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La colère gronde en Jordanie, après une hausse des prix du carburant

Grèves et manifestations à travers tout le pays.

A Amman, la gendarmerie jordanienne tente de séparer des partisans du régime en place et des manifestants anti-gouvernement après l'annonce d'une hausse des prix des carburants le 13 novembre 2012. REUTERS/Muhammad Hamed 

De nouvelles manifestations et des grèves avaient lieu mercredi en Jordanie au lendemain de l'annonce d'une hausse des prix du carburant ayant déjà provoqué un mouvement de colère avec des attaques contre la police et la maison du Premier ministre.

 

Cette soudaine augmentation, entrée en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi, a suscité la condamnation des Frères musulmans, la principale force de l'opposition, qui ont mis en garde contre un mouvement de "désobéissance civile". "Cette décision est un pari qui provoque le peuple et le défie. C'est la décision la plus dangereuse depuis dix ans", a déclaré mardi à l'AFP Zaki Bani Rsheid, numéro deux des Frères musulmans en Jordanie. "Le peuple est déjà pauvre et écrasé", a-t-il dit.

 

Environ la moitié des 120.000 professeurs des écoles publiques ont fait grève mercredi après un appel en ce sens de leur syndicat, affectant au moins 2.000 écoles dans le pays, selon des responsables du syndicat d'enseignants.

"La grève continuera jusqu'à ce que le gouvernement revienne sur sa décision injuste et irresponsable qui cherche à rendre les Jordaniens plus pauvres", a indiqué dans un communiqué le syndicat.

 

Des avocats ont cessé le travail à Amman alors que d'autres syndicats annonçaient qu'ils examinaient une action similaire, et des groupes de jeunes et certains partis politiques ont annoncé qu'ils allaient manifester dans plusieurs villes du royaume.

 

Des manifestants en colère bloquaient la principale rue du centre-ville d'Amman, où la police a menacé d'avoir recours à la force s'ils ne la dégageaient pas.

 

Les islamistes ont indiqué qu'ils prévoyaient de manifester plus tard mercredi près du ministère de l'Intérieur, sur la place Gamal Abdel Nasser, où 24 personnes avaient été arrêtées mardi soir après une manifestation ayant réuni plus de 2.000 personnes. Les manifestants criaient "Nsour dehors" et "Vive le grand peuple de Jordanie" et brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Révolution des affamés". Certains manifestants ont également scandé des slogans hostiles au roi Abdallah et aux puissants services de renseignement, une première dans le pays depuis le début du "printemps arabe" qui a renversé les dirigeants au pouvoir en Tunisie, Egypte, Yémen et Libye.

 

La Direction de la sécurité publique a déclaré que les manifestations de la nuit avaient fait 14 blessés, dont 10 policiers, après que des manifestants en colère eurent attaqué un commissariat à Irbid (nord) et des bâtiments gouvernementaux à Salt, à l'ouest d'Amman. La police a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser une manifestation devant la maison du Premier ministre à Salt, sa ville natale.

 

Le prix de l'essence est passé de 0,71 dinars (0,78 euros euros) à 0,80 dinars (0,88 euros), alors que le prix de la bonbonne de gaz domestique a grimpé de 6,5 dinars à 10 dinars (11 euros), soit une augmentation de 53%.

 

Mardi, le Premier ministre Abdallah Nsour a indiqué à la télévision que "le déficit budgétaire total pour 2012 est de 3,5 milliards de dinars" (environ 5 milliards de dollars), ajoutant que la situation financière du pays a été "grandement affectée par le Printemps arabe". "La situation économique est très précaire", a-t-il souligné. "La décision de réexaminer les subventions sur le carburant aurait dû être prise il y a deux ans", a poursuivi M. Nsour, ajoutant que le gouvernement verserait une aide aux familles à bas revenus pour les aider à gérer cette hausse des prix.

 

La Jordanie importe 95% de ses besoins en énergie. Elle veut développer des alternatives au gaz égyptien, qui couvre habituellement 80% de ses besoins pour produire de l'électricité, mais dont l'approvisionnement a été interrompu à plusieurs reprises depuis 2011 en raison d'attaques contre le gazoduc reliant l'Egypte à la Jordanie et Israël.

 

Le royaume est touché depuis janvier 2011 par des manifestations, petites mais régulières, dans la foulée du "printemps arabe", appelant à des réformes politiques et économiques. Le 5 octobre, des milliers de personnes ont manifesté à Amman à l'appel de l'opposition islamiste pour réclamer des réformes de fond, malgré l'annonce par le roi Abdallah II de la dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées, prévues pour le 23 janvier.

De nouvelles manifestations et des grèves avaient lieu mercredi en Jordanie au lendemain de l'annonce d'une hausse des prix du carburant ayant déjà provoqué un mouvement de colère avec des attaques contre la police et la maison du Premier ministre.
 
Cette soudaine augmentation, entrée en vigueur dans la nuit de mardi à mercredi, a suscité la condamnation des Frères musulmans, la...

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Grogne populaire au Liban comme en Jordanie tout va mal . Antoine Sabbagha

Sabbagha Antoine

08 h 56, le 14 novembre 2012

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Commentaires (1)

  • Grogne populaire au Liban comme en Jordanie tout va mal . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    08 h 56, le 14 novembre 2012

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