« Cette expérience qui s’est étalée sur deux ans et trois mois sous le mandat de deux gouvernements successifs, a poursuivi M. Nahas, n’a pas altéré mes principes et mes valeurs. Au contraire elle m’a permis de découvrir la vanité des grands et la vulnérabilité des petits. Je me suis donc accroché de plus belle à mes principes, car il faut trancher entre l’oppresseur et l’opprimé. Ce qui console, c’est que vous êtes juriste et que les lois ont été mises en place pour protéger les plus faibles contre les plus forts », a-t-il souligné, s’adressant à son successeur.
Les salaires et le racisme...
M. Nahas s’est penché encore une fois sur le décret relatif aux frais des transports des employés qu’il a refusé de signer et qui l’a mené à la démission. Il a martelé que ce décret est inconstitutionnel et va à l’encontre des intérêts des employés qui perdront de l’argent quand ils devront encaisser leurs indemnités de fin de service.
Évoquant le ministère du Travail, il a indiqué que beaucoup l’ont considéré comme un exil, parce qu’il se trouve à Chiyah et parce qu’il traite surtout les permis de travail des travailleurs étrangers et parce qu’il fait face aussi bien aux grands patrons qu’aux syndicats qui sont soumis aux partis et aux clans politiques.
« Vous verrez à quel point vous allez subir des pressions pour que vous consentiez à importer des travailleurs étrangers afin qu’ils remplacent les Libanais. Vous allez entendre beaucoup de choses, notamment des propos racistes concernant surtout les travailleuses étrangères qui viennent gagner leur vie au Liban en travaillant comme femmes de ménage et qui n’ont même pas droit à un jour de congé ; ou encore concernant les travailleurs étrangers qui sont morts sous les décombres de l’immeuble de Fassouh et dont les indemnisations, versées à leurs familles, sont de loin moins importantes que celles qui ont été consacrées aux familles libanaises, seulement parce qu’ils ont la peau plus foncée que la nôtre », a-t-il dit, s’adressant à son successeur.
M. Charbel a critiqué sans la nommer la direction de la MEA, soulignant que des employés qui ont fait la grève ont été menacés d’être licenciés et de payer les pertes que la compagnie a subies à cause de leur mouvement contestataire. Il a enfin énuméré les projets qui lui tiennent à cœur et qui n’ont pas été achevés. Le plus important, a-t-il conclu, est que l’on ne soit pas rongé par le désespoir.
De son côté, le nouveau ministre a noté que M. Nahas est un homme solide. « J’entre, a-t-il dit, pour la première fois dans un ministère et je succède à un homme exceptionnel, un homme d’un autre calibre notamment sur le plan de l’honnêteté. J’espère que je pourrai réaliser les projets qu’il a entamés et qui lui tiennent à cœur. Je sais que la sécurité sociale au Liban n’est pas assurée comme il le faut, et j’œuvrerai pour plus de justice sociale. Je travaillerai à changer les choses tout en respectant les structures en place. Oui à la stabilité et à l’apaisement », a-t-il souligné en conclusion.
commentaires (3)
Ils vont bientôt se volatiliser avec toute leur clique et toutes leurs claques. Et que Vive la révolution syrienne !
Antoine-Serge KARAMAOUN
05 h 50, le 28 février 2012