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Liban

Inauguration de la nouvelle salle de dramathérapie à la prison de Roumieh

Une dabké sur les airs entonnés par les frères Chéhadé.

Cette matinée du mois de mai représentait une journée de fête pour plusieurs dizaines de détenus dans le bâtiment A des condamnés à la prison centrale de Roumieh. En ce lundi, les prisonniers qui bénéficient des séances de dramathérapie organisées par l’ONG Catharsis s’apprêtaient à recevoir les frères Chéhadé, musiciens et chanteurs, Rabih Abou Serhal, violoniste, et Michel Eléftériadès, fondateur et propriétaire d’Elefrecords. À l’invitation de Catharsis, les artistes étaient venus animer une « fête » à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle salle d’activités, entièrement réhabilitée grâce à un financement du Rotary Club Sahel Metn. La pièce jadis grisâtre a pris un coup de neuf, revêtant des couleurs gaies aux tons jaunes, roses et verts.
Dès les premières notes, les détenus rassemblés pour l’occasion ont commencé à effectuer des pas de danse frénétiques, entrecoupés toutefois de pannes répétées du mixeur du son que Rabih Abou Serhal a essayé en vain d’arranger. Profitant de la distraction des artistes, les prisonniers se sont empressés de chanter, certains d’entre eux dévoilant des talents cachés au point d’impressionner Michel Eléftériadès. Finalement, les frères Chéhadé et Rabih Abou Serhal ont mis leurs instruments de côté et se sont mis à encourager les prisonniers.
« Je suis prêt à revenir », déclare Michel Eléftéréiadès, annonçant qu’il poussera les autres artistes qui collaborent avec lui à venir animer des « fêtes » dans la prison.
Les ateliers de dramathérapie, introduits à la prison de Roumieh en 2008 par Zeina Daccache, directrice exécutive de Catharsis, ont été interrompus en 2011, suite à la grande mutinerie au cours de laquelle le bâtiment D où était située la salle de dramathérapie a pris feu. Pendant plusieurs mois, ces cours, ainsi que d’autres activités notamment l’atelier de bougies et des cours de drumtherapy (thérapie par l’apprentissage du djembé), ont repris dans une salle complètement délabrée du bâtiment A. Danielle Yacoub, avocate et présidente du Rotary Club Sahel Metn, sensible à l’action de Catharsis, a décidé d’intervenir en finançant la réhabilitation des lieux. Les travaux ont entièrement été effectués par les détenus, qui s’en sont donnés à cœur joie.
« Je fais confiance à Zeina Daccache, explique Danielle Yacoub à L’Orient-Le Jour. Elle a fait un travail que personne d’autre n’a osé entamer auparavant. C’est une femme crédible et sincère dans son œuvre. De plus, j’ai choisi de financer un projet qui bénéficie aux prisonniers parce que ce sont des personnes envers qui la société n’est pas compatissante. »
La mission n’a pas été simple. « J’ai eu une difficulté à réunir les fonds, puisqu’il s’agit de criminels », confie Danielle Yacoub. « Toutefois, nous avons un devoir de réconcilier ces personnes avec la société et non de renforcer leur amertume et leur aigreur en les marginalisant davantage », insiste-t-elle.
Il est possible d’aider Catharsis par des dons aux guichets de la banque Audi, au numéro de compte suivant :
Acc. No. 967291 Swift AUDBLBBX
Iban lbp : LB55 0056 0009 6729 1461 0010 1202
Iban USD : LB66 0056 0009 6729 1461 0020 1205

N. M.
Cette matinée du mois de mai représentait une journée de fête pour plusieurs dizaines de détenus dans le bâtiment A des condamnés à la prison centrale de Roumieh. En ce lundi, les prisonniers qui bénéficient des séances de dramathérapie organisées par l’ONG Catharsis s’apprêtaient à recevoir les frères Chéhadé, musiciens et chanteurs, Rabih Abou Serhal, violoniste, et Michel...

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