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Liban

Akkar : Daher menace de transporter l’affaire « devant le domicile de Mikati »

Le déploiement de l’armée au Akkar au cœur des entretiens de Nagib Mikati avec le général Kahwagi. Photo Dalati et Nohra

Le tragique double meurtre de deux dignitaires religieux sunnites, Ahmad Abdel Wahed et Mohammad Merheb, à un barrage de l’armée, au Akkar, voici quelques semaines, continue d’envenimer le climat dans le Liban-Nord.
Une délégation de députés du Akkar, comprenant Khaled Daher, Hady Hobeiche, Khaled Zahraman, Nidal Tohmé et Riad Rahal, a été reçue le matin par le chef de l’État, en prévision du Conseil des ministres de la soirée.
Les députés protestent contre la remise en liberté de deux officiers et de plusieurs militaires subalternes arrêtés dans le cadre de cette affaire, et exigent que l’instruction de ce dossier soit confiée à la Cour de justice, et non au tribunal militaire. Celui-ci ne peut être juge et partie, affirment les milieux concernés.
On rappelle que, selon une source militaire haut placée, un militaire a été blessé, ce jour-là, et quatre balles s’étaient fichées dans un véhicule militaire. C’est ce qui explique, selon cette source, le feu nourri tiré en direction du véhicule où se trouvaient les deux cheikhs.
Toujours dans le cadre de cette affaire, et peu avant le Conseil des ministres, le Premier ministre, Nagib Mikati, a reçu hier matin le commandant de l’armée, Jean Kahwagi, et le ministre de la Justice, Chakib Cortbaoui.
MM. Daher et Hobeiche ont, dans l’après-midi, reçu à Tripoli une délégation des habitants de Biré (Akkar), qui menacent de recourir à une escalade, au cas où justice n’est pas faite dans cette affaire. M. Daher a menacé, en cas de déni de droit, « de la transporter à Beyrouth », et d’organiser des sit-in au voisinage du Grand Sérail et du domicile même du Premier ministre.

Le mufti de Tripoli
Le mufti de Tripoli, cheikh Malek Chaar, a souhaité de son côté que le dossier du double assassinat, ou de la double mort, si l’on ne veut pas anticiper sur le jugement du tribunal, soit confié à la Cour de justice, estimant que, ce faisant, « un grand projet de discorde est neutralisé ».
Cheikh Malek Chaar a rappelé que le mufti de la République, Mohammad Rachid Kabbani, le Conseil communautaire sunnite et toutes les forces actives sunnites ont réclamé que le dossier soit transféré du tribunal militaire à la Cour de justice. Il s’est joint à ce concert de voix, précisant qu’il avait « une confiance absolue » dans la justice libanaise.
« Je comprends la douleur des proches des deux dignitaires tués, a poursuivi cheikh Malek Chaar, mais je souhaite qu’ils ne prennent aucune initiative entachée d’illégalité, anticonstitutionnelle ou qui perturbe l’ordre public. J’ai également affirmé qu’il est inadmissible de couper des routes, de brûler des pneus ou de s’en prendre aux biens privés et publics. » Et Malek Chaar de souhaiter que les notables et forces actives du Akkar s’engagent à ne pas couper des routes.
Au passage, le mufti de Tripoli a désavoué le mouvement de protestation de cheikh Ahmad el-Assir, à Saïda. « Tout le monde est hostile à des prises de position qui portent atteinte aux intérêts des Libanais », a-t-il dit.
En ce qui concerne ce qui s’est passé à Tripoli, cheikh Malek Chaar a affirmé qu’il « n’est pas impossible que cela se répète ». Il a insisté sur le fait que les allégeances de certains « ne vont pas à l’État libanais » et insistant que le fait que « des forces occultes cherchent à pousser le Liban à la discorde ».
Le tragique double meurtre de deux dignitaires religieux sunnites, Ahmad Abdel Wahed et Mohammad Merheb, à un barrage de l’armée, au Akkar, voici quelques semaines, continue d’envenimer le climat dans le Liban-Nord. Une délégation de députés du Akkar, comprenant Khaled Daher, Hady Hobeiche, Khaled Zahraman, Nidal Tohmé et Riad Rahal, a été reçue le matin par le chef de l’État, en...

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