L’Union européenne a programmé les 28 et 29 juin un sommet, très attendu par le reste du monde qui y voit l’occasion de vérifier si les Européens tiendront leurs engagements pris devant la communauté internationale. « Le fonctionnement diplomatique ici est que les dirigeants non européens expriment leurs préoccupations sur la façon dont la crise pourrait rejaillir sur eux », souligne M. Shorr. Message bien reçu, à en croire les déclarations des uns et des autres après le sommet.
Yves Tiberghien, politologue de l’Université de Colombie-Britannique (Canada), souligne quant à lui la gravité de la situation. « Ce qu’il y a d’important avec l’Europe c’est qu’elle est toujours au bord d’un effondrement systémique. Elle ne fonctionne pas. Si la zone euro est défaite [...] ce serait la crise déterminante du siècle. Ce serait la catastrophe », prévient-il. « Ils comprennent les enjeux », a affirmé le président des États-Unis Barack Obama, après avoir rencontré les dirigeants de la zone euro. Alan Alexandroff, de l’université de Toronto, est d’accord. Selon lui, le sommet de Los Cabos « est une accélération » dans le processus d’intégration économique de l’Union européenne. « L’intégration bancaire était perçue comme étant loin dans le futur. Et maintenant il semble, même chez les responsables de l’UE, qu’on vise un horizon de six mois à un an », a-t-il relevé. « Évidemment, la crise en elle-même a ses propres exigences, mais il est clair qu’ils entendent les inquiétudes des autres membres du G20 », a ajouté ce spécialiste du droit international.
Alors que l’utilité du G20 est parfois mise en doute, les Européens lui ont trouvé au moins une utilité : confronter leur point de vue à celui du reste du monde. « Il est extrêmement intéressant d’entendre toutes les parties du monde, des États-Unis à l’Asie, demander à l’Union européenne, et en particulier la zone euro, d’approfondir son intégration, de bâtir une union bancaire, une union économique et monétaire, et même lancer des appels en faveur d’une union politique », disait le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Le monde entier a été contraint, bon gré mal gré, de s’intéresser aux questions européennes. « La crise de la zone euro est une crise de l’inachèvement institutionnel. On a lancé cette grande expérience avec le traité de Maastricht en 1992. C’était très audacieux mais, comme on le voit aujourd’hui, c’est incomplet, c’est très dangereux, cela ne marche pas, et ce n’est pas fonctionnel de faire une union monétaire sans union bancaire ni budgétaire », affirme M. Tiberghien.
(Source : AFP)
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