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Économie - Golfe

La baisse du dollar, un facteur d’inflation

Les monarchies pétrolières de la région ne devraient pas désindexer leur monnaie du billet vert en dépit de l'érosion du taux de change de ce dernier.
La baisse du dollar va alimenter l'inflation dans les monarchies pétrolières du Golfe, mais ne les conduira pas forcément à désindexer leur monnaie du billet vert, estiment des analystes.
Avec cette baisse continue, les importations d'Europe et d'Asie des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les monnaies sont indexées sur le dollar, pèseront plus lourdement sur leurs économies. « La conséquence la plus directe d'un dollar faible sera une facture plus élevée pour les produits importés », relève Paul Gamble, directeur des recherches de la banque Saudi Jadwa Investment.
« Cela ne se traduira pas immédiatement par plus d'inflation car les liens entre les économies locales et mondiale sont suffisamment lâches pour permettre de garder l'inflation sous contrôle », a-t-il déclaré à l'AFP.
« Néanmoins, une chute persistante du dollar peut éventuellement se traduire par plus d'inflation qui sera exacerbée par la hausse des matières premières servant de valeur refuge au billet vert affaibli », a-t-il ajouté.
Depuis mars, le dollar a perdu 18 % par rapport à l'euro, et des experts prédisent un mouvement de baisse à long terme. Parallèlement, le baril de pétrole a gagné 75 % depuis qu'il avait chuté à 34 dollars début 2009.
Le Koweït est le seul pays du CCG à indexer sa monnaie sur un panier de devises qui reste toutefois dominé par le dollar, ce qui explique le recul du dinar. L'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar et Oman voient leurs monnaies, totalement indexées sur le dollar, reculer davantage.
L'impact le plus visible de la baisse du dollar sera la hausse des prix des produits alimentaires dans le Golfe, a souligné Amrith Mukammala, analyste au Kuwait Financial Centre (Markaz). « Un dollar faible va augmenter les prix des importations, notamment celles des produits alimentaires », a-t-il déclaré à l'AFP.
« Le taux d'inflation est déjà en hausse dans le CCG et la tendance sera accentuée en décembre », a encore dit M. Mukammala, estimant toutefois qu'il ne sera pas aussi fort qu'en 2008 lorsqu'il avait été de deux chiffres dans cinq des six pays du Conseil, avec Bahreïn pour seule exception.
Le taux d'inflation moyen dans le CCG a été calculé à 2,9 % à fin 2009 contre 10,8 % en 2008, mais il doit grimper en 2010, soutenu par la hausse du prix du pétrole et le retour de la croissance économique.
La forte inflation des deux dernières années a relancé le débat sur l'indexation des monnaies locales sur le dollar. « On s'attend à un maintien des taux d'intérêt américains à un niveau très faible et à une relance des économies du Golfe, ce qui fera apparaître une disparité entre les taux américains et les taux dont auront besoin les économies du Golfe », a noté M. Gamble.
« Si cela s'accompagne d'une inflation rampante, stimulée par un dollar faible, le débat sur l'opportunité du maintien de l'indexation va resurgir », a-t-il dit.
Les pays du CCG ont écarté jusqu'ici une désindexation, et quatre d'entre eux se préparent à lancer une monnaie unique également indexée sur le dollar.
La Bank of America Merrill Lynch a estimé dans un récent rapport ne pas craindre une désindexation l'année prochaine du moment que la dépréciation des monnaies du Golfe sera compensée par la hausse du prix du pétrole. « Nous ne voyons pas de changement (...) et pas de rupture de lien avec le dollar », a souligné la banque dans son rapport de projection couvrant l'année 2010.
La baisse du dollar va alimenter l'inflation dans les monarchies pétrolières du Golfe, mais ne les conduira pas forcément à désindexer leur monnaie du billet vert, estiment des analystes.Avec cette baisse continue, les importations d'Europe et d'Asie des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont les monnaies sont indexées sur le...

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