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Culture - Rencontre

Charlie, Prince des planches...

Un nom et une allure d'héros romantique, le regard d'une profonde douceur et la grâce intrinsèque du danseur musicien qu'il est. Ce Libano-Canadien est l'une des révélations du Festival Bipod.

« La danse c’est en fait quatre-vingt-dix pour cent de mental et seulement dix pour cent de physique », soutient Charlie Prince.

De la natation compétitive au ballet classique, de la composition musicale à la danse contemporaine, Charlie Prince, 1,82 mètre de grâce, de muscle et de sensibilité, bouscule tous les paramètres. Ce danseur libano-canadien de 25 ans, qui se produit dans « Sideways Rain », ballet contemporain de la compagnie suisse Alias, dans le cadre du Festival Bipod, a la grâce sereine de ceux qui ont trouvé leur voie.
Il est pourtant « entré dans la danse », professionnelle, relativement tard, à 18 ans. « J'ai découvert l'univers de la danse alors que j'étais inscrit en composition musicale à l'université de McGill, à Montréal. Le cursus incluait des cours de direction d'orchestre. On y apprend à exprimer notre interprétation de la musique à travers nos gestes, notre corps. J'ai beaucoup aimé le fait de communiquer avec les musiciens de cette manière. D'avoir cette puissance. Voyant mon enthousiasme, ma petite amie de l'époque qui était ballerine m'a conseillé de suivre quelques cours de danse avec elle. J'y ai été », raconte Charlie Prince. « La première fois, je me suis présenté en jeans et pieds nus. J'ai été immédiatement viré. La seconde fois, je suis arrivé en pyjama et chaussettes. C'était déjà mieux. La prof m'a gardé », ajoute-il avec un large sourire. Quelques cours suffisent à enthousiasmer ladite professeure. D'autant que le jeune homme a, à la fois, le corps athlétique – il a fait de la natation en compétition et a participé aux Jeux olympiques du Québec – et la silhouette élancée typique du danseur classique. Au bout de quelques mois, elle lui propose d'intégrer l'école de ballet de Montréal. Une offre qu'il commence par décliner, avant de se laisser convaincre. C'est ainsi que le jeune apprenti musicien, qui voulait composer de la musique « notamment pour des chorégraphies de spectacles », se retrouve propulsé sur les planches.


(Lire aussi : Danser le week-end avec Bipod)

 

« Chaque parcelle de notre corps est une porte... »
Quelques années d'une formation classique au cours de laquelle il acquiert « la force, la flexibilité, la coordination et la précision nécessaires » et le voilà qui s'envole vers Vancouver en quête d'autres horizons. Moins rigides que ceux du ballet classique, de ses codes et de sa hiérarchie. « Je me suis tourné vers la danse contemporaine que j'ai approfondie en suivant différents ateliers. Et puis, j'ai rejoins une Junior Company au répertoire magnifique. » Il y déploie largement son talent. Ses talents. Car, parallèlement à ses performances de danseur, il commence à signer aussi des chorégraphies dont il compose la musique. For the Forest Under the Snow, To Feel the World on My Skin, For Norway ou encore Nipples of the Sky, créé l'année dernière alors qu'il était en résidence de création au Chouf dans le cadre de Maqamat. Des pièces dans lesquelles il explore « le rapport entre la vie et le corps. Chaque parcelle de notre corps est une porte qui accueille ou qui rejette l'autre. Comment le corps est affecté, façonné par les expériences et les contacts, est un sujet qui me taraude », confie le jeune homme, qui affirme méditer chaque matin. « Une manière de me connecter à mon corps, qui est beaucoup plus grand que ma simple superficie physique », soutient-il. Rappelant au passage que « la danse c'est en fait quatre-vingt-dix pour cent de mental et seulement dix pour cent de physique ».
D'ailleurs, il vient de créer, parallèlement à sa participation au Festival Bipod, un petit solo inspiré d'une phrase du Prophète de Gibran Khalil Gibran « Votre maison est votre plus grand corps ».
Son corps à lui, abri de ses pensées, ses émotions, sa perception, sa sensibilité surtout, va sûrement l'emmener loin. C'est ce qu'affirment ses mentors, ses professeurs et tous ceux qui ont vu Charlie Prince, magnifique cygne brun s'élancer sur une scène. Lui, dans l'immédiat, projette de s'établir à Amsterdam. « À partir de cette base, je pourrais voyager plus, faire encore plus d'auditions... »

Théâtre al-Madina, ce soir à 20h30 et demain, mercredi, à 21h.

 

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