Journée de la femme : les hommes politiques libanais appellent à des réformes

De nombreux responsables politiques libanais se sont exprimés mardi à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes pour rendre hommage aux Libanaises et réclamer une amélioration de leur position au sein de la société. 

Transmettre la nationalité
Cette journée spéciale devrait être "l'occasion de féliciter les femmes et de se souvenir de ce qu'elles donnent et ce qu'elles représentent, en tant que pilier fondamental dans la construction de la société et de la patrie", souligne le chef du Courant du Futur, Saad Hariri, dans un communiqué, défendant l'idée que les femmes devraient "participer à tous les aspects de la vie politique et sociale au même titre que les hommes".

M. Hariri exprime l'espoir que "les Etats et les régions qui privent encore les femmes du droit fondamental à l'éducation, au travail et à la participation à tous les aspects de la vie, et du droit de déterminer leurs choix" feront évoluer les choses. Il s'est en outre prononcé en faveur d'une "modification de la loi afin de permettre aux femmes libanaises mariées à des étrangers de transmettre la nationalité libanaise à leurs enfants", réfutant des "prétextes incompatibles avec les droits les plus élémentaires" empêchant cette modification.

"A cette occasion, nous insistons sur la nécessité de consacrer aux femmes une plus grande représentation, proportionnelle à leurs droits et responsabilités dans la société", a conclu M. Hariri.

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Améliorer la protection judiciaire des femmes
De son côté, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a présenté une proposition de loi prévoyant l'abolition des dispositions du code pénal sur l'adultère, "dans le but de consacrer l'égalité entre les hommes et les femmes, d'une part, et de dépénaliser l'adultère d'autre part", a-t-il expliqué.

"Au Liban, le code pénal donne aux hommes le droit de punir leurs femmes pour adultère alors que, dans le cas contraire, les femmes ne peuvent que demander l'annulation du mariage", a-t-il déploré.

(Repère : L'adultère au Liban : que dit la loi ?)

Elie Keyrouz, député des Forces libanaises (FL), a, lui, appelé à "poursuivre la lutte pour renforcer les droits des femmes libanaises, abolir l'inégalité entre les hommes et les femmes dans les textes de loi et adopter des lois protégeant les femmes libanaises dans tous les domaines".

Plusieurs autres responsables libanais se sont exprimés sur les réseaux sociaux sur la question de la place de la femme au Liban, notamment le chef des FL, Samir Geagea, et le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil.

لبـنــانيــــــــــــــــــــــــــــ ــة ... تاءٌ فيها كل الفرق#InternationalWomensDay

— SAMIR GEAGEA (@DRSAMIRGEAGEA) 8 mars 2016

"La lettre qui fait toute la différence", écrit Samir Geagea en référence à la lettre arabe "t" employée pour les adjectifs féminins.

في اليوم العالمي للمرأة ، نعلن تصميمنا على ان يكون دور المرأة في التيار الوطني الحر انعكاساً لحضورها في المجتمع اللبناني.

— Gebran Bassil (@Gebran_Bassil) 8 mars 2016

"En cette Journée internationale de la femme, nous proclamons notre détermination à ce que le rôle des femmes au sein du Courant patriotique libre (CPL) se reflète au sein de la société libanaise", écrit Gebran Bassil.

La ministre de la Justice par intérim, Alice Chaptini, a pour sa part estimé sur son compte Twitter que "l'adoption du système de quota (dans la nouvelle loi électorale, ndlr) est le seul moyen pour que la femme puisse accéder aux postes de décision". 

Enfin, le patriarche maronite, Mgr Bechara Raï, a rendu hommage au rôle de la femme, lors d'une cérémonie à l'occasion de cette Journée internationale, en déclarant que "l'homme apprend la miséricorde, la compassion et le souci de l'autre grâce à la mère nourricière". 

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