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Sport - Jeux olympiques - Rio 2016

Les dignitaires du CIO sur la poudrière russe

Les voileurs s’entraînent dans des conditions déplorables dans la baie de Rio, qui s’apparente plus à un dépotoir qu’à un théâtre se préparant à accueillir des compétitions olympiques. Une flotte de douze bateaux nettoyeurs a passé des mois à sillonner la baie, retirant en moyenne 45 tonnes d’ordures par mois, soit une tonne et demie par jour, mais cela n’a apparemment pas suffi. William West/AFP

À deux jours de l'ouverture des JO, les dignitaires du Comité international olympique (CIO) se sont réunis à partir d'hier à Rio, dans un climat tendu par la longue incertitude sur le sort des sportifs russes, qui multiplient les appels devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Habituellement, les sessions du CIO précédant les Jeux olympiques sont paisibles. On y évoque les sports candidats aux prochaines éditions et on salive à l'évocation des compétitions à venir. Cette fois, pas de douce quiétude, car le CIO est empêtré dans l'épineux dossier russe. À soixante-douze heures de la cérémonie d'ouverture, un panel de trois de ses membres planche ainsi sur la liste des sportifs russes autorisés à concourir, pour éventuellement l'amender encore en raison du dopage qui touche le sport dans ce pays.
De nombreux sportifs russes déjà exclus par les Fédérations internationales de leurs disciplines respectives n'acceptent pas cette sanction. Ils font appel au Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, actuellement délocalisé à Rio, pour être repêchés. Pour l'instant, ils sont 30, des rameurs, des haltérophiles ou des nageurs notamment, à l'avoir fait.
Arrivés au compte-gouttes pour suivre les Jeux, l'ensemble des membres (une centaine) du CIO, réunis en session jusqu'à jeudi, vont donc eux aussi tourner autour de cette question brûlante : combien de sportifs russes défileront vendredi au Maracana pour la cérémonie d'ouverture ? Le ministre russe des Sports Vitali Moutko avait indiqué qu'il attendait une réponse avant mardi (hier). Une façon de mettre la pression sur le CIO, qui doit de toute façon trancher avant vendredi.
Le temps presse, alors que le scandale du dopage dans le sport russe a pourtant éclaté il y a presque neuf mois, début novembre 2015, avec la mise au jour d'un système de triche organisée dans l'athlétisme.

Dopés à Rio comme ailleurs ?
Tout le monde se renvoie la balle quant à la raison de ces procédures tardives.
Thomas Bach, le président du CIO, a rejeté toute responsabilité en renvoyant à la publication tardive du rapport McLaren, le 18 juillet. C'est ce rapport, commandé par l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a déclenché ces procédures en pointant un système de dopage d'État généralisé. L'AMA s'est défendue en assurant avoir agi « dès qu'elle a disposé de preuves corroborées et du pouvoir de le faire dans le cadre du code antidopage mondial ».
Le lanceur d'alerte russe Vitali Stepanov reste sceptique sur la procédure engagée. « Il y a toujours eu des athlètes dopés, à tous les JO (et) il n'y a pas de raison que cela soit différent à Rio », a-t-il une nouvelle fois dénoncé, dans un entretien au journal français L'Équipe paru hier. Ancien contrôleur de l'agence antidopage russe, Stepanov est à l'origine des révélations sur le dopage dans l'athlétisme russe, avec son épouse athlète Yuliya Stepanova. Celle-ci a été exclue des JO par le CIO en raison d'un contrôle positif remontant à 2013. Cette sanction « signifie que le CIO ne veut pas de lanceurs d'alerte (...), de gens qui disent la vérité », a accusé Stepanov.
Lors de la session du CIO, qui se terminera demain, les discussions rouleront également sur d'autres sujets d'inquiétude. D'abord, le Village olympique, qui a reçu lundi la visite de Thomas Bach. Le président du CIO a pu constater que les problèmes de finition, dénoncés lors de l'inauguration le 24 juillet, ont été en grande partie réglés. En revanche, les fortes vagues et un coup de vent qui a balayé Rio samedi ont endommagé une rampe du site de voile, sans pour autant empêcher les concurrents de mettre à l'eau leurs embarcations pour l'entraînement, alors que les compétitions débutent le 8 août.

« Mal construit »
Après les nombreux retards et malfaçons et la pollution chronique de la baie de Guanabara, ce nouvel épisode met un peu plus en lumière les difficultés rencontrées par le comité d'organisation, par ailleurs confronté à des difficultés financières. « À mon avis, ça a été mal construit », a déclaré un membre de l'équipe du Brésil sous couvert d'anonymat.
La fameuse rampe sera réparée, mais ces problèmes dans les travaux de préparation ont touché d'autres sports. « Nous avons été très inquiets durant une longue période » à cause des retards pris dans la construction du vélodrome olympique, a admis le président de l'Union cycliste internationale (UCI) Brian Cookson. Des inquiétudes selon lui désormais dissipées : « Tout le monde a travaillé très dur (et) le vélodrome va être fantastique. »
Lors de la session, la centaine de membres du CIO doit par ailleurs avaliser l'entrée de cinq nouvelles disciplines pour les prochains JO d'été, en 2020 à Tokyo : escalade, karaté, surf, skateboard et baseball/softball. Également au programme, la présentation de l'inédite équipe de réfugiés, forte d'une dizaine d'athlètes, qui prendra part aux Jeux de Rio. Eux comme les autres athlètes piaffent d'impatience avant de se jeter dans la course aux médailles. Alors que les footballeurs seront les premiers à entrer dans la danse dès aujourd'hui, les sportifs partent à l'entraînement dans le cadre magnifique qu'offre Rio.
Tôt le matin, on peut ainsi voir des cyclistes reconnaître le parcours du contre-la-montre, le long de la plage de Pontal, sous le regard admiratif des surfeurs.

(Source : AFP)

Les nageurs russes Morozov et Lobintsev repêchés

Les nageurs russes Vladimir Morozov et Nikita Lobintsev ont été autorisés en appel à participer aux Jeux olympiques de Rio, ont affirmé hier deux de leurs représentants, ce que n'ont pas confirmé les instances officielles.
Les deux nageurs, exclus des JO par la Fédération internationale de natation (Fina) dans le sillage du scandale de dopage d'État russe dénoncé par le rapport McLaren, avaient fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), dont la décision est imminente.
Contactés par l'AFP, ni le TAS ni la Fina n'ont confirmé hier matin à Rio les affirmations des représentants des deux sprinters. Artiom Patsev, l'avocat des deux nageurs, a pour sa part déclaré à l'agence Tass qu'ils avaient obtenu le feu vert de la Fina pour participer aux Jeux, sans lui non plus mentionner le TAS dans ses déclarations.
Selon une source proche du dossier, le CIO n'est quoi qu'il en soit pas tenu par cette éventuelle décision du TAS. L'appel avait en effet initialement été déposé contre la Fina et le CIO, mais seul l'appel contre la Fina avait été maintenu. « En théorie, le CIO peut encore refuser leur participation », estime cette source.
De fait, le dernier mot reste au CIO, la règle 44 de la charte olympique lui donnant le droit d'accepter ou non chaque inscription, « à sa discrétion ». Concrètement, concernant ce dossier du dopage d'État russe, le CIO a confié la tâche de valider les candidatures des sportifs russes non exclus par leurs Fédérations internationales respectives à un panel de trois de ses membres, qui devrait se prononcer vendredi au plus tard.
Dans le cas de Morozov et Lobintsev, c'est ce même panel qui pourrait donc refuser leur inscription. Morozov, spécialiste des 50 et 100 m nage libre et dos, triple champion du monde en petit bassin, avait été médaillé de bronze du relais 4x100 m aux JO 2012 à Londres. Parmi tous les sportifs russes exclus des JO, ces deux nageurs avaient été les premiers à saisir le TAS. Depuis le nombre de sportifs russes qui ont fait cette démarche est monté à 30.
Selon les décomptes, 117 sportifs russes au total ont pour l'instant été officiellement exclus des JO par leurs Fédérations internationales respectives.

(Source : AFP)

À deux jours de l'ouverture des JO, les dignitaires du Comité international olympique (CIO) se sont réunis à partir d'hier à Rio, dans un climat tendu par la longue incertitude sur le sort des sportifs russes, qui multiplient les appels devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).Habituellement, les sessions du CIO précédant les Jeux olympiques sont paisibles. On y évoque les sports...
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