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À La Une - Diplomatie

L'Iran et l'UE unis pour lever "les obstacles" à l'application de l'accord nucléaire

"Il est dans l'intérêt commun de mettre fin à la guerre en Syrie", a estimé la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini.

"Plus que des obstacles, ce sont des défis" auxquels se heurte la mise en oeuvre de l'accord nucléaire, a reconnu la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini lors d'une conférence de presse commune avec le ministre Iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. AFP / ATTA KENARE

L'Union européenne (UE) et l'Iran ont fait part samedi de leur volonté de travailler ensemble pour surmonter "les défis" et "les obstacles" rencontrés dans la mise en oeuvre de l'accord historique sur le nucléaire de juillet 2015.

L'Iran estime que les Etats-Unis n'ont pas respecté leurs engagements et l'empêchent de bénéficier pleinement de la levée d'une grande partie des sanctions internationales entrée en vigueur officiellement le 16 janvier. En échange de la fin de ces sanctions, qui pèsent lourdement sur l'économie iranienne, Téhéran avait accepté de limiter son programme nucléaire.

Le pays espérait tirer rapidement des bénéfices économiques tangibles de cet accord.
Mais si de nombreuses délégations politiques et économiques de différents pays européens se sont rendues en Iran ces derniers mois, le guide suprême Ali Khamenei a récemment jugé que ces visites n'avaient pas donné de résultats "tangibles".

"Plus que des obstacles, ce sont des défis" auxquels se heurte la mise en oeuvre de l'accord nucléaire, a reconnu la chef de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini lors d'une conférence de presse commune avec le ministre Iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
Mme Mogherini, qui a joué un rôle clé dans les négociations nucléaires entre les grandes puissances et l'Iran, est à Téhéran pour une journée, accompagnée par sept commissaires européens.

 

(Pour mémoire : Téhéran va récupérer 32 milliards de dollars d’avoirs bloqués)

 

Patience
Elle a indiqué qu'il fallait que les Iraniens fassent preuve de patience pour que l'accord ait des effet "dans leur vie quotidienne". Selon elle, "trois mois de défis" sont peu de choses par rapport aux "douze ans de négociations" nécessaires à la conclusion de l'accord en juillet 2015 à Vienne entre l'Iran, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie, la Chine et l'Allemagne.

L'un des "défis" à surmonter est la réticence des banques européennes à intervenir en Iran, par crainte de représailles des Etats-Unis qui continuent à limiter les transactions en dollars avec ce pays.
"Nous ne pouvons forcer personne, mais nous faisons tout pour rassurer les banques" européennes afin de favoriser "leur engagement en Iran", a affirmé la chef de la diplomatie de l'UE.

M. Zarif a de son côté affirmé que l'Iran et l'UE allaient "coopérer ensemble pour enlever les obstacles qui restent pour appliquer l'accord nucléaire". "Les Iraniens doivent sentir le plus tôt possible les résultats de l'accord, sinon ils se demanderont quelle en était la nécessité", a-t-il souligné.

 

(Pour mémoire : Les défis de Rohani)

 

'Pression' sur les Etats-Unis
"Nous avons donné des avertissements aux Etats-Unis et nous ferons certainement pression pour être certains qu'ils ouvrent la voie à la coopération entre les banques non-américaines et la République islamique d'Iran", a affirmé M. Zarif. Selon lui, "il est nécessaire que les Etats-Unis tiennent leurs engagements dans les faits et pas seulement sur le papier".

Interrogée sur les récents tirs de missiles balistiques par l'Iran qui inquiètent les pays européens et Washington, Mme Mogherini a estimé qu'ils n'étaient pas "une violation" de l'accord nucléaire, en souhaitant cependant que l'Iran s'abstienne de mener des actions susceptibles de provoquer une "escalade" dans la région. Mohammad Javad Zarif a répété que ces tirs de missiles étaient "dissuasifs" et non "offensifs" et qu'ils n'emporteraient jamais de têtes nucléaires.

La question des droits de l'Homme en Iran n'a pas été éludée. Mme Mogherini a rappelé que l'UE restait "ferme sur le principe", tout en favorisant "le dialogue" avec les pays accusés de ne pas les respecter. Une approche acceptable pour M. Zarif qui a souligné que "les discussions ne seront pas à sens unique" sur ce thème.

Quels que soient les sujets, il existe de part et d'autre "la volonté de surmonter les difficultés de manière constructive", selon Mme Mogherini. Preuve de cette volonté d'agir ensemble, elle a indiqué que l'UE soutiendrait la candidature de l'Iran à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Outre les investissements et le commerce, les guerres en Syrie et au Yémen ont également été à l'ordre du jour. "Il est dans l'intérêt commun de mettre fin à la guerre en Syrie", a estimé Mme Mogherini.
L'UE veut croire en la volonté de l'Iran d'avoir une influence positive sur ces deux conflits majeurs du Moyen-Orient.

 

 

 

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