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Économie - Diplomatie économique

Attendu comme le messie en Italie, Rohani multiplie les contrats

Les entreprises italiennes sont impatientes de reconquérir le terrain perdu en Iran au profit de la Russie ou de la Chine.

Le président iranien Hassan Rohani s’est entretenu avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi. Avant l’entrée en vigueur des sanctions, l’Italie était le premier partenaire économique et commercial de l’Iran. Alessandro Bianchi/Reuters

La visite du président iranien Hassan Rohani en Italie a marqué hier l'accélération du retour aux affaires de son pays, avec une série d'importants contrats signés avec des entreprises italiennes tenant à profiter de la levée des sanctions.
Reçu pour un déjeuner de travail par son homologue italien, Sergio Mattarella, il a rencontré en début de soirée le chef du gouvernement Matteo Renzi, avec lequel il a assisté à la signature de nombreux accords économiques dans le cadre prestigieux du Capitole, où ils devaient ensuite dîner. D'après la presse locale, les Italiens ont accédé à la demande des Iraniens de ne pas mettre d'alcool sur la table.
Selon une source proche du milieu des affaires, le montant total de ces contrats devait s'élever à 15 à 17 milliards d'euros (16 à 18 milliards de dollars), grâce à la levée des sanctions, le 16 janvier, avec l'entrée en vigueur de l'accord historique sur le nucléaire iranien. « Cet accord signe un changement de saison extraordinaire », a déclaré M. Renzi à la presse, tout en souhaitant qu'il ne soit que « le premier pas vers une nouvelle saison de paix et de prospérité pour l'Iran comme pour toute la région ». « Si nous avons trouvé un accord sur le nucléaire, nous pouvons et nous devons trouver un accord sur la Syrie, en vue d'une solution pacifique qui permettra une transition politique vers la démocratie », a-t-il ajouté. Quant aux nouveaux contrats, « c'est seulement le début », a insisté le chef du gouvernement italien, en soulignant aussi les perspectives d'échanges culturels et universitaires entre l'Iran et l'Italie, « deux superpuissances de la beauté et de la culture ». « Le marché iranien s'offre aux investisseurs italiens et européens pour leur permettre de s'implanter ensuite dans toute la région », a pour sa part noté M. Rohani, selon la traduction en italien de ses propos en farsi. Parmi les entreprises concernées : la société d'exploration et d'ingénierie pétrolière Saipem, le groupe Danieli, spécialiste de la construction d'usines sidérurgiques, la société de construction navale Fincantieri ou encore la compagnie publique des chemins de fer. Ce matin, le président iranien doit répéter ce message devant un forum économique Italie/Iran.
Avant la mise en place des sanctions, l'Italie était le premier partenaire économique et commercial de l'Iran avec des échanges de 7 milliards d'euros (7,58 milliards de dollars) par an. Ils sont actuellement de quelque 1,6 milliard d'euros (1,73 milliard de dollars), dont 1,2 milliard (1,3 milliard de dollars) d'exportations italiennes.

Course aux contrats
Tous les Européens cherchent d'ailleurs à placer leurs pions pour tenter de reconquérir le terrain perdu au profit de la Russie et des pays émergents comme la Chine et la Turquie. Dans leur course aux contrats, ils sont avantagés par rapport aux Américains, qui restent handicapés par des sanctions dans le secteur pétrolier contre toute entreprise soupçonnée de financer le terrorisme. Dans cette course, l'avionneur européen Airbus a été le plus rapide : l'Iran va lui acheter 114 appareils. M. Rohani doit signer cet accord demain.
Fin novembre, une très grande délégation économique italienne s'était déjà rendue à Téhéran. Même de petites entreprises sont sur les rangs. Car, après des années d'isolement, le marché iranien, fort de ses 79 millions d'habitants, offre des perspectives considérables : modernisation des infrastructures, exploitation du gaz et du pétrole, automobile et aéronautique... Pour accompagner cette reprise des échanges, la compagnie Alitalia a annoncé hier que ses vols entre Rome et Téhéran deviendraient quotidiens à partir de fin mars.
Ce nouveau climat inquiète cependant les opposants à la peine de mort, un sujet sur lequel l'Italie est d'ordinaire en pointe. Une manifestation est prévue aujourd'hui pour rappeler que l'Iran a exécuté, selon l'Onu, au moins 700 condamnés en 2015. Le sujet pourrait être aussi abordé au Vatican, même si le Saint-Siège se félicite du ton plus modéré de la République islamique depuis l'élection de M. Rohani. Le pape François devrait évoquer avec lui le rôle de stabilisation que l'Iran peut jouer au Moyen-Orient, en le dissuadant de faire monter les tensions avec Riyad et en l'incitant à faire pression sur le camp du président Bachar el-Assad en Syrie.

(Source : AFP)

La visite du président iranien Hassan Rohani en Italie a marqué hier l'accélération du retour aux affaires de son pays, avec une série d'importants contrats signés avec des entreprises italiennes tenant à profiter de la levée des sanctions.Reçu pour un déjeuner de travail par son homologue italien, Sergio Mattarella, il a rencontré en début de soirée le chef du gouvernement Matteo...

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Ce matin il est à paris. Ça ne mérite pas un article ? Pourtant il sera question du Liban.

FRIK-A-FRAK

10 h 24, le 27 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Ce matin il est à paris. Ça ne mérite pas un article ? Pourtant il sera question du Liban.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 24, le 27 janvier 2016

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