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Moyen Orient et Monde - Affaire Merah

De Nantes à Marseille en passant par Lyon, 19 islamistes radicaux arrêtés...

Sarkozy compare « un peu » le « traumatisme » causé par les tueries de Toulouse à celui provoqué par les attentats du 11-Septembre aux États-Unis.

Mohammad Achamlane a été arrêté hier lors d’un vaste coup de filet contre les milieux islamistes radicaux français.            Jean-Sébastien Evrard/AFP

La police a procédé hier matin à une vingtaine d’interpellations dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. Également mené à Nantes, en région parisienne, à Marseille, à Lyon ou à Nice, ce vaste coup de filet a pour but de « démanteler des filières », a expliqué une des sources sans plus de précision.
Parmi les personnes interpellées, figure le leader d’un groupe radical dissous, Forsane Alizza, Mohammad Achamlane. Plusieurs armes ont été saisies lors de son interpellation dans l’agglomération de Nantes, selon une source policière qui a énuméré « trois kalachnikovs, un pistolet Glock et une grenade ». Ce groupe avait été dissous en janvier par le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, qui l’avait accusé de vouloir former ses sympathisants à la lutte armée. Son leader, Mohammad Achamlane, avait alors démenti toute dimension violente de son mouvement.
19 personnes au total ont en fin de compte été interpellées par la police dans les milieux islamistes radicaux et des kalachnikovs ont été saisies lors de cette opération, a précisé le président Nicolas Sarkozy sur la radio Europe 1. Ces interpellations ne sont toutefois pas toutes liées aux tueries de Toulouse et Montauban, selon le chef de l’État. « Il y aura d’ailleurs d’autres opérations qui continueront et qui nous permettront également d’expulser du territoire national un certain nombre de gens qui n’ont, au fond, rien à y faire », a ajouté le président. Le « traumatisme » causé en France par les tueries de Toulouse et Montauban est « un peu » comparable à celui provoqué par les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, a par ailleurs jugé le président français.

Manœuvre électoraliste ?
Les interpellations d’hier interviennent également au lendemain de l’inhumation de Merah au cimetière de Cornebarrieu en banlieue toulousaine. Merah avait été tué le 22 mars au terme de 32 heures de siège par le Raid de l’appartement toulousain où il s’était retranché. Lors de trois tueries commises les 11, 15 et 19 mars, il avait assassiné trois parachutistes, trois enfants et un père juif, des crimes qu’il avait expliqué avoir commis au nom d’el-Qaëda. Un jeune homme de 20 ans du même quartier que Merah a d’ailleurs été condamné jeudi à trois mois de prison pour avoir fait l’apologie de ces crimes, a-t-on appris hier auprès du parquet.
Après que Nicolas Sarkozy eut donné lui-même hier des détails sur le coup de filet qui a visé des islamistes radicaux, ses détracteurs ont immédiatement dénoncé son aspect « électoraliste ». « Ça tombe bien » pour la campagne de Nicolas Sarkozy, a ainsi déclaré le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon, qui s’attend « à ce que tous les jours, maintenant, on arrête ici et là des poignées d’illuminés qu’on ira mettre en prison pour les relâcher au bout de quatre ou cinq jours parce qu’il n’y aura aucune charge contre eux ».
Steeve Briois, secrétaire général du Front national, a quant à lui jugé que cette opération dans les milieux islamistes radicaux en France « s’apparentait à un coup de filet électoraliste » du président-candidat. « C’est dès le 7 mai 2007 », lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, « qu’il fallait agir », a-t-il déclaré dans un communiqué. Même son de cloche pour Nicolas Dupont-Aignan, candidat de Debout la République, qui a salué l’opération tout en regrettant que ce type de coup de filet n’ait lieu « qu’une fois tous les cinq ans », en « période électorale ».
Et dans la foulée, la candidate de l’extrême droite à la présidentielle française Marine Le Pen a réclamé hier la dissolution de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), une organisation française proche des Frères musulmans. Ces propos interviennent au lendemain de l’interdiction de la venue pour le congrès de l’UOIF de quatre prédicateurs musulmans, dont l’ancien grand mufti de Jérusalem cheikh Akrima Sabri.

« Pas un chef »
Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a accusé hier son adversaire socialiste pour l’élection présidentielle de refuser d’assumer la fonction de « chef », mettant ainsi une nouvelle fois en doute ses capacités à devenir président de la République, après avoir été interrogé sur une déclaration du candidat socialiste au quotidien Le Monde. François Hollande y reprochait au président actuel d’avoir « tout confondu : chef d’État, chef de majorité, chef de parti ». Et d’ajouter : « Ce n’est pas mon intention. » Réplique du chef de l’État sortant sur Europe 1 : « Il dit qu’il n’a pas l’intention d’être chef. Comme il est candidat pour être chef de l’État, c’est une déclaration curieuse. »
Il a également raillé hier ses adversaires socialistes, assimilés à un « petit club » de gens heureux dont il a dérangé la tranquillité en entrant en campagne. « Un certain nombre de candidats sont en train de se rendre compte que c’était plus difficile qu’ils ne l’avaient imaginé », a-t-il ironisé en conclusion d’un discours où il a mis une nouvelle fois en avant son action contre la crise et revendiqué le droit de parler de l’immigration et de l’autorité.
(Sources : agences)
La police a procédé hier matin à une vingtaine d’interpellations dans les milieux islamistes radicaux en France, notamment à Toulouse, a-t-on appris de sources proches de l’enquête. Également mené à Nantes, en région parisienne, à Marseille, à Lyon ou à Nice, ce vaste coup de filet a pour but de « démanteler des filières », a expliqué une des sources sans plus de...

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