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Économie - Budget

La France réduit ses effectifs dans les armées, mais maintient ses ambitions

Le Livre blanc de la Défense 2013 prévoit 24 000 nouvelles suppressions de postes d’ici à 2019.

François Hollande a reçu hier le Livre blanc de la Défense 2013.   Bertrand Langlois/POOL AFP

Le Livre blanc de la Défense 2013, remis hier à François Hollande, prévoit 24 000 nouvelles suppressions de postes dans les armées d’ici à 2019, soit près de 10 % des effectifs, tout en réaffirmant les ambitions de la France malgré les contraintes budgétaires.
Faire mieux avec moins d’argent : ce document issu de neuf mois d’âpres discussions souligne la contradiction entre le niveau de risques et de menaces toujours élevé, et des ressources financières de plus en plus limitées.
Les réductions d’effectifs se traduiront inévitablement par de nouvelles suppressions d’unités ou de bases militaires sur le territoire national. En 2008, Nicolas Sarkozy avait programmé la suppression de 54 000 postes sur la période 2008-2015. Le Livre blanc 2013 poursuit dans la même voie. Les baisses d’effectifs prévues jusqu’en 2015 (soit 10 000 postes) sont maintenues et 24 000 postes supplémentaires seront supprimés dans les quatre ans qui suivent.
Des coupes qui ont aussitôt suscité l’ire de l’opposition.
Les réductions d’effectifs programmées par Nicolas Sarkozy étaient « le maximum qui pouvait être fait si l’on veut que la France garde la capacité d’intervenir en premier comme nous l’avons fait au Mali », a réagi l’ancien ministre UMP de la Défense, Gérard Longuet.
Ce document « marque un nouvel étiolement de la puissance militaire de la France », a jugé le coprésident du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon. La présidente du FN Marine Le Pen a elle proposé de « sanctuariser » le budget de la Défense en interdisant qu’il passe sous la barre des 2 % du PIB.
Le Livre blanc n’entre pas dans le détail des coupes et des coups de rabot. Il fixe les grands axes de la politique de défense, mais c’est la Loi de programmation militaire (LPM) qui les traduira à l’automne en termes budgétaires.
« S’il y a un fil rouge dans ce que nous avons voulu faire à travers le Livre blanc, c’est d’assurer le meilleur entraînement, les meilleurs équipements et le meilleur renseignement possibles pour nos armées, elles le méritent », a assuré le chef de l’État devant les membres de la commission du Livre blanc reçus à l’Élysée.
Le contrat opérationnel des armées est revu à la baisse, avec de 15 000 à 20 000 hommes projetables en opérations extérieures, selon le type d’intervention, contre 30 000 actuellement.
« Il s’agit d’un décrochage stratégique de la défense française qui ne sera plus en mesure de peser dans les coalitions. Ce volume de 15 000 hommes déployables en opérations extérieures fait de la France un acteur tout à fait mineur des opérations en coalition », déplore le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, interrogé par l’AFP.
Les auteurs du Livre insistent sur le fait que la France n’abandonne aucune de ses ambitions stratégiques et capacitaires, et soutient son industrie de défense.
Parmi les priorités stratégiques liées au nouvel environnement international, le document réaffirme la nécessité d’assurer la protection du territoire national et des ressortissants français, de garantir la sécurité de l’Europe et de l’Atlantique Nord avec ses alliés de l’OTAN et de l’Union européenne, et de contribuer à la paix et la sécurité internationales.
La France entend également stabiliser avec ses partenaires « le voisinage de l’Europe » pour se préserver notamment des crises susceptibles d’affecter les approches orientales de l’Europe, l’espace méditerranéen ou l’Afrique, à laquelle le Livre blanc accorde une attention particulière.
Les fondamentaux sont réaffirmés : maintien de la dissuasion nucléaire dans ses deux composantes et pleine participation de la France dans l’OTAN.
Parmi les nouveautés, la cyberdéfense. La France entend se donner les moyens de répondre aux attaques dont elle serait l’objet, y compris par la lutte informatique offensive. Priorité sera également donnée au renseignement avec un effort particulier sur les drones qui ont fait défaut lors de l’opération au Mali.
Pas assez, juge toutefois Éric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), qui souligne qu’ « en 2012, tous les services de renseignements ont connu – à part la DGSE – une réduction de leurs moyens », et déplore que « contrairement au Livre blanc de 2008, il n’y avait pas, parmi les rédacteurs de celui de 2013, un spécialiste du renseignement ».
Comme il l’avait annoncé le 28 mars, le président Hollande a souhaité le maintien d’un effort substantiel en matière de défense, avec 179,2 milliards en euros constants qui doivent lui être consacrés entre 2014 et 2019. Sur la période 2014-2025, les crédits devraient s’élever au total à 364 milliards d’euros. Le budget Défense représente actuellement environ 1,5 % du PIB et 11 % du budget général de l’État, un des tout premiers postes de dépense avec l’Éducation nationale.
Selon la presse spécialisée toutefois, une partie des crédits devrait provenir de recettes extérieures liées à des ventes d’actifs immobiliers ou de fréquences hertziennes, qui, lors de la précédente loi de programmation militaire, ont rarement été au rendez-vous.
L’analyse des menaces souligne enfin les nouveaux risques de conflits entre États, avec l’augmentation des dépenses militaires notamment en Asie, la déstabilisation du Moyen et du Proche-Orient, ou la prolifération des armes de destruction massive.
La faiblesse de certains États incapables d’exercer leurs responsabilités, comme le Mali, engendre également une menace qui prend de l’ampleur. Les attaques terroristes, informatiques, la criminalité organisée, les risques naturels, sanitaires ou industriels, et les attaques contre les ressortissants français à l’étranger complètent la liste des menaces.
La Défense compte actuellement environ 280 000 personnes, militaires et civils. Dont quelque 130 000 militaires dans l’armée de terre, 40 000 dans la marine et 55 000 dans l’armée de l’air.

(Source : AFP)
Le Livre blanc de la Défense 2013, remis hier à François Hollande, prévoit 24 000 nouvelles suppressions de postes dans les armées d’ici à 2019, soit près de 10 % des effectifs, tout en réaffirmant les ambitions de la France malgré les contraintes budgétaires.Faire mieux avec moins d’argent : ce document issu de neuf mois d’âpres discussions souligne la contradiction entre le...
commentaires (3)

Pauvre France : Avec Hollande, Walls, Montebourg et Taubira qui mènent ce pays à la dérive...Leur principal souci comment faire pour que les 10% du pays imposent leur mode de vie aux 90% des citoyens. L'armée? Il n'en a rien à cirer alors qu'il engage le pays dans une guerre au Mali ....Là, il ampute l'armée de ses atouts, de sa force !!! Plein de contradictions, de frustations, de complexes, Hollande a du mal à gérer le comportement sa moitié, de son ex moitié et son parti ...Comment pourra t il gérer le pays? le défendre? D'ailleurs, il faudra que le pays se défende des actes irresponsables de Hollande. Il rend l'allemagne responsable de tous les maux alors que son incompétence n'a d'égal que son arrogance et son "je veux" "moi"....

Jean-Pierre EL KHOURY

14 h 55, le 01 mai 2013

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Commentaires (3)

  • Pauvre France : Avec Hollande, Walls, Montebourg et Taubira qui mènent ce pays à la dérive...Leur principal souci comment faire pour que les 10% du pays imposent leur mode de vie aux 90% des citoyens. L'armée? Il n'en a rien à cirer alors qu'il engage le pays dans une guerre au Mali ....Là, il ampute l'armée de ses atouts, de sa force !!! Plein de contradictions, de frustations, de complexes, Hollande a du mal à gérer le comportement sa moitié, de son ex moitié et son parti ...Comment pourra t il gérer le pays? le défendre? D'ailleurs, il faudra que le pays se défende des actes irresponsables de Hollande. Il rend l'allemagne responsable de tous les maux alors que son incompétence n'a d'égal que son arrogance et son "je veux" "moi"....

    Jean-Pierre EL KHOURY

    14 h 55, le 01 mai 2013

  • La france depuis sarko n'a plus besoin que d'un parapluie, c'est pas cher et ca fait porter le cout a ses protecteurs qui donneront les ordres qui se doivent.Adieu jolie france c'est a paris que finissent les reves de de Gaulle...

    Jaber Kamel

    20 h 47, le 30 avril 2013

  • Plus de porte-avions, plus de vraie flotte de guerre, plus d'avions de transport tactique...heureusement, il reste les légionnaires, les paras et les marsouins...tiens, voilà du boudin... y'a plus de pognon pour la défense...mais y ena toujours pour ....tiens,je ne dirais pas!Na!

    GEDEON Christian

    18 h 06, le 30 avril 2013

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