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Liban - les coulisses de la diplomatie

Les aides aux réfugiés syriens en retard, le cabinet dans l’embarras

Un certain air de 1969 plane sur le pays au fur et à mesure que les réfugiés syriens, et maintenant palestiniens, fuyant la Syrie à feu et à sang, continuent d’affluer inlassablement au Liban. Le cabinet a mis un certain temps avant de prendre conscience de l’ampleur de la crise, malgré les mises en garde des responsables de différents pays et du secrétaire général de l’ONU, notamment après l’intensification des combats. Ces derniers avaient bien affirmé à plusieurs reprises craindre des répercussions considérables de la guerre syrienne sur les pays voisins, notamment le Liban, mais aussi l’Irak, la Jordanie et la Turquie. Le président de la République Michel Sleiman avait d’ailleurs discuté avec le roi Abdallah II de Jordanie, au Pérou, en marge du sommet des pays sud-américains et arabes (ASPA 3), les répercussions importantes des réfugiés syriens sur la Jordanie et la prise en charge par les autorités jordaniennes de ces derniers. Cependant, le gouvernement Mikati a été surpris par l’afflux crescendo de réfugiés palestiniens de Syrie au Liban, à travers Masnaa. Le chiffre aurait dépassé les 2 200 personnes, en provenance du camp de Yarmouk.
Jusqu’à présent, les responsables arabes et internationaux ont été en deçà des attentes libanaises concernant l’aide financière à apporter au niveau du budget alloué aux réfugiés. Les fonds manquent ainsi cruellement, alors que le Liban est tenu de pouvoir assurer des logements et les besoins quotidiens des réfugiés (chauffage, alimentation, etc.). Pourtant, les responsables affirment avoir soulevé à maintes reprises le dossier, que ce soit à Beyrouth ou ailleurs, durant leurs différentes rencontres et visites. Il est vrai que certains pays arabes riches offrent des aides directes aux réfugiés dans certaines régions de la Békaa et du Nord, cependant, ces dons devraient passer par le gouvernement pour les insérer dans le plan en cours d’élaboration pour venir en aide aux sinistrés. Un plan qui prévoit entre autres la durée de séjour de ces derniers, qui sont désormais sans domicile fixe. Mais le cabinet insiste à différencier les Palestiniens des Syriens en ne mettant pas les premiers sur la liste des réfugiés, une question qui a été évoquée avec le vice-secrétaire général de l’ONU, l’ambassadeur Jan Eliason, lors de sa récente visite à Beyrouth. L’État a ainsi demandé à l’ONU de prévoir un pan du budget de l’Unrwa aux Palestiniens de Yarmouk, qui sont notamment à Aïn el-Héloué et dans d’autres camps de réfugiés, et qui se plaignent du manque d’aide qui leur est accordée et du froid glacial auquel ils sont abandonnés.
À cet égard, le Premier ministre Nagib Mikati a été plus que franc avec les diplomates étrangers concernant ce dossier, en affirmant que le Liban ne peut plus supporter le poids des réfugiés syriens. Des responsables saluent ainsi les propositions de la chef de la Délégation de l’Union européenne au Liban, Angelina Eichhorst, qui a participé à la réunion cruciale présidée par M. Mikati au Sérail sur cette question, en insistant toutefois sur le fait que l’État a besoin de fonds avant l’an prochain pour gérer ce dossier. L’un des ministres va même jusqu’à suggérer une avance, compte tenu de la rigueur du froid hivernal.
Il est enfin question d’un recensement sérieux des réfugiés, en les enregistrant dans le cadre d’un office spécial de la Sûreté générale et en répertoriant leur lieu de résidence.
Un certain air de 1969 plane sur le pays au fur et à mesure que les réfugiés syriens, et maintenant palestiniens, fuyant la Syrie à feu et à sang, continuent d’affluer inlassablement au Liban. Le cabinet a mis un certain temps avant de prendre conscience de l’ampleur de la crise, malgré les mises en garde des responsables de différents pays et du secrétaire général de...

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