sommes en train de progresser à la vitesse de l'éclair...et l'eau de mer, comment faire pour que les hommes ne se baignent pas dans la même eau que les femmes?et l'air alors? comment faire pour que de l'air respiré par une femme ne soit pas à nouveau respiré par un homme? vous vous rendez compte du scandale,si des choses pareilles arrivent? je ne sais pas bien s'il faut en rire ou en pleurer...tortues,essayez d'aller ailleurs,parce que sur cette plage la seule chose qui risque d'être pondue régulièrement est la bêtise la plus crasse!

    GEDEON Christian

    04 h 01, le 11 octobre 2013

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