Alors que l'ancien secrétaire d'État Colin Powell a affirmé que l'élection présidentielle américaine actuelle « va dans la boue », le milliardaire new-yorkais Donald Trump domine toujours la campagne républicaine. Et les leaders du GOP (Grand Old Party, républicains), en dépit de tous leurs efforts, n'arrivent pas à le désarçonner. Compte tenu de la vulgarité et du langage tenu par les candidats, de leur leadership et de leurs stratégistes, nul ne s'attend à un dénouement dans la dignité.
D'une primaire à l'autre, Donald Trump devient imbattable. Comme le dit Gedeon Rachman, le célèbre éditorialiste du Financial Times, « il est difficile de condamner son populisme, sans encore condamner la démocratie ». Mais qu'importe la démocratie aux républicains. Au cas où Donald Trump remporterait la nomination du parti, ils ont en tête l'organisation de résultats parallèles qui annihileraient ceux déjà acquis au cours des primaires actuelles. Plus précisément, ils voudraient transformer leur propre convention (prévue à Cleveland, en juillet prochain) en une convention de contestation, ce qui pourrait ne pas plaire à nombre d'électeurs qui n'approuveront pas ce détournement constitutionnel.
Cleveland se prépare d'ailleurs à investir 50 millions de dollars (de son budget fédéral) pour renforcer ses mesures sécuritaires, en cas de troubles, tout en adjoignant à sa police (5 000 membres) un effectif de 2 000 éléments antiémeute. Des barrières d'acier d'environ deux mètres de haut seront installées autour du lieu de la convention qui devrait accueillir 50 000 personnes.
Une telle convention ne serait pas une première, si l'on remontait au clivage de 1912 au sein du Parti républicain, lorsque le président actif, William Taft, disputait un nouveau mandat avec Teddy Roosevelt. Mais on apprend aussi que le plus féroce déroulement d'une convention est le fait des démocrates et remonte à cent ans. Vu la discorde généralisée, la convention avait voté à 103 reprises, en 16 jours.
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Trump, soudain un sage parmi les désorientés
Quid de la convention en bonne et due forme ? Durant les primaires, les candidats engrangent les délégués qui doivent voter pour eux durant la convention marquant la fin de la campagne présidentielle. Si, au premier tour, aucun candidat n'obtient le nombre magique de 1 237 délégués, nécessaire pour accéder à la première magistrature, les délégués votent à leur tour, autant qu'il le faut, jusqu'à arriver à faire émerger leur nominé. En principe, il est de coutume qu'on arrive à cette dernière étape (qui devient de fait un simple cérémonial) en sachant qui est le vainqueur.
Toujours est-il qu'avant-hier Donald Trump a encore récidivé, raflant les primaires du Mississipi, du Michigan et de Hawaï, laissant loin derrière lui ses rivaux Ted Cruz et Marco Rubio, embarrassant une énième fois le GOP qui ne voyait en lui qu'un feu de paille. Fort de ses victoires, le milliardaire pense renverser lui-même la donne pour empêcher la tenue de la « convention de la contestation ». Il vient ainsi de surprendre tout le monde en faisant des éloges aussi soudains qu'inattendus au président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, selon lui désireux d'unifier le parti. Il s'est également mis en contact avec des membres du Congrès « pour plus d'efficacité ». Cette ouverture vers l'establishment du GOP serait en fait une manœuvre pour rendre ses attaques contre lui nulles et non avenues. Selon Jonathan Cohn du Huffington Post, « il ne fait pas de doute que des conservateurs vont continuer à combattre Trump, quoi qu'il fasse, car ils trouvent ses déclarations répréhensibles. Mais Trump n'a pas besoin du ralliement de tous. Il ne cherche pas plus que ceux capables de lui assurer sa nomination à la convention de Cleveland ».
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commentaires (3)
LES FAILLES DE LA DEMOCRATIE... COMPRISE DE NOS JOURS... SONT TELLES QU,ELLE S,APPELLE DORENAVANT : L,ANARCHIE !!!
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 46, le 10 mars 2016