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Liban - Sécurité routière

« Que les routes du Liban soient des routes de vie, pas des routes de mort »

La fondation Roads for Life fête la réalisation de ses premiers objectifs : le vote du nouveau code de la route et la promotion du programme ATLS pour une méthode standardisée de secourisme.

Médecins ayant suivi la formation ATLS en juin 2012. Au premier rang, de gauche à droite, Zeina Kassar Kassem, présidente de Roads for Life, Georges Abi Saad, directeur du programme ATLS au Liban, et Diana el-Skaff, coordinatrice du programme au Liban.

Des avancées considérables pour la sécurité routière. C’est ce qu’a fêté récemment la fondation Roads for Life à l’hôtel Mövenpick. Zeina Kassar Kassem a créé cette fondation suite au décès de son fils Talal, victime d’un accident routier en octobre 2010. Cette mère a réussi à transformer sa douleur en force afin de se battre contre cette mortalité routière galopante.
Roads for Life a jugé nécessaire d’organiser un meeting pour rendre hommage à deux avancées essentielles dont elle est à l’origine de l’initiative. D’abord, le vote du nouveau code de la route par le Parlement, projet préparé par le député Mohammad Kabbani, présent au meeting, et pour lequel Roads For Life s’est battue en exerçant des pressions médiatiques et politiques. La seconde avancée est l’obtention du diplôme ATLS (Advanced Trauma Life Support) par plus de 100 médecins libanais depuis octobre 2011, grâce au soutien financier de Roads for Life.
Plusieurs associations au Liban se battent pour réduire la mortalité routière et préfèrent agir à travers des campagnes de sensibilisation aux problèmes de la sécurité routière. Ce qui distingue Roads for Life de celles-ci, c’est qu’elle a trouvé sa stratégie d’action dans le champ médical. Certes, la sensibilisation aux problèmes de sécurité routière est très importante, mais elle n’est pas suffisante, car une des principales causes de décès des victimes d’accident de la route est le retard dans l’intervention des équipes de secours. Roads for Life œuvre alors pour optimiser le travail des urgences et du secourisme. C’est dans le programme ATLS que l’association a trouvé la clé pour la réduction de la mortalité routière.

Intervenir dans les plus brefs délais
Le programme ATLS est une formation délivrée aux médecins œuvrant dans le service des urgences pour que leur intervention soit systématique et la même, quel que soit le type de lésions. Le résultat est un gain de temps considérable qui permet d’agir dans « l’heure d’or », c’est-à-dire l’heure qui suit l’accident et qui est considérée comme une occasion à ne pas perdre pour sauver la vie d’un blessé. À l’origine de ce programme, se trouve l’American College of Surgeons qui l’a développé et l’a ensuite exporté à plus de soixante pays dans le monde, dont le Liban, où il est livré dès novembre 2010 à l’Université américaine de Beyrouth.
Mme Kassem et le directeur du programme ATLS au Liban, Georges Abi Saad, ont donc fait un accord dans lequel Roads for Life s’engageait à financer l’inscription de plus de 130 médecins travaillant dans les hôpitaux libanais (deux médecins par hôpital) et au service des urgences au programme ATLS fourni par le Medical Center de l’AUB. «Nous avons appris à intervenir de manière systématique et méthodique et à renforcer le travail d’équipe, essentiel pour le gain de temps », a déclaré à L’Orient-Le Jour un des médecins ayant reçu le diplôme ATLS. « L’OMS estime qu’en 2020, une personne sur cinq mourra à cause d’un accident de la route. Pour diminuer ce taux de mortalité, il nous faut limiter le temps d’intervention et de secours, et ceci est possible grâce au programme ATLS », a affirmé dans son discours M. Abi Saad. Cette politique porte déjà ses fruits : grâce à l’ATLS, 60 % des blessés ont été sauvés de la mort ou d’une potentielle paralysie, estime-t-il.

Prochains objectifs
Ces réalisations ne sont que le début d’un long parcours. En effet, Roads for Life envisage de financer avec la BLC Bank le programme PHTLS (Pre-Hospital Trauma Life Support), une formation destinée au personnel secouriste (Croix-Rouge, Défense civile et ambulanciers), qui lui permettra d’intervenir avant que le blessé n’arrive à l’hôpital. Elle vise de même à promouvoir un programme pour la formation des infirmiers au service des urgences. La fondation souhaite aussi généraliser à tous les médecins du Liban la formation ATLS. Pour cela, elle a besoin du soutien de l’État, de l’ordre des médecins et du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés. Lors du meeting, le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil, a loué l’œuvre de la fondation et s’est engagé à prendre le relais de son œuvre, « pour faire de cette expérience personnelle une politique du gouvernement car il est de la responsabilité du gouvernement de protéger les citoyens ».
«La salle des urgences ne doit plus être une salle d’attente, mais une salle d’action », a affirmé un médecin dans la vidéo de présentation. Roads for Life se rapproche de plus en plus de cet objectif pour faire en sorte « que les routes du Liban soient des routes de vie et non pas des routes de mort », comme l’a si bien dit Zeina Kassem au meeting.
Des avancées considérables pour la sécurité routière. C’est ce qu’a fêté récemment la fondation Roads for Life à l’hôtel Mövenpick. Zeina Kassar Kassem a créé cette fondation suite au décès de son fils Talal, victime d’un accident routier en octobre 2010. Cette mère a réussi à transformer sa douleur en force afin de se battre contre cette mortalité routière...

commentaires (4)

Où peut-on se procurer ce nouveau code de la route ? Je suis très curieux de le lire.

Robert Malek

10 h 59, le 24 juillet 2012

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Commentaires (4)

  • Où peut-on se procurer ce nouveau code de la route ? Je suis très curieux de le lire.

    Robert Malek

    10 h 59, le 24 juillet 2012

  • ATLS a toute notre admiration, ces personnes se battent pour nous assurer plus de securite et sauver des vies humaines. Ce qui a priori devrait etre le role de notre Gouvernement est rempli par ces gens de bonne volonte. Cependant les resultats seraient quintuples si le code de la route etait strictement applique, si nos policiers s'occupaient uniquement de la circulation routiere au lieu d'admirer le paysage, et si les limites de vitesse etaient strictement renforcees, et non pas dependant de quelle place on occupe dans l'echelle sociale. Malheureusement, comme absolument tout au Liban, avec un Gouvernement absent, ou plutot occupe ailleurs (se remplir les poches principalement), il est tres difficile d'aboutir a quoi que ce soit de positif et definitif. Le nouveau code de la route a ete vote, oui, mais sera-t-il applique? Je pense que tous on connait deja la reponse.

    Fady Challita

    10 h 03, le 24 juillet 2012

  • En matière d'infrastructure et de sécurité routières, tout est à refaire au Liban, en passant par le code de la route, le permis de conduire, le civisme, l'état des véhicules, le stationnement, etc.

    Robert Malek

    07 h 06, le 24 juillet 2012

  • Bonjour Bravo pour ces réalisations. Comment peut-on vous contacter? Merci.

    Andree Petit

    01 h 14, le 24 juillet 2012

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