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À La Une - Crise

Raï formel : Les chrétiens de Syrie ne sont pas prorégime

« On se pose tout le temps la question de l’avenir des chrétiens d’Orient », affirme le patriarche maronite.

Pour Mgr Raï, les chrétiens de Syrie sont attachés à l’État et à la stabilité du pays. Anwar Amro/AFP

Le patriarche maronite a affirmé hier que les chrétiens de Syrie n’étaient pas en faveur du régime de Damas mais attachés avant tout à la stabilité de leur pays.


Mgr Béchara Raï s’exprimait près d’une semaine avant la visite du pape Benoît XVI au Liban, 15 ans après celle historique de son prédécesseur Jean-Paul II. Il était interrogé par l’AFP. « Aux Occidentaux qui disent que les chrétiens soutiennent le régime syrien, je leur dis : les chrétiens sont avec l’État et non pas avec le régime. Il y a une grande différence (...). Ils se soucient de la stabilité de leur pays, pas du régime », a-t-il déclaré. « En Irak, lorsque Saddam Hussein a été renversé, nous avons perdu un million de chrétiens. Pourquoi ? Pas parce que le régime est tombé, mais parce qu’il n’y avait plus d’autorité, il y a eu un vide », a insisté le patriarche. « En Syrie, c’est la même chose. Les chrétiens ne sont pas attachés au régime, mais ils ont peur du pouvoir qui va venir après », a-t-il souligné.


Le raz-de-marée islamiste dans des pays du printemps arabe a provoqué l’émoi des minorités chrétiennes déjà inquiètes pour leur survie et qui redoutent de voir le Moyen-Orient multireligieux changer de visage. « On se pose tout le temps la question de l’avenir des chrétiens d’Orient », a affirmé le patriarche, précisant qu’ « en temps de guerre, de crises économiques et d’insécurité, tout le monde souffre, chrétiens et musulmans. Malheureusement, quelquefois, ils sont l’objet d’attaques comme en Égypte (contre les coptes) et en Irak. En Syrie, les chrétiens ont subi le sort des autres. Quand il y a eu des bombardements à Homs et Alep, ils ont fui », a-t-il poursuivi.


« Qui attaque les chrétiens ? Pas les musulmans modérés, qui représentent la majorité, mais les fondamentalistes qui les traitent d’infidèles », a rappelé Mgr Raï, insistant cependant pour que les chrétiens d’Orient soient traités comme des « citoyens de seconde classe » ou « des minorités à protéger ». « Ils sont là depuis 2 000 ans, avec l’avènement du Christ, et ils ont joué un rôle prépondérant dans leurs pays respectifs, tout comme les musulmans », a-t-il relevé.
Évoquant ensuite les divisions au Liban, Mgr Raï a rappelé la nécessité de devoir chercher à construire l’unité. « Mais ce n’est pas par magie que ça se fait », a-t-il déclaré, estimant que le pape devrait insister sur le « message de coexistence » entre chrétiens et musulmans que représente le Liban.

 

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