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À La Une - russie

L'EI revendique une fusillade meurtrière dans le Caucase russe

Les jihadistes ont revendiqué dans leur message une attaque contre des employés du FSB, les services secrets russes.

L'organisation État islamique (EI) a revendiqué la fusillade ayant fait un mort et une dizaine de blessés mercredi près de la forteresse de Derbent, un site touristique au Daguestan, république russe du Caucase en proie à une rébellion islamiste. AFP / ILYAS HAJJI

Les jihadistes de l'État islamique (EI) ont revendiqué la fusillade ayant fait mercredi un mort et onze blessés près d'un site touristique au Daguestan, république russe du Caucase en proie à une rébellion islamiste que Moscou peine à juguler.

"Avec l'aide d'Allah, les guerriers du Califat ont réussi à attaquer des employés des services de sécurité russes dans la ville de Derbent, dans le sud du Daguestan", affirme un message attribué à l'EI et cité par le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites islamistes.

Des inconnus avaient ouvert le feu dans la nuit de mardi à mercredi sur un groupe de personnes près des murailles de la forteresse de Derbent, classée en 2003 au patrimoine mondial par l'Unesco, tuant une personne et en blessant 11 autres. Soixante-sept douilles avaient été retrouvées sur les lieux de la fusillade, avait indiqué une source au sein des services de sécurité à l'agence Interfax.
Selon une source citée par l'agence publique Ria Novosti, les auteurs de la fusillade sont trois combattants originaires de Derbent, déjà responsables d'autres attaques armées dans la région, notamment à la mi-décembre contre des employés du ministère russe des Situations d'urgence.

Les jihadistes ont revendiqué dans leur message une attaque contre des employés du FSB, les services secrets russes. Une source citée par Ria Novosti avait confirmé peu après l'attaque que le mort et au moins un des blessés appartenaient au FSB.

Le dirigeant de la république du Daguestan, Ramazan Abdoulatipov, a pour sa part évoqué une "vengeance" de combattants islamistes ayant échappé aux opérations des forces spéciales dans la région.
Les autorités n'ont d'ailleurs pas tardé à lancer après la fusillade une opération antiterroriste dans le sud du Daguestan, république frontalière de la Tchétchénie, en proie à l'instabilité et foyer d'islamistes extrémistes où éclatent sporadiquement des affrontements entre combattants et forces de l'ordre.

"Ressources restreintes"
Au moins 118 personnes ont été tuées au Daguestan entre janvier et novembre dans de multiples affrontements, selon le portail d'information Kavkazski Ouzel, qui suit les activités des combattants dans le Caucase russe. Des opérations des forces de l'ordre à la recherche de combattants islamistes sont également régulièrement lancées dans les républiques voisines d'Ingouchie et de Kabardino-Balkarie.

Après la première guerre de Tchétchénie en 1994-1996 et une deuxième qui a commencé en 1999, la rébellion s'est progressivement islamisée et a fait tâche d'huile dans tout le Caucase russe, se revendiquant dans un premier temps d'el-Qaëda avant de rejoindre l'EI.
La plupart des groupes armés locaux ont prêté allégeance au groupe jihadiste et promis de suivre l'appel à "tuer" des Russes en représailles contre leur intervention militaire en Syrie depuis septembre.

"Les succès de l'EI ont un attrait certain pour les combattants du Nord Caucase. El-Qaëda n'avait ni un tel territoire, ni de tels revenus financiers. Son rôle dans l'influence de ces combattants a progressivement diminué pour être supplanté par celui de l'EI", estime l'expert Alexeï Makarkine.
L'organisation "représente un financement supplémentaire pour les groupes armés qui lui ont prêté allégeance et peut contribuer à attirer de nouveaux candidats au jihad", désireux de rompre avec le système clanique local miné par la corruption, rappelle-t-il.

Les services de renseignement russes estiment à plus de 2.900 le nombre de Russes combattant dans les rangs de l'État islamique en Syrie et en Irak, parmi lesquels plus de 600 daguestanais. Le président Vladimir Poutine avait appelé à les "prendre de vitesse" et à les éliminer avant qu'ils ne rentrent en Russie commettre des attentats.

"L'attaque de Derbent est la deuxième attaque dans la région en près de quatre mois. Ces combattants n'en sont pour le moment qu'à un stade embryonnaire", nuance néanmoins Grigori Chvedov, rédacteur en chef du site Kavkazski Ouzel. "L'EI n'a pas encore démontré un potentiel significatif dans la région. Ses militants sont présents, mais les attentats sont limités", rappelle-t-il. "Leurs ressources sont plus restreintes que l'on ne croit."

 

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