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Culture - Spectacle

« La belle et la bête », pour l’amour de la danse...

Les élèves de la Beirut Dance Project, sous la férule de Nada Kano, en un geste généreux, ont présenté un spectacle au Monnot pour lever des fonds d’études pour les amoureux de la danse. À l’affiche « La belle et la bête ». Un conte où, entre pointes, pirouettes et entrechats, brillent les images de Beaumont et de Walt Disney. Sage et charmant...

Précision, souplesse et discipline sont les mots-clefs pour ce spectacle de fin d’année habilement orchestré par Nada Kano.

Sur une scène totalement nue, un fond en blanc tel un écran géant. Là, pour invoquer et réveiller la féerie, sont projetées les images d’un film en animation. Monde enchanté où dans des châteaux solitaires aux salles somptueuses se croisent prince, jeune fille au cœur pur, rose au vent et sorcières au nez crochu... Là se joue le mal contre le bien (et vice versa), la laideur contre la beauté, la bonté contre la monstruosité...
Pour ce conte qui a fait rêver (et qui continue de le faire!) grands et petits, un rappel s’impose. Un prince au cœur sec refuse d’abriter du froid une vieille laideronne qui lui tend une rose. Pour le punir et le sensibiliser aux valeurs et beautés intérieures elle le maudit et le transforme en bête monstrueuse. Il ne guérira que par l’amour car la séduction est par-delà les apparences...
Sur ce schéma finalement guère innocent, vingt élèves d’une école de danse vont broder d’exquis petits tableaux où les miroirs, les luths, les tabourets et les tables s’animent, s’agitent, gigotent, dansent... Adroitement et avec grâce. Sur un air de sarabande ou de gigue mais aussi sur des cadences chaloupées de jazz ou de swing...
Pour ces étranges châtelains frappés d’un certain délire ne manquent pas non plus les solos et les pas de deux. Une jeune fille au tablier blanc, une bête plus difforme que Quasimodo qui traîne son chagrin et son désarroi, une rose aux jambes aussi belles que celles de Ludmilla Tchérina, un ange un peu dodu mais qui virevolte avec aisance, un couple qui se forme par les premiers gestes de tendresse avant que la passion n’éclate, un homme bossu courbé sur une femme dont les jambes fendent l’air par un vertigineux grand écart avec un chausson satiné rose qui pointe les étoiles...
Tout finit quand même dans la liesse et l’harmonie, et la bête s’avère un prince radieux. C’est avec sourire aux lèvres et l’amour en main que se tire et se dessine la dernière pirouette...
Si les jeunes danseurs, tous impeccablement formés, n’ont pas de virtuosité dans leur circonvolution, par contre ils dansent parfaitement juste. Précision, souplesse et discipline sont les mots-clefs pour ce spectacle de fin d’année habilement orchestré, oscillant entre rigueur classique et liberté et contorsion de danse contemporaine.
Un point d’honneur pour les ravissants costumes (Patrick Farah) qui apportent non seulement une note magique particulière mais aussi un sens de l’humour, de l’inventivité, de l’originalité, de la dérision. Une féerie totalement intégrée dans une narration de féerie où l’onirisme reste la pierre angulaire...
L’éclairage, notamment dans la première partie du spectacle, reste blafard et diffus. Cet aspect crépusculaire, gothique peut se marier avec un conte peu souriant au départ mais les danseurs et leur corps ont besoin d’être sculptés dans l’espace et mis en valeur... Et le spectateur d’avoir tout loisir de mieux voir!
Autre point positif dans ce show plein de fraîcheur et de clin d’œil à l’enfance: la compilation musicale. Variée, panachée, constamment «boostée», changeant spontanément d’époque, rythmes, cadences, timbres, tonalités... Changement et richesse sonore qui permettent aux jeunes danseurs de mieux habiller leur divers mouvement et d’exprimer leurs multiples personnages et émotions.
Pour l’amour de la danse et de tous ceux qui voudraient en faire, sans en avoir les moyens financiers, de petits rats en petites étoiles, voilà des mains amies, par solidarité, qui se tendent...
Allez, ne soyez pas comme ce prince égoïste et au cœur sec. Saisissez l’occasion. Happez cette rose qu’on vous tend. Allez applaudir La belle et la bête, un travail estudiantin qui a de la tenue, qui se donne jusqu’au 26 courant.
Ce soir, demain samedi et dimanche 26, à 17h30. Au Monnot. Billets en vente à la librairie Antoine et au guichet du théâtre.
Sur une scène totalement nue, un fond en blanc tel un écran géant. Là, pour invoquer et réveiller la féerie, sont projetées les images d’un film en animation. Monde enchanté où dans des châteaux solitaires aux salles somptueuses se croisent prince, jeune fille au cœur pur, rose au vent et sorcières au nez crochu... Là se joue le mal contre le bien (et vice versa), la...

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