Virgin Radio pose son étoile au Liban

« Si Richard Branson avait porté des lunettes à monture d’acier,
un costume trois pièces et s’il avait rasé sa barbe, je l’aurais pris au sérieux.
En l’occurrence, cela m’était impossible... Je l’ai sous-estimé. »
Lord King, ancien PDG de British Airways

« Virgin mérite le Liban et le Liban mérite Virgin. » C’est en ces termes que sir Richard Branson a résumé son choix de lancer la fameuse radio à Beyrouth. Aujourd’hui, le Liban rejoint la carte mondiale des pays qui diffusent sur leurs ondes la musique estampillée de la fameuse étoile rouge. Virgin Radio qui a déjà connu un succès fracassant sur les marchés internationaux est désormais disponible sur 89.5. Quelques heures avant de s’essayer sur la dancefloor de la boîte de nuit White, c’est devant quelques représentants des médias locaux et en présence du président du projet Makram Zard que l’entrepreneur le plus médiatisé a expliqué le choix de lancer la fameuse radio à Beyrouth, malgré une conjoncture locale et régionale en chute libre.

« Je crois fermement que lorsqu’un pays est en difficulté, c’est à ce moment que d’autres pays doivent le soutenir. Les personnes qui peuvent investir au Liban doivent investir au Liban », a-t-il souligné, en précisant qu’il avait foi en la volonté des Libanais de se battre pour ne pas laisser leur pays sombrer. « Nous aurions dû lancer Virgin Radio au Liban depuis longtemps, mais les permis requis ont été difficiles à obtenir », a expliqué ce touche-à-tout, ancien cancre très peu en phase avec le milieu académique. Car si M. Branson a aujourd’hui 400 sociétés mondiales à son actif, c’est à 15 ans qu’il décide de lancer son premier défi professionnel, le magazine estudiantin Student Magazine, une plate-forme qui lui offre la possibilité de militer pour les causes dans lesquelles le jeune Branson croit, à savoir l’équité, la passion, l’anticonformisme et le divertissement. Le succès est immédiat. La machine Branson est en marche.

Mais au-delà du jeune contestataire qu’il veut être, Branson institutionnalise la vie frondeuse des années 60 et base sa stratégie marketing sur l’absence de hiérarchie, les vêtements décontractés et l’exigence que les gens qui travaillent avec lui s’amusent. Il veut fonder des sociétés où le caractère humain prime, d’ailleurs après la conquête de l’espace avec le vaisseau spatial Virgin Galactic dont les premiers passagers feront un tour dans les (vraies) étoiles l’an prochain, il dit vouloir se concentrer sur des projets à but non lucratif. Un management de fer doublé de frasques über médiatisées lui valent d’être aujourd’hui la onzième fortune du Royaume-Uni avec une fortune estimée à 895 millions de livres. Celui que la presse économique et musicale surnomme « l’entrepreneur hippy » avoue avoir dû mettre en avant sa personnalité et ses frasques tapageuses parce qu’à l’époque il n’avait « même pas de budget pour de la publicité ». Éternel curieux, fervent croyant en « la bonne étoile », il souligne l’importance d’être à l’écoute du marché et des gens pour « apporter la meilleure musique possible ».

Virgin Radio, un format unique
Virgin Radio internationale est l’une des compagnies qui affiche un des taux de croissance les plus importants du groupe Virgin avec un réseau qui s’est développé dans plusieurs pays : la Grande-Bretagne, le Canada, l’Italie, l’Inde, la Thaïlande, la Turquie et les Émirats arabes unis. La franchise internationale doit son succès au format « 10 tubes d’affilée », et c’est la seule radio à diffuser 10 des meilleurs 40 tubes du moment sans interruption publicitaire. Elle sera en outre la seule station de radio FM sans interruption publicitaire les week-ends aux heures de pointe (entre 16h et 20h). La station prévoit de maintenir une programmation ciblée à une audience adepte de musique commerciale. Fans de musique underground s’abstenir.

Et pour les futurs événements ? Makram Zard explique que Virgin Radio profitera du réseau du groupe Virgin pour attirer de nombreux artistes vers le Liban. Si rien ne sera dévoilé pour l’instant, sir Richard Branson rassure les plus curieux : il faut voir grand et ne jamais cesser de rêver...

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