Le débat continue de faire rage en Israël alors qu'une commission parlementaire a recommandé de retirer une partie de ses privilèges à une députée arabe israélienne, Hanin Zoabi, accusée de « trahison » pour sa participation à la flottille humanitaire pour Gaza. La coalition de droite au pouvoir a également facilement triomphé de trois motions de censure déposées par l'opposition à la suite de l'assaut qui a fait neuf morts, des ressortissants turcs, le 31 mai.
La Turquie, qui a pris des sanctions diplomatiques contre Israël, a prévenu qu'il ne « saurait être question d'une normalisation des relations turco-israéliennes » si Israël refusait une commission d'enquête de l'ONU. Parallèlement, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a écarté les rumeurs selon lesquelles le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan participerait à une prochaine flottille en direction de Gaza, sur la chaîne américaine CNN.
La Turquie, en pointe dans la dénonciation de l'abordage, a invité la conférence asiatique qui s'est ouverte hier à Istanbul à sanctionner l'État hébreu et à demander la levée immédiate du blocus. Des dirigeants russes, iraniens et arabes sont présents à cette conférence sur la sécurité régionale qui devrait accentuer un peu plus l'isolement d'Israël. « Le temps est venu de lever l'embargo imposé à Gaza », a martelé M. Erdogan lors d'une conférence de presse avec le président syrien Bachar el-Assad. Ce dernier a déclaré que l'attaque israélienne démontrait « la véritable nature d'Israël ». Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui participe également au sommet, a demandé que les « assaillants » de la flottille soient jugés pour un acte « inhumain et abject ».
En outre, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé ses membres entretenant des relations avec Israël à « reconsidérer » ces liens.
En visite en Italie, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, s'est dit quant à lui également favorable « à une enquête, avec une présence internationale » sur l'assaut israélien.
Le vice-président américain Joe Biden, de passage en Égypte, a pour sa part indiqué que les États-Unis étudiaient de « nouveaux moyens pour répondre aux aspects humanitaire, économique, sécuritaire et politique de la situation à Gaza », réitérant la position de Washington selon laquelle « le statu quo est intenable ». L'Union européenne tentera également le 14 juin à Luxembourg d'élaborer une proposition commune visant à une levée du blocus, selon le chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos. Dimanche, la France avait proposé que l'UE assure le contrôle des navires à destination de Gaza, tout en estimant nécessaire de s'assurer qu'ils ne transportent pas d'armes.
Du côté de l'Iran, le Croissant-Rouge a annoncé son intention d'envoyer trois bateaux chargés d'aide humanitaire à Gaza. Les deux bateaux partiront « d'ici à la fin de la semaine » et cet envoi se fera « en coordination avec le gouvernement turc », a déclaré le directeur international du Croissant-Rouge. L'Iran compte également « envoyer bientôt un avion en Égypte chargé de 30 tonnes d'aide humanitaire », a-t-il ajouté.
Cinq militants propalestiniens irlandais, dont le cargo a été arraisonné samedi alors qu'il tentait de briser le blocus de Gaza, ont affirmé de leur côté qu'ils tenteraient à nouveau d'apporter de l'aide au territoire palestinien, lundi à leur retour à Dublin.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, va également se rendre dans la bande de Gaza la semaine prochaine en signe de « solidarité », a indiqué son directeur de cabinet, Hicham Youssef, confirmant des informations du Hamas, qui contrôle le territoire. Il s'agirait de la première visite d'un chef de l'organisation panarabe à Gaza, a-t-il souligné.
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