Le Liban à nouveau menacé d’isolement lors du sommet arabe de Nouakchott

Demain samedi 23 juillet se tiendra la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, en prévision du sommet arabe qui doit s'ouvrir le 25 juillet à Nouakchott, en Mauritanie, et auquel le Premier ministre, Tammam Salam, participera, à la tête d'une délégation. Il est prévu que le Liban, au cours de toutes ces réunions, demande aux pays arabes d'exprimer leur solidarité avec lui vis-à-vis de l'afflux d'un million et demi de réfugiés syriens sur son sol et de toutes les difficultés qui en découlent.
Or les pays du Golfe, particulièrement l'Arabie saoudite, pourraient opposer à la requête libanaise une position de distanciation, ce qui sera leur façon de répondre à la position de distanciation adoptée par le Liban, par la bouche du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, en janvier dernier, au lendemain de l'agression contre l'ambassade d'Arabie saoudite en Iran.
Ce sujet a été soulevé hier par Antoine Azzam, délégué du Liban auprès de la Ligue arabe, au cours d'une réunion des grands fonctionnaires qui a eu lieu à Nouakchott, en prévision des réunions prochaines. M. Azzam a évoqué « les conséquences considérables sur le tissu social libanais de la présence d'un million et demi de réfugiés au Liban, en raison de la crise syrienne ». Il a appelé « à la solidarité avec le Liban, qui risque de payer une facture élevée du fait de la crise des réfugiés syriens ».
« Vous avez le droit de vous distancier par rapport à la crise au Liban, a-t-il poursuivi. Mais ne voyez-vous pas que vous le poussez ainsi dans l'œil du cyclone ? Que vous l'isolez de son environnement arabe ? Est-ce une décision sage ? » Il a assuré que la délégation libanaise œuvrera, au cours du sommet, à pousser les pays du Golfe à revoir leur position vis-à-vis du Liban.