Rechercher
Rechercher

Économie - Liban

Robert Fadel : « Il faut avancer... »

L’événement qui marque la fin des travaux d’extension et de réfection de la plus grande enseigne de vente au détail n’est pas à prendre à la légère. S’il est vrai que le secteur privé dans son ensemble souffre de la situation sécuritaire locale et régionale et d’une baisse d’entrain généralisée, l’inauguration des 45 000 mètres carrés flambant neufs de l’ABC Dbayeh est un (gros) bol d’air frais. Robert Fadel, PDG du groupe, explique pourquoi il faut continuer à aller de l’avant.

La nouvelle façade éclairée de l’ABC Dbayeh marquant l’ouverture du nouveau magasin de l’enseigne culte.

Il est serein derrière son bureau, et presque détaché. On se demanderait à la limite si on s’est trompé de jour, si l’événement qui marque la fin de cinq années de travaux de réfection et d’agrandissement aura effectivement lieu le même jour. Et l’événement n’est pas anodin. Pas seulement parce que le président de la République Michel Sleiman, lui-même, a fait le déplacement, mais pour toute la symbolique que cela représente dans un pays qui, depuis plusieurs mois, se débat dans un marasme socio-économique qui touche tous les secteurs productifs et le pouvoir d’achat des ménages. Alors pourquoi prendre ce risque ? Pourquoi ne pas attendre que cet orage mi-économique et très politique passe ? « Parce que notre devise, c’est qu’il faut avancer », résume simplement le président-directeur général (PDG) du groupe ABC, le député Robert Fadel. « L’histoire de l’ABC Dbayeh est historiquement liée aux événements de la guerre civile », explique-t-il en soulignant que « cette branche du magasin avait ouvert ses portes au début des années 80, en pleine guerre ».
Le magasin avait ensuite été brûlé en 1989. C’est donc avec une résilience à toute épreuve que plus de 20 ans plus tard, la branche de l’ABC de Dbayeh s’étend sur une superficie de 45 000 mètres carrés.

Un investissement de taille
« La difficulté a été d’entreprendre des travaux de réaménagement et d’agrandissement sans avoir à fermer nos portes », souligne Robert Fadel, qui confie à L’Orient-Le Jour que le coût des travaux s’est élevé à 60 millions de dollars. Un investissement de taille, notamment dans un environnement des affaires incertain et un indice de confiance des consommateurs qui ne cesse de reculer, rappelle M. Fadel. Ce dernier ne manque pas d’ailleurs de déplorer le fait que les ambassades de certains pays arabes aient mis en garde leurs ressortissants contre le fait de passer des vacances au Liban. « Les dépenses détaxées de ces pays arabes représentent 50 % des opérations de détaxe », souligne-t-il en précisant que l’absence de touristes arabes a asséné un coup dur à tous les commerces ainsi qu’à l’industrie hôtelière dans son ensemble. Qu’en est-il du retour sur investissement ? M. Fadel ne se prononce pas au vu de la situation économique délicate ponctuée par une stagnation et une inflation galopante, précisant toutefois qu’un tel investissement aurait besoin d’une période comprise entre 5 et 10 ans pour être amorti, si toutefois la relance de la croissance était assurée.

Plus qu’un espace commercial, une valeur sûre de l’environnemnt des affaires
L’ABC, symbole par excellence de l’esprit commerçant des libanais et de leurs goûts pour le shopping, est plus qu’un simple centre commercial dans le paysage des grandes surfaces en mode « profilération frénétique ». Véritable pionnier dans l’environnement des affaires, l’ABC, fondé en 1936 à Bab Idriss, a été le premier espace à introduire la notion de centre commercial au Liban et le premier magasin à avoir embauché un salariat féminin. Depuis, plusieurs branches ont vu le jour. Le groupe compte aujourd’hui 1 500 salariés et 11 millions de visiteurs en moyenne par an. Le nouvel espace commercial se veut stimulateur de l’activité économique domestique et régionale et compte attirer à peu près 20 % de visiteurs supplémentaires dans les 12 prochains mois, que ce soit vers les magasins ou les restaurants supplémentaires désormais ouverts au public.
Hier, l’éclairage de la nouvelle façade conçue par le cabinet nArchitects a fait oublier l’instant de quelques heures l’obscurité ambiante, au propre comme au figuré. L’impression dentelée de cette même façade a réussi à (re)mettre des étoiles dans les yeux des jeunes et des moins jeunes, et à leur éclairer les cœurs. Les événements festifs, c’est bien connu, les Libanais en raffolent. Les plus sceptiques d’entre eux n’ont qu’à s’accrocher ou bien se tenir. ABC, quelle bonne idée...
Il est serein derrière son bureau, et presque détaché. On se demanderait à la limite si on s’est trompé de jour, si l’événement qui marque la fin de cinq années de travaux de réfection et d’agrandissement aura effectivement lieu le même jour. Et l’événement n’est pas anodin. Pas seulement parce que le président de la République Michel Sleiman, lui-même, a fait le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut