Après Téhéran, M. Brahimi s’est rendu à Bagdad, dont le gouvernement se garde d’appeler au départ de M. Assad. À l’issue de ses entretiens avec les dirigeants irakiens, M. Brahimi a déclaré avoir « discuté de la Syrie, de ses multiples problèmes et du danger que cela représente pour le peuple syrien, les voisins de la Syrie et la paix dans le monde ». Le Premier ministre Nouri al-Maliki, de son côté, a réitéré le « soutien » de l’Irak aux efforts de l’émissaire « pour parvenir à une solution politique à la crise ». M. Brahimi a par ailleurs démenti qu’il envisageait de demander le déploiement d’une force de maintien de la paix en Syrie, comme l’avait affirmé un dirigeant de l’opposition syrienne depuis Doha. Après l’Arabie saoudite, la Turquie, l’Iran et l’Irak, l’émissaire doit se rendre en Égypte où, selon une source au sein de la Ligue arabe, il devait arriver hier dans la nuit.
Aucun répit
L’appel à une trêve de M. Brahimi survient alors que le conflit dévastateur est entré hier dans son vingtième mois. Les combats entre rebelles et troupes gouvernementales ne connaissent ainsi aucun répit en Syrie, où plus de 33 000 personnes, dont une majorité de civils, ont péri en 19 mois, selon l’Observatoire syriens des droits de l’homme (OSDH). Hier encore, au moins 80 personnes ont péri dans les violences, dont 30 civils, 12 rebelles et 38 soldats, toujours selon l’OSDH. Les violences n’ont pas épargné non plus le patrimoine national. Joyau historique, une partie de la grande mosquée des Omeyyades d’Alep a subi d’importants dommages en raison des combats. À l’intérieur de cette mosquée construite au VIIIe siècle puis rebâtie au XIIIe siècle, des tapis étaient brûlés et le sol couvert de douilles et de vitres brisées. Des reliques appartenant selon la tradition au prophète Mohammad ont été subtilisées. Dimanche, l’armée avait repris le contrôle de la mosquée que les rebelles avaient partiellement prise la veille. M. Assad a formé hier une commission chargée de restaurer le site.
Toujours à Alep, les rebelles ont multiplié leurs offensives meurtrières. L’armée, forte de sa puissance aérienne, mène une contre-attaque au sud de la ville et dans la région voisine d’Idleb pour reprendre des positions-clés conquises par les insurgés. Elle tente aussi de repousser une offensive rebelle contre la base militaire de Wadi Deif, la plus importante d’Idleb. Dans cette région, les insurgés ont encore une fois coupé la route à des renforts militaires sur la route d’Alep, indique aussi l’OSDH.
Pas de bombes à sous-munitions
Par ailleurs, dans un communiqué publié hier par l’agence SANA, l’armée syrienne a démenti avoir recours à des bombes à sous-munitions contre les « groupes armés terroristes », appellation donnée aux rebelles, ajoutant qu’elle « ne possède pas ce genre d’armes ». Dimanche, Human Rights Watch avait affirmé qu’elle avait récemment largué des bombes à sous-munitions « dans des zones habitées ».
En outre, le conflit se double d’une crise ouverte avec la Turquie voisine, depuis la mort le 3 octobre de cinq civils turcs dans la chute d’un obus syrien près de la frontière. Quelques jours après que la Turquie eut intercepté un avion civil syrien accusé de convoyer du matériel militaire russe à destination du régime, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a répété hier que cet avion transportait bien du « matériel de guerre », alors que selon la Russie, il s’agissait d’équipement radar « légal ». Hier également, la Turquie a procédé au contrôle d’un avion de transport arménien à destination d’Alep. Ce contrôle « montre que nous sommes très sérieux » au sujet du respect des sanctions internationales visant Damas, notamment les livraisons d’armes, a indiqué le vice-Premier ministre turc Bülent Arinç. Erevan a de son côté assuré que l’avion cargo transportait de l’aide humanitaire et que son atterrissage en Turquie était convenu à l’avance avec Ankara.
Enfin, une journaliste ukrainienne travaillant en Syrie, qui soutenait ouvertement le régime de Damas, a été enlevée par des rebelles, a annoncé Kiev.
(Source : agences et rédaction)
commentaires (6)
Ils ont un sens très spécial du comique...plus que décalé..déconnant en fait!
GEDEON Christian
07 h 54, le 16 octobre 2012