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Moyen Orient et Monde - Élections

Les Japonais offrent un boulevard politique à Abe

La coalition au pouvoir vainqueur des sénatoriales ; le Parlement n’est plus bancal.

L’une des obsessions de Shinzo Abe, classé très à droite, est de réviser la Constitution pacifiste du Japon.  Kazuhiro Nogi/AFP

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a remporté hier les élections sénatoriales, d’après les résultats donnés par les télévisions, ce qui lui offre un boulevard pour conduire sa politique de relance économique et de fermeté diplomatique.
À l’issue du scrutin et sur la base des premiers dépouillements, la coalition formée par le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) et le Nouveau Komeito (centre) a obtenu la majorité absolue à la Chambre haute, selon la chaîne NHK. À lui seul, le PLD, présidé par M. Abe, a remporté au moins 63 sièges (et au moins 73 avec le Nouveau Komeito) sur les 121 en jeu. Cela confère à la coalition un total minimum de 132 sièges, soit 10 de plus que la majorité absolue. « Je remercie les électeurs. Nous allons pouvoir décider rapidement ce qui doit être décidé », s’est réjoui M. Abe à la télévision.
La moitié des 242 sièges de sénateurs étaient en jeu lors de ce scrutin. Face au gouvernement Abe qui jouit d’environ 60 % d’opinions favorables depuis son retour au pouvoir il y a sept mois, l’opposition n’a pas réussi à mobiliser. La participation est apparue plutôt faible, bien que la campagne ait été autorisée sur Internet pour la première fois. La principale force d’opposition, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), subit une nouvelle lourde défaite après celle des législatives de décembre qui a mis fin à ses trois ans à la tête du pays.
Grâce à cette victoire, M. Abe dispose désormais d’un horizon de trois ans sans élection nationale et de tous les leviers puisque la coalition formée par son parti et le Nouveau Komeito contrôle déjà les deux tiers de la Chambre basse. « La situation de Parlement bancal (avec une opposition majoritaire au Sénat) a été supprimée », s’est félicité M. Abe. Cette élection lui garantit, dit-il, la stabilité politique, alors que le Japon a connu sept changements de Premier ministre depuis 2006. Le chef du gouvernement jouira de surcroît d’une légitimité renforcée pour poursuivre sa politique de relance économique, surnommée « Abenomics », qui a entretenu sa popularité et attiré l’attention à l’étranger. Yoshinobu Yamamoto, professeur de sciences politiques à l’université de Niigata, a estimé que cette élection représentait « un référendum virtuel sur les Abenomics ». Effacé donc le piteux échec de 2007.

Ne pas plier face aux Chinois...
Les Japonais, qui attendent d’un gouvernement qu’il dirige fermement, ont de nouveau l’impression qu’il y a un homme aux commandes pour décider et les défendre. Quant à ceux qui ne l’aiment pas, ils n’ont plus de porte-parole.
Lorsqu’il avait succédé à l’extraverti Junichiro Koizumi (2001-2006), Shinzo Abe avait réalisé un doublé : plus jeune Premier ministre de l’après-guerre et premier né après le conflit mondial qui s’était terminé par la capitulation du Japon. Mais son mandat avait été gâché par une série de scandales et des problèmes de santé. Mal à l’aise il y a six ans, il avait perdu le Sénat. Retiré de la scène pendant plusieurs années, M. Abe a mis à profit sa traversée du désert pour changer de coiffure et se muer en personnage sûr de lui, combatif, avenant et ultradynamique.
À peine revenu à la tête du pays, il a très vite puisé dans les coffres de l’État pour donner un coup de pouce à l’activité, et mis au pas la Banque centrale (BoJ) en nommant un nouveau gouverneur pour qu’elle ouvre les vannes monétaires afin d’en finir avec la déflation. Ce nationaliste, qui avait bâti un pan de sa réputation sur sa fermeté à l’égard de la Corée du Nord, jure cette fois qu’il ne pliera pas face aux Chinois, notamment à propos d’îles de mer de Chine orientale administrées par le Japon sous le nom de Senkaku, mais revendiquées par Pékin sous la dénomination Diaoyu. L’une des obsessions de ce politicien, classé très à droite, est de réviser la Constitution pacifiste rédigée et imposée en 1947 par les États-Unis, texte qu’il estime inadapté à la situation mondiale actuelle.
Marié à la fille d’un riche homme d’affaires, M. Abe, qui n’a pas d’enfant, s’est rapproché des jeunes en exploitant les médias en ligne mieux que d’autres politiciens et en rendant pour la première fois possible la campagne sur Internet, ce qui lui a sans doute plus profité qu’à ses rivaux.
(Source : AFP)
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a remporté hier les élections sénatoriales, d’après les résultats donnés par les télévisions, ce qui lui offre un boulevard pour conduire sa politique de relance économique et de fermeté diplomatique.À l’issue du scrutin et sur la base des premiers dépouillements, la coalition formée par le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) et le...
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