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À La Une - France

Valls : Les islamistes radicaux « n’ont pas leur place dans la République »

Le ministre de l’Intérieur et des Cultes inaugurait hier à Strasbourg la plus grande mosquée du pays.

La mosquée de Strasbourg a coûté 10,5 millions d’euros et peut accueillir quelque 1 500 fidèles, dans une salle de prière de 1 300 m2. Frederick Florin/AFP

Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes Manuel Valls a assuré hier que la France est décidée à expulser les islamistes étrangers qui mettraient en cause l’ordre public en France. « Je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois et nos valeurs », a-t-il déclaré lors de l’inauguration à Strasbourg d’une nouvelle mosquée dotée de la plus grande salle de prière musulmane du pays.
« Les prédicateurs de haine, les partisans de l’obscurantisme, les intégristes, ceux qui veulent s’en prendre à nos valeurs et à nos institutions, ceux qui nient les droits des femmes, ceux-là n’ont pas leur place dans la République », a-t-il insisté. « Ceux qui sont sur notre territoire pour défier nos lois, pour s’en prendre aux fondements de notre société n’ont pas à y rester. Le racisme, le fondamentalisme, ce n’est pas cela l’islam », a affirmé M. Valls, saluant « la sagesse des responsables du culte musulman » et le « discernement, la maturité dont ont fait preuve les musulmans de France » après la diffusion d’un film anti-islam et la publication de caricatures de Mohammad. « Cette grande mosquée, implantée à moins de deux kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, a la force du symbole », a également souligné M. Valls. « Elle donne à l’islam son envergure, son éclat, sa grandeur, elle donne à l’islam toute sa place. Oui, l’islam, deuxième religion de notre pays, a toute sa place en France car l’islam, c’est aussi la France », a-t-il ajouté.

 « Jalon essentiel »
L’inauguration de la mosquée de Strasbourg survient dans un contexte qui reste tendu après ce film américain qui a provoqué la colère du monde musulman et les caricatures d’un hebdomadaire français satirique, Charlie Hebdo. Les autorités françaises avaient en fin de semaine dernière décidé de fermer temporairement des ambassades et écoles dans des pays arabo-musulmans et interdit des manifestations à Paris, une mesure rare.
Implantée à moins de 2 km de la cathédrale, la nouvelle mosquée de Strasbourg peut accueillir quelque 1 500 fidèles, dans une salle de prière de 1 300 m2, la plus grande de France devant la mosquée d’Evry (800 m2) près de Paris. Le bâtiment, œuvre de l’architecte italien Paolo Portoghesi, qui a déjà conçu des églises et la mosquée de Rome, est surmonté d’un imposant dôme de cuivre de 16 mètres de diamètre, mais n’a pas de minaret. C’est « un jalon essentiel dans l’histoire de la ville de Strasbourg et de sa diversité religieuse », selon son maire, Roland Ries. « Ce projet a traversé pas mal d’épreuves, mais il a fini par aboutir. Les gens sont contents d’avoir un lieu digne pour prier, cela renforce notre sentiment d’appartenance totale et définitive à la communauté nationale », a fait valoir Saïd Aalla, président de l’association qui gère la mosquée. Manuel Valls a aussi souligné lors de l’inauguration qu’il était « temps que l’islam de France prenne pleinement ses responsabilités et s’organise » pour traiter des « vrais problèmes » comme le financement des lieux de culte ou la formation des imams et des aumôniers. De source proche du ministère de l’Intérieur, on estime qu’il s’agit d’une « mise en demeure de faire fonctionner la Fondation des œuvres de l’islam », créée en 2005 pour financer la construction et l’entretien des mosquées, la formation des imams et les instances représentatives. Or, la fondation, présidée – au départ pour deux ans – par le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, est paralysée, privant le Conseil français du culte musulman (CFCM) des ressources nécessaires à son fonctionnement.

10,5 millions d’euros
Ainsi, son président Mohammad Moussaoui a-t-il dû se priver de secrétaire, faute d’argent. La fondation, créée à l’initiative de Dominique de Villepin, avait pris son élan alors que Michelle Alliot-Marie était ministre de l’Intérieur en charge des Cultes, rappelle Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de l’islamophobie, instance qui dépend du CFCM.
Le projet de mosquée à Strasbourg, qui date de 1993, a coûté 10,5 millions d’euros, dont 26 % financés par les collectivités locales, 37 % par le gouvernement marocain et 13 % par l’Arabie saoudite et le Koweït. Au total, quelque 1 200 personnalités étaient présentes à la cérémonie d’inauguration, dont des représentants de ces pays et des autres religions – catholique, protestante et juive – ainsi que le président du Conseil français du culte musulman, Mohammad Moussaoui. « On n’a jamais imaginé faire cette mosquée juste pour les musulmans. C’est un lieu pour tous les habitants de Strasbourg. Nous voulons qu’elle soit une passerelle entre les peuples et les religions », a souligné Abdallah Boussouf, ancien président de la mosquée qui fut l’un des initiateurs du projet.
La communauté musulmane dans l’agglomération de Strasbourg est forte de 40 000 à 60 000 personnes, soit 8 % à 12 % de sa population. Elle disposait jusqu’à présent de plusieurs salles de prières, la plupart assez discrètes, mais la septième ville de France n’avait pas de mosquée d’envergure.
(Sources : agences et rédaction)
Le ministre français de l’Intérieur et des Cultes Manuel Valls a assuré hier que la France est décidée à expulser les islamistes étrangers qui mettraient en cause l’ordre public en France. « Je n’hésiterai pas à faire expulser ceux qui se réclament de l’islam et représentent une menace grave pour l’ordre public et qui, étrangers dans notre pays, ne respectent pas nos lois...

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