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Quatre photographes de Gaza donnent à voir la vie plus forte que la guerre

Pour la première fois de sa vie, Aëd al-Taïh a réussi à sortir de Gaza pour aller à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il expose avec trois autres photographes des clichés pour montrer que la vie continue dans leur enclave malgré les conflits.

Pour participer en Cisjordanie à la Journée mondiale de la liberté de la presse, les quatre photographes de la bande de Gaza ont dû obtenir un laissez-passer des autorités israéliennes qui contrôlent toutes les frontières des Territoires occupés.

Sept photographes, dont une femme, avaient été invités mais seuls quatre ont obtenu le sauf-conduit.

Auprès d'une de ses photos d'enfants jouant au foot devant les ruines de leurs maisons ravagées par l'offensive israélienne de 2014, Aëd al-Taïh dit avoir "l'impression d'être dans un autre monde".

Les photos de Nidal al-Wahidi, qui travaille comme photographe pour la Croix-Rouge à Gaza, ont, elles, déjà fait le tour du monde à travers des expositions, mais lui aussi est sorti pour la première fois de Gaza, ravagée par trois guerres avec Israël depuis 2008 et où la pauvreté et le chômage sont endémiques.

"D'habitude, j'envoyais mes photos et je restais à Gaza. C'est la première que mes photos et moi nous trouvons ensemble au même endroit en dehors de Gaza", dit-il à l'AFP.

La bande de Gaza est depuis 10 ans sous le coup d'un blocus israélien, désormais total depuis que l'Egypte a elle aussi fermé sa frontière.

Mohammed Zarendah, 26 ans, était, pour sa part, déjà sorti de Gaza, mais il n'avait jamais vu Ramallah. Ici, il est venu délivrer un message: "Malgré les destructions, on vient pour dire qu'il y a aussi une vie et qu'elle est belle à Gaza", affirme-t-il.

L'une de ses photos fixe les rues embouteillées de Gaza et des passants vus de la fenêtre d'une maison démolie par les bombardements israéliens.

"On prend beaucoup de photos de Gaza. La plupart du temps, elles ne montrent que les dégâts. Moi, je préfère me concentrer sur la vie quotidienne et sa beauté", dit-il.

Egalement à l'occasion de la Journée de la liberté de la presse, dans l'après-midi, des dizaines de journalistes ont mené un sit-in devant la prison miitaire israélienne d'Ofer, près de Ramallah, pour réclamer "la fin des atteintes contre les médias et les journalistes palestiniens", selon Moussa Chaar, membre du secrétariat général du syndicat des journalistes palestiniens.

"Nous appelons à ce que plus de pressions soient mises sur les autorités d'occupation (israéliennes) afin qu'elles mettent fin à cette politique", a-t-il encore déclaré à l'AFP en marge de sit-in, dispersé par la force par des soldats israéliens à coups de grenades assourdissantes. Trois journalistes ont été légèrement blessés, a constaté un photographe de l'AFP.

Les journalistes réclamaient en outre a libération de 20 journalistes ou étudiants en journalisme détenus par Israël, dont l'un depuis plus de 20 ans. Le dernier journaliste arrêté, Omar Nazzal, l'a été fin avril. Il a été placé lundi par la justice militaire israélienne, qui l'accuse d'appartenir à une "organisation terroriste", en détention sans procès ni inculpation pour quatre mois.
Pour la première fois de sa vie, Aëd al-Taïh a réussi à sortir de Gaza pour aller à Ramallah, en Cisjordanie occupée, où il expose avec trois autres photographes des clichés pour montrer que la vie continue dans leur enclave malgré les conflits.Pour participer en Cisjordanie à la Journée mondiale de la liberté de la presse, les quatre photographes de la bande de Gaza ont dû obtenir...