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Santé - Catastrophe

Tchernobyl : vingt-cinq ans plus tard, le bilan sanitaire suscite encore des débats

Un quart de siècle après l'explosion d'un réacteur de la centrale de Tchernobyl en Ukraine, le nombre exact des victimes reste le sujet de débats acharnés. Des millions de personnes, selon les médecins, souffrent toujours de problèmes de santé liés à l'explosion.

Une femme sous traitement dans un hôpital de Narodychi, l’une des régions les plus affectées par l’explosion du réacteur numéro 4 de Tchernobyl. Photo Sergei Supinsky / AFP

Vingt-cinq ans après l'explosion le 26 avril 1986 d'un réacteur de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, les autorités ukrainiennes estiment qu'au total cinq millions d'Ukrainiens, de Bélarussiens et de Russes ont « souffert » de cette catastrophe. Une bonne partie d'entre eux vivent toujours sur les territoires contaminés.
Pour Greenpeace, les suites de la contamination radioactive (cancers, atteintes au système immunitaire, maladies cardiaques...) pourrait causer au total de 100 000 à 400 000 morts dans ces trois ex-républiques soviétiques. Des chiffres qui contrastent avec le bilan de l'Organisation des Nations unies (ONU), qui a estimé en 2005 à 4 000 le nombre de personnes tuées par les radiations.
Un comité scientifique de l'ONU, l'UNSCEAR, ne reconnaît que trente-et-un morts d'opérateurs et pompiers directement imputables aux effets de la radiation et dix-neuf autres « liquidateurs » morts avant 2006 pour « différentes raisons ».
Volodymyr Palkine, un Ukrainien de 69 ans qui travaillait à la centrale au moment de l'accident, confie à l'AFP passer au moins deux mois par an à l'hôpital et avoir souffert d'hémorragies à la gorge et aux intestins. « J'avais une santé de fer, aujourd'hui j'ai une trentaine de maladies », dit-il, assis sur son lit d'hôpital dans une clinique spécialisée à Kiev. « J'ai du mal à marcher, mes os s'émiettent, j'ai des problèmes à la thyroïde », ajoute-t-il.
Après l'explosion du réacteur numéro 4 de la centrale, environ 600 000 soviétiques réquisitionnés dans tout le pays ont participé pendant des mois à des travaux visant à stopper la propagation des radiations, isoler les débris du réacteur et nettoyer la zone contaminée autour de cette centrale atomique.
La seule conséquence incontestable de la catastrophe est une forte augmentation des cancers de la thyroïde. Le dernier rapport de l'UNSCEAR paru en février fait état de 6 000 cas de cette maladie dont quinze fatals.
Le Bélarusse Iouri Bandajevski, médecin auteur de nombreuses études sur Tchernobyl, estime que les rapports officiels minimisent l'impact de la catastrophe sous la pression du lobby nucléaire.
« Pendant 25 ans, les structures étatiques ont tout fait pour cacher les informations au profit du lobby nucléaire, le plus puissant au monde, qui dicte ses conditions », assure-t-il à l'AFP.
Emprisonné dans le passé pour des accusations de corruption qu'il dénonce comme politiques et liées à ses critiques du pouvoir bélarusse, M. Bandajevski accuse les autorités des ex-républiques soviétiques de ne rien faire pour protéger les millions de personnes vivant sur les territoires contaminés.
Un autre médecin, l'Ukrainien David Belyi, qui travaille au Centre scientifique de médecine nucléaire à Kiev, rejette les accusations de pressions. « Personne ne nous interdit quoi que ce soit », affirme-t-il à l'AFP.
« Si l'on examine la fréquence des maladies d'organes internes chez les victimes de Tchernobyl, nous ne trouverons pas d'augmentation par rapport à la population générale », selon lui. « L'espérance de vie chez ces personnes est la même que chez les autres Ukrainiens », soit 61 ans pour hommes et 73 ans pour femmes, estime-t-il. Des conclusions qui peuvent encore changer dans l'avenir, admet le scientifique. « Il ne faut pas avoir peur de réviser ses connaissances et reconnaître des erreurs »,
conclut-il.
Vingt-cinq ans après l'explosion le 26 avril 1986 d'un réacteur de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine, les autorités ukrainiennes estiment qu'au total cinq millions d'Ukrainiens, de Bélarussiens et de Russes ont « souffert » de cette catastrophe. Une bonne partie d'entre eux vivent toujours sur les territoires contaminés.Pour Greenpeace, les suites de la contamination radioactive...

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