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Lifestyle - Objets et histoire

Athos... ion on prie !

En Grèce du Nord, une péninsule longue de 60 kilomètres et large de 10 avec une superficie de 389 kilomètres carrés s’avance dans la mer Égée, elle culmine à son extrémité avec le mont Athos (Hagion Oros ou la Montagne sainte), 2 034 m. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, il bénéficie d’un statut d’autonomie au sein de l’État grec et de l’Europe. La Montagne sainte peut être considérée comme un État à l’intérieur des frontières de la Grèce avec Karyes comme capitale. Elle sert de centre administratif où sont situés tous les services publics. Vingt grands monastères quasi souverains se partagent la péninsule. De là a rayonné et là se maintient encore la haute tradition contemplative de l’Église orthodoxe. C’est au Xe siècle que les moines se sont établis sur la « sainte montagne », et ils affluent de tout l’univers orthodoxe : des Grecs, des Géorgiens, des Slaves du Sud, des Russes, des Italiens, et des Roumains... Après la dissolution de l’Empire byzantin par les Francs en 1205, la montagne tombe sous le commandement du roi Franc de Thessalonique. Pendant cette période, la montagne subit de terribles massacres, des pillages et des incendies dus au refus des moines athonites d’accepter l’Union de Lyons en 1274. Des siècles plus tard, un nouveau pouvoir, les Turcs ottomans, fait son apparition. La montagne est prise par Murat II en 1424. Immédiatement, des impôts locaux et la dime sont imposés aux moines, qui furent suivis plus tard par d’autres taxes et d’écrasants impôts. La position économique des monastères était tellement mauvaise que les moines ne pouvaient plus rester, et la montagne fut presque désertée. Un nouveau désastre, le plus grand dans l’histoire du mont Athos, arriva durant la révolution d’Emmanuel Papas en 1822. Les forces turques assassinèrent des moines ainsi que des femmes et des enfants qui y avaient trouvé refuge, détruisirent la presse d’imprimerie qui y avait été installée, saccagèrent tous les trésors qu’ils purent trouver et utilisèrent d’inestimables manuscrits pour faire des cartouches et du feu.
La montagne retrouva la souveraineté grecque le 5 novembre 1912. Quand elle fut libérée, 9 000 à 10 000 moines y vivaient. Actuellement, pas moins de 2 200 moines s’y trouvent. La vie monacale y est régie par des règles strictes. Le réveil est fixé à 2h30. La messe du matin dure 3 heures. Le déjeuner laisse ensuite la place au travail.Les moines se couchent tôt après la cérémonie religieuse de 18h... L’accès au mont est difficile, il faut obtenir un laissez-passer (le Diamonitirion) délivré au compte-gouttes par les autorités athonites. Il est limité à 100 orthodoxes et 10 non-orthodoxes par jour! Mais là où le bât blesse, c’est qu’« aucune créature femelle n’est admise », exception faite pour les poules et les invertébrés ! Et les taupes : longtemps, cette histoire est restée secrète, celle de la Darjavna Sigurnost, les services secrets de la Bulgarie communiste, repaire de jeunes moines bulgares. Elle les envoie étudier la théologie à Athènes. Et elle les forme aux techniques de base de l’espionnage. Ces moines qui travaillent pour la Bulgarie ont deux missions quand ils infiltrent les monastères, notamment le monastère de Zographe qu’Athènes et Sofia se disputent : prendre le pouls de la communauté religieuse, et surtout repérer les trésors qui se cachent à l’ombre de la croix. Il faut dire que les monastères abritent des merveilles. En 1988, sur le mont Athos, les services bulgares réussissent une de leurs plus belles opérations grâce au vol d’un manuscrit exceptionnel, L’histoire slavo-bulgare, écrit au XVIIe siècle par le moine Païssi de Hilendar. Les Bulgares considèrent ce texte comme un des fondements de leur identité. Pendant des semaines, les moines-espions photographient le manuscrit. À partir de microfilms, une copie de l’ouvrage est réalisée. Les agents n’ont plus qu’à remplacer l’original par la copie, au nez et à la barbe du vieux moine bibliothécaire... Eh oui l’habi... leté fait le moine !

 

Sources principales :
universalis.fr
natureculture.org
lefigaro.fr
franceinfo.fr

En Grèce du Nord, une péninsule longue de 60 kilomètres et large de 10 avec une superficie de 389 kilomètres carrés s’avance dans la mer Égée, elle culmine à son extrémité avec le mont Athos (Hagion Oros ou la Montagne sainte), 2 034 m. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, il bénéficie d’un statut d’autonomie au sein de l’État grec et de l’Europe. La Montagne...

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