Une conférence dédiée à la « Cleantech » – technologies propres visant à diminuer la consommation d'énergie – a été organisée hier à l'Université Saint-Joseph (USJ) par l'ambassade de Suisse et l'incubateur Berytech, dans le cadre de la visite officielle au Liban de deux jours du secrétaire d'État suisse à la Formation, à la Recherche et à l'Innovation, Mauro Dell'Ambrogio.
Lors de son discours, M. Dell'Ambrogio a mis l'accent sur la décision de la Suisse de développer le secteur via des partenariats public-privé (PPP) : « Je suis très satisfait du fait qu'il existe une collaboration entre nos centres de recherche et nos universités. L'industrie est également très impliquée. »
Un modèle qui peut servir d'inspiration pour le Liban ?
Mario el-Khoury pense que oui. Ce Suisse d'origine libanaise est le PDG du Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM) qui développe des technologies de pointe pour l'industrie locale. Le CSEM est soutenu à 27 % par le secteur public et à 73 % par le privé. « Plus le pays est petit et plus le tissu industriel est faible, plus le secteur privé et le secteur public doivent travailler main dans la main », souligne-t-il. Pour autant, cette possibilité reste suspendue au bon vouloir du gouvernement qui n'a toujours pas entériné de projet de loi encadrant les PPP au Liban, le dernier ayant été déposé en 2012...
Combler le déficit de production électrique
Un obstacle juridique qui ne freine pas l'enthousiasme des acteurs libanais pour ce type d'activité. « Encourager les technologies propres n'est pas un choix, c'est une priorité », a martelé Maroun Chammas, PDG de Berytech, qui soutient déjà plusieurs start-up œuvrant dans ce domaine. « Notre but est qu'elles aient accès aux marchés internationaux à travers des collaborations avec d'autres entreprises », a-t-il ajouté.
Une dizaine d'entreprises suisses faisaient justement partie de la délégation proposant leurs services dans des domaines divers : recyclage des déchets en énergie ou encore création d'énergie à partir de l'eau des rivières. Ce dernier service est proposé par Green Cube, entreprise d'énergies alternatives fondée par Daniel Styger. Selon lui, la Suisse peut aider le pays du Cèdre à combler son déficit de production électrique : « Il faut introduire, petit à petit, des systèmes de production d'énergies alternatives au Liban, jusqu'à que la production électrique devienne stable. Les coûts liés sont trois fois moins élevés que les générateurs diesel », assure-t-il.
Mais le Liban reste toujours à la traîne concernant les énergies renouvelables, qui ne représentent que 3 % de la production électrique, selon la Banque mondiale. « D'après mes interlocuteurs, le problème principal n'est pas tant technologique que réglementaire. Le défi étant notamment de décider qui a le droit de produire et vendre de l'énergie... », glisse un membre de la délégation sous couvert d'anonymat. De fait, le monopole de production électrique conféré par la loi de 1964 à Électricité du Liban (EDL) empêche les propriétaires d'unités de production d'énergie renouvelable de lui vendre de l'électricité. Une première brèche a néanmoins été ouverte par la loi d'avril 2014 qui autorise le gouvernement à délivrer des permis de production d'électricité au secteur privé pendant deux ans (prolongés de deux autres années en novembre dernier), mais elle doit être complétée par des décrets.
Un constat qui frustre Stefan Müller, dont l'entreprise, Glass 2 Energy, développe des panneaux solaires transparents : « Le secteur est moins développé que je ne le pensais avant de venir. C'est décevant, mais ça crée des d'opportunités ! »
commentaires (4)
Voilà ..., un exemple typique de l'inculture criminelle de nos "dirigeants de pacotille ", nous avons accès, à des technologies modernes et nous ne somme pas capable de traiter le problème banal , des ordures ménagères......!
M.V.
17 h 19, le 22 avril 2016