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Liban - Éclairage

Code électoral : la proportionnelle contestée

Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, doit rendre publique à la fin du mois en cours la nouvelle mouture du code électoral. Le comité chargé de l’établir a en effet accompli à ce jour les 90 % de sa mission. Il lui reste à déterminer le nombre de circonscriptions, à choisir entre la circonscription élargie, l’uninominale, la reconduction du tableau 1960 ou l’adoption d’un découpage en 14 morceaux.
Préparant la loi, le ministre n’a pas manqué de recueillir l’opinion des partis ou courants ainsi que des organismes de la société civile. Il leur a exposé les grandes lignes du projet, recueillant leurs remarques et les interrogeant sur la proportionnelle.
Certains ont tenté de l’entraîner, par leurs interrogations, dans une discussion, une chicane, de nature politicienne, mais il ne s’est pas laissé piéger.
Il lui est apparu cependant que la plupart des pôles rencontrés ne veulent finalement pas de la proportionnelle, bien qu’elle soit inscrite dans la déclaration ministérielle. Ainsi, le leader de la Montagne, Walid Joumblatt, représenté au sein du comité d’élaboration par le ministre Waël Bou Faour, rejette catégoriquement cette innovation et insiste pour le scrutin majoritaire. Mais le ministre Charbel insiste et presse les parties de souscrire à sa proposition.
Des cadres de la société civile critiquent certains professionnels de la politique qui, à leur avis, cherchent manifestement à s’assurer de la députation sans regarder à la rectitude démocratique, qui enjoint de respecter la volonté du peuple souverain. Et sans se soucier de savoir si une formule déterminée serait bancale ou non. Ils observent que ces ogres se détournent du premier principe démocratique, à savoir que la majorité gouverne et la minorité s’oppose. Et ne cultivent guère l’esprit de servir le citoyen, de répondre à ses besoins, de lui permettre de porter à la Chambre de vrais représentants, bien informés de ses intérêts et soucieux de les défendre. Sans plus servir de marchepied, ou de faux témoin dans les élections, comme c’est le cas dans nombre de régions.

Intérêts
Le ministre Charbel confie à des cadres de la société civile que les forces politiques sont divisées au sujet de la proportionnelle. À l’en croire, ceux qui la rejettent proposent des formules qui servent leurs calculs. Tandis que ceux qui l’approuvent restent eux-mêmes divisés sur les mécanismes dont il faut la doter. À ses propres yeux, la proportionnelle crée une génération ouverte sur la démocratie, les libertés et suscite le lancement de partis qui ne seraient plus dominés par les confessions ou par l’argent.
De plus, toujours selon Charbel, la proportionnelle assure l’équité et la justesse de la représentation des différentes couches de la société libanaise, en leur donnant un rôle dans la décision nationale. Les députés ne seraient plus élus via les bulldozers ou les bus, alors qu’ils n’ont souvent pas de qualification représentative.
Cependant, devant le nombre élevé d’objections, le ministre envisage de présenter au Conseil des ministres, et par ricochet ultérieur à la Chambre, deux projets bien distincts, l’un avec et l’autre sans la proportionnelle.
Quant au découpage, des sources informées indiquent que l’on s’achemine vers les 14 circonscriptions, le nombre de sièges allant de 7 à 10. Une fourchette suffisamment réduite pour que le taux d’égalité entre votants paraisse satisfaisant. Alors que précédemment un électeur pouvait n’élire que 3 députés contre 19 ailleurs.
La tendance reste d’instiller la proportionnelle dans cette formule de 14 circonscriptions, ou même dans la formule de 1960 si elle devait être reconduite encore une fois.
Quant au scrutin majoritaire, des cadres de la société civile suggèrent qu’il y ait un vote par voix unique, que cela soit dans l’uninominale, la petite, moyenne ou grande circonscription. Cela signifie qu’un électeur ne voterait que pour un seul candidat. D’autres proposent que l’électeur puisse voter pour qui bon lui semblerait dans n’importe quelle circonscription, et pas nécessairement là où il vit, du moment qu’un député représente toute la nation.
Mais rien ne sera réglé avant que l’on n’ait tranché au sujet de la proportionnelle. Une option que les présidents Michel Sleiman et Nagib Mikati défendent avec conviction, aux côtés du ministre Charbel, mais qui se heurte à la ferme opposition des chefs de file, dont elle éroderait les quotas, les blocs et l’influence politique. Alors qu’ils doivent conforter leurs positions dans la perspective de l’échéance de 2013, qui s’annonce particulièrement chaude eu égard à la lutte de pouvoir que se livrent le 14 et le 8 Mars.
Le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, doit rendre publique à la fin du mois en cours la nouvelle mouture du code électoral. Le comité chargé de l’établir a en effet accompli à ce jour les 90 % de sa mission. Il lui reste à déterminer le nombre de circonscriptions, à choisir entre la circonscription élargie, l’uninominale, la reconduction du...

commentaires (4)

Excusez cette intervention. De quelle proportionnelle parle-t-on ? De quelles élections libres parle-t-on ? Peut-il y avoir des éléctions libres quand toute une communauté, sous l'influence des armes que détiennent deux de ses fractions, ferait virer la balance en faveur des partisans de ces fractions et de leurs partenaires ? Aucun pays au monde n'admettrait de telles élections, même si elles seraient supervisées par le monde entier. Dans le contexte actuel, malheureusement imbu de confessionnalisme jusqu'aux os, qui prévaut dans le pays, il serait plus logique d'appliquer la proportionnelle, à l'échelle nationale, où chaque communauté élirait ses propres repésentants. Sinon, qu'on s'attable à ériger, au préalable, l'Etat laïc, et puis qu'on aille à la simple proportionelle, à l'échelle nationale. Anastase Tsiris

Anastase Tsiris

08 h 13, le 15 septembre 2011

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Commentaires (4)

  • Excusez cette intervention. De quelle proportionnelle parle-t-on ? De quelles élections libres parle-t-on ? Peut-il y avoir des éléctions libres quand toute une communauté, sous l'influence des armes que détiennent deux de ses fractions, ferait virer la balance en faveur des partisans de ces fractions et de leurs partenaires ? Aucun pays au monde n'admettrait de telles élections, même si elles seraient supervisées par le monde entier. Dans le contexte actuel, malheureusement imbu de confessionnalisme jusqu'aux os, qui prévaut dans le pays, il serait plus logique d'appliquer la proportionnelle, à l'échelle nationale, où chaque communauté élirait ses propres repésentants. Sinon, qu'on s'attable à ériger, au préalable, l'Etat laïc, et puis qu'on aille à la simple proportionelle, à l'échelle nationale. Anastase Tsiris

    Anastase Tsiris

    08 h 13, le 15 septembre 2011

  • Si la commission électorale n'a pas encore décidé de la taille des circonscriptions, ni du système électoral, c'est qu'il n'a pas "accompli à ce jour les 90 % de sa mission". Quant aux détracteurs de la proportionnelle, j'aimerai leur demander de mettre fin à leur hypocrisie. Il faut en finir avec le Gerrymandering confessionnel, et les lois électorales qui donnent 100% des sièges d'un district à un parti qui ne représente que 51% des électeurs!

    Dory Moutran

    04 h 59, le 14 septembre 2011

  • - - Ceux qui craignent la proportionnelle montrent la vraie proportion de leur poids et de leur taille politique , qui sont gonflés par une majoritaire et un découpage électoral sur mesure , qui depuis Taef , les a servi a former une certaine majorité fictive qui n'en était pas une et qui ne reflétait en aucun cas , le vrai visage électoral et politique du pays , toutes communautés confondues , qui leur a permis de gouverner seuls et de disposer du pays et de son contenu comme ils voulaient avec toutes les irrégularités , abus de pouvoirs et surendettement subis par le pays et le contribuable connus a ce jour avant Audit (...) ! 2013 montrera le vrai poids de chacun de ces géants en papier qui refusent la proportionnelle .

    JABBOUR André

    01 h 57, le 14 septembre 2011

  • Il faut que chaque Communauté élise ses propres représentants dans une Seule circonscription englobant Tout le Liban, au système proportionnel à Liste sans tête de Liste avec vote Préférentiel limité par un pourcentage minimum que chaque parti devra atteindre pour avoir droit à un élu ; par exemple un minimum de 5% pour les Sunnites, Maronites et Chiites et 10% pour les autres plus faibles démographiquement. Le gouvernement sera composé moitié de chrétiens, moitié de musulmans avec un chef de gouvernement à tour de rôle pour deux semestres consécutifs limité aux six communautés historiques sunnite, chiite et druze pour les musulmans, maronite, orthodoxe et catholique pour les chrétiens. Étant entendu que la Législature sera de 4ans. (6x8mois = 4 ans). Ainsi sur tout le territoire chacun élira ses députes selon sa confession selon le nombre de sièges revenant à chaque communauté. Total=200, Musulmans : Sunnites 42 ; Chiites 42 ; Druzes 14 ; Alaouites 2 - Chrétiens : Maronite 48 ; Orthdx 24 ; Melkites 13 ; Arméns-Orthx. 8 ; Armns-Cathqs. 1 ; Latins 1 ; Protestants 1 ; Syrqs-Ortdxs. 2 ; Syriaqs-Catholiqs. 1 ; Assyrs-Chaldeens 1. On vérifiera par là le poids réel de chaque parti dans toutes les communautés, un parti chrétien présentant une liste de 42 candidats sunnites ou chiites ou un Parti chiite ou sunnite présenter une liste de 48 maronites ou de 24 orthodoxes, et on vérifiera alors quel poids réel ce Parti représente-t-il, ainsi qu' en dehors de sa propre communauté.

    KARAMAOUN Antoine-Serge

    21 h 54, le 13 septembre 2011

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