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Moyen Orient et Monde - Manifestation pro-unité

Pour les Palestiniens, « la révolution a déjà commencé »

Une marche prévue aujourd'hui à Gaza a été avancée de 24 heures.

Au moins 1 500 militants palestiniens ont manifesté hier pour l'unité nationale dans le centre-ville de Gaza, anticipant d'un jour une marche prévue aujourd'hui. La foule a défilé à travers la ville, agitant des drapeaux palestiniens et scandant « le peuple veut la fin de la division », en référence à l'antagonisme vivace entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fateh du président Mahmoud Abbas basé en Cisjordanie.
Beaucoup de manifestants étaient munis de tentes et de matelas, d'autres installaient des fontaines d'eau, avec l'intention de passer la nuit sur la place du Soldat inconnu, jusqu'au début officiel de la manifestation aujourd'hui, selon l'AFP. À Ramallah, sept jeunes ont commencé dimanche une grève de la faim sur la place al-Manara, haut lieu de la capitale politique et économique de la Cisjordanie, selon leur entourage.
« La révolution a déjà commencé », a déclaré à L'Orient-Le Jour Rowan Abou Shahla, une militante de Gaza. « Nous sortirons aujourd'hui et demain et nous ne rentrerons chez nous qu'avec la fin de la division (interpalestinienne) », a-t-elle ajouté. Les Gazaouis ont démarré le mouvement 24 heures avant parce qu'ils n'ont pas obtenu la permission de manifester du Hamas, selon le groupe à l'origine de l'initiative. Ils ont peur que les forces de sécurité du Hamas ne ferment la place ou ne bloquent les routes afin d'empêcher les rassemblements. « Le Hamas est confus, assure Rowan. Notre mouvement a attiré beaucoup de Palestiniens de tous les milieux et (le mouvement islamiste) ne sait pas s'il doit nous arrêter ou nous féliciter. »
Une quinzaine de manifestants ont été interpellés ces derniers jours par la police du Hamas dans la bande de Gaza. Le 28 février, la police était aussi intervenue contre un rassemblement du mouvement unitaire, empêchant une vingtaine de jeunes Palestiniens d'organiser un sit-in à Gaza. « La plupart des jeunes militants arrêtés ont été battus avant d'être relâchés quelques heures plus tard », explique Rowan. « Certains ont été interpellés plus de sept fois en dix jours, ajoute-t-elle. Les filles ont plus de chances. Le Hamas a du mal à les approcher... »
Les jeunes organisateurs, qui disent s'inspirer des mouvements populaires en Égypte et dans d'autres pays arabes, affirment ne pas avoir d'allégeance politique particulière. « Les partis politiques palestiniens et une pléthore d'ONG cherchent à récupérer ce mouvement pour servir leurs petits intérêts », a dénoncé un de leurs communiqués. « Le 15 mars sera le jour où nous serons unis pour demander la représentation démocratique de tous les Palestiniens comme une démarche positive dans la lutte pour nous libérer de l'apartheid israélien », ont-ils expliqué.
« Nos revendications vont au-delà de la fin de la désunion et de simples changements cosmétiques du statu quo », a plaidé un autre communiqué dont une copie est parvenue à L'Orient-Le Jour. Les jeunes exigent « la libération de tous les prisonniers politiques » détenus dans les geôles du Hamas à Gaza et de l'Autorité palestinienne.
Politiquement, ils veulent ressusciter le Conseil national palestinien (CNP), une assemblée parlementaire au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) censée représenter les 11 millions de Palestiniens, y compris ceux de la diaspora.

 

Rania MASSOUD
(avec agences)

Au moins 1 500 militants palestiniens ont manifesté hier pour l'unité nationale dans le centre-ville de Gaza, anticipant d'un jour une marche prévue aujourd'hui. La foule a défilé à travers la ville, agitant des drapeaux palestiniens et scandant « le peuple veut la fin de la division », en référence à l'antagonisme vivace entre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fateh...
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