L’appel de Berry « à la raison... non à la Loya Jirga »

Le président de la Chambre Nabih Berry a exprimé sa vive indignation face aux développements sécuritaires dans le pays. « Quelle est donc cette scène nationale devant laquelle nous nous trouvons, et avec nous le monde ? Rapts, tirs de snipers, blocage de routes et comités militaires relevant des tribus et communautés ? » a-t-il dénoncé dans un communiqué. Poursuivant sur sa lancée en soulevant nombre de questions, Nabih Berry s’est demandé « qui est la partie qui veut au Liban tout ce mal ? Qui couvre ce qui se passe ? » Il a stigmatisé « l’absence de toute responsabilité politique et de tout rôle des autorités, partis et forces politiques face aux événements. Est-ce un partage des rôles, des rues et des régions, dans un pays trop petit pour être divisé ? La patrie se serait-elle transformée en parcelle livrée aux communautés et aux catégories qui s’entrecroisent? » Et d’ajouter : « Ne savons-nous pas que ceux qui ont enlevé nos fils sur le chemin de retour, ou à Damas, veulent en réalité kidnapper le Liban ? Si chacun veut s’approprier le Liban, où se trouve alors notre espace, notre place en tant que Libanais ? Ou alors sommes-nous en train de composer à notre mesure une nouvelle Loya Jirga » (NDLR : grande assemblée en Afghanistan, convoquée pour prendre des décisions concernant le peuple ; initialement composée de chefs de tribu, elle s’est élargie pour inclure des membres d’Organisations non gouvernementales).
S’adressant ensuite aux Libanais, Nabih Berry les a exhortés à « s’en remettre à Dieu, pour qu’Il préserve de vous ce pays ». Il a rappelé que « l’État reste, en dépit de ses défaillances, la seule entité capable de chapeauter toutes les parties ». Et de conclure : « À quoi cela servirait-il, dans un instant de folie, de transformer le pays en asile, offrant un spectacle de coexistence par le feu des armes ? C’est là un appel à la raison... non à la Loya Jirga. »