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Liban - Société

Les Libanaises se mobilisent pour le droit de transmettre leur nationalité à leurs enfants

Pousser le nouveau gouvernement à l'action est le moyen qu'utilise, aujourd'hui, la campagne « Ma nationalité, un droit pour ma famille et pour moi », pour obtenir à la femme libanaise le droit de transmettre sa nationalité à ses enfants.
C'est au cours d'une conférence de presse que les organisateurs ont invité hier le nouveau gouvernement à se pencher sur la transmission par la Libanaise de sa nationalité à ses enfants. L'événement s'est déroulé au siège de l'ordre des ingénieurs de Beyrouth.
« L'État n'a pas le droit de me priver de transmettre ma nationalité à mes enfants », s'est indignée Samira Soueidan, une mère libanaise ayant épousé un Égyptien. « Depuis quand l'État se permet-il de décider du destin des citoyens ? » a-t-elle demandé. Elle a remercié le juge John Kazzi pour lui avoir accordé le droit de transmettre la nationalité à ses enfants. M. Kazzi lui avait accordé ce droit en se basant sur les principes de l'égalité, de la justice et de la suppression de toute forme de discrimination.
C'est face à l'injustice et à la paralysie étatiques que les organisateurs de la campagne ont appelé les ministres, dans un mémorandum, à prendre cette affaire au sérieux. Ils les invitent surtout à accorder aux Libanaises ce droit qu'ils estiment être un « droit naturel ».
« Nous en avons assez d'attendre que le gouvernement commence à travailler. S'il ne veut pas nous accorder ce droit, je propose que nous arrêtions de payer nos impôts », a déclaré Ikbal Doughan, avocate de la campagne pour la nationalité de la femme et militante pour les droits de la femme.
La coordinatrice de la campagne, Lina Bou Habib, a renchéri : « C'est une bataille quotidienne pour les femmes libanaises mariées à des étrangers. Leurs enfants sont considérés comme non-Libanais et subissent les complications administratives. Ils sont obligés de légaliser leur présence, ils n'ont pas accès au système de santé publique. Ils subissent aussi des humiliations. »
La campagne « Ma nationalité, un droit pour ma famille et pour moi » a débuté en 2002 et, malgré toutes les initiatives, « l'État libanais n'en tient toujours pas compte », a-t-elle ajouté.
Lina Bou Habib n'a pas manqué de saluer les efforts du ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, qui a collaboré à la campagne pour l'obtention de ce droit. Elle l'a également remercié pour son soutien. Elle a toutefois exprimé ses regrets face à la décision de certains ministres de retirer de leur agenda la question de la transmission par la mère libanaise de la nationalité à ses enfants.
Critiquant l'État, qui « doit être tenu pour seul responsable de ces inégalités », Eid al-Aziz Tarakji, membre de l'association Rassed, a également affirmé qu'il pratique la discrimination à l'égard des « femmes libanaises en particulier et de la femme en général ».
Cette conférence a donné lieu à un débat au cours duquel a été mentionné le « prétexte qui surgit toujours, celui de la naturalisation des Palestiniens ». En effet, les autorités craignent qu'accorder le droit à la femme libanaise de transmettre sa nationalité à ses enfants ne favorise les mariages entre Palestiniens et Libanaises. Ont été également évoqués les progrès dans d'autres pays arabes, notamment à Bahreïn et en Algérie. Les femmes libanaises ressentent toujours cette « honte », « qu'un pays comme le Liban, pays considéré moderne et avancé, ignore les droits de la femme ».
Le nouveau gouvernement répondra-t-il, une fois pour toutes, aux Libanaises qui attendent la reconnaissance de leurs droits fondamentaux ?

Leyla MAKKI
C'est au cours d'une conférence de presse que les organisateurs ont invité hier le nouveau gouvernement à se pencher sur la transmission par la Libanaise de sa nationalité à ses enfants. L'événement s'est déroulé au siège de l'ordre des ingénieurs de Beyrouth. « L'État n'a pas le droit de me...

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