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Économie - Pétrole

Le souhait des producteurs, un brut à 75 dollars, exaucé grâce aux spéculateurs

Le baril de pétrole a dépassé hier 75 dollars le baril, le niveau souhaité par les producteurs, grâce aux spéculateurs, qui cherchent à se protéger contre un dollar faible, et à l'anticipation que le marché va se tendre avec la reprise.
Les producteurs pétroliers, aussi bien les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) que les compagnies internationales, estiment qu'à moins de 75 dollars, ils ne couvrent pas leurs investissements, notamment pour les pétroles extralourds ou difficiles d'accès.
Ce seuil a été dépassé hier pour la première fois depuis un an, les prix ayant grimpé jusqu'à 75,40 dollars à New York. Les cours du brut, qui s'étaient effondrés à 32,40 dollars en décembre dernier, auront donc mis moins d'une année à repasser au-dessus de ce seuil symbolique.
Pourtant, le marché pétrolier se caractérise par des stocks toujours très abondants aux États-Unis et par une consommation plus faible qu'il y a un an. Une situation qui devrait en principe justifier des prix sinon bas, du moins stationnaires.
Ce paradoxe tient d'abord à l'influence de facteurs extérieurs au marché du brut. La faiblesse du dollar, principal catalyseur des achats de pétrole au cours des dernières semaines, n'a rien à voir avec l'offre ou la consommation d'or noir. Elle attire vers le marché pétrolier des spéculateurs qui voient dans le pétrole un moyen de protéger leur patrimoine contre la dépréciation de la monnaie américaine.
Hier, le pic du pétrole a coïncidé avec une glissade du billet vert, tombé à son niveau le plus faible en 14 mois face à l'euro.
Cet afflux d'argent vers les matières premières pourrait apporter de l'eau au moulin de ceux qui dénoncent le rôle négatif de la spéculation sur le marché pétrolier - une polémique lancée en 2008 - lorsque euro et pétrole enchaînaient les records, coude à coude.
L'OPEP, qui n'a cessé de réclamer des mesures antispéculation pour lutter contre la volatilité excessive du marché, « est là dessus sur un terrain délicat et (ses membres) seraient surpris de voir combien les prix seraient bas si le pétrole n'était pas utilisé comme un instrument financier », observe ainsi Peter Hufton, du courtier PVM.
L'autre facteur de fond expliquant l'irrésistible montée des prix du brut est l'anticipation d'un resserrement progressif de l'équilibre du marché, tiré par la reprise économique.
Deux rapports importants, celui de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), paru vendredi dernier, suivi mardi de celui de l'OPEP, ont fait savoir que la contraction de la demande serait finalement un peu moins sévère qu'on ne pensait en début d'année, et surtout, qu'elle ne serait qu'un épisode passager. Les deux organismes tablent en effet sur un retour à une croissance de la consommation dès 2010 (+1,7 % pour l'AIE, 0,8 % selon l'OPEP), tirée par une Chine boulimique en énergie.
« La place de plus en plus importante de la Chine sur le marché pétrolier a été encore mise en avant par les chiffres des douanes chinoises, qui ont montré (hier) de vigoureuses importations de brut », observe Amrita Sen, de Barclays Capital.
En toile de fond, les investisseurs anticipent un retour à des approvisionnements très tendus d'ici à quelques années. « La crise actuelle est financière. La prochaine sera une crise des matières premières », a ainsi prévenu mardi Jeffrey Currie, analyste chez Goldman Sachs.
Une fois la demande repartie, l'offre menace en effet de ne pas suivre. Les investissements dans l'exploration et la production ont chuté de 20 % depuis 2008, a averti l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol.
Les producteurs pétroliers, aussi bien les membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) que les compagnies internationales, estiment qu'à moins de 75 dollars, ils ne couvrent pas leurs investissements, notamment pour les pétroles extralourds ou difficiles d'accès.Ce seuil a été dépassé hier pour la première...

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