Les crédits accordés par le secteur financier pèsent 110 % du PIB

Malgré le ralentissement de l'activité économique, les crédits octroyés par le secteur financier ont continué d'augmenter depuis le début de l'année : selon les chiffres de la Banque du Liban, cités par le Lebanon Brief de la Blom Bank, ils ont connu une hausse de 3,23 % entre janvier et juillet 2015, à 55,66 milliards de dollars, soit 110 % du PIB libanais. L'essor de ces crédits a notamment bénéficié de la politique de relance mise en place par la Banque du Liban, qui a, cette année encore, injecté plus d'un milliard de dollars à travers des crédits subventionnés.
Une politique qui l'a néanmoins conduite à adopter une règlementation plus stricte des crédits accordés aux particuliers. Cela n'a pas empêché la valeur de ces derniers d'augmenter de 3,52 %, à 17,11 milliards de dollars, conservant la tête (30,7 %) des crédits octroyés. La chute de 6,67 %, à 1,4 milliard de dollars (8 % de la valeur totale), des prêts automobiles a été compensée par la hausse de 7, 29 %, à 10,4 milliards de dollars des prêts au logement et celle de 3,62 %, à 4,6 milliards de dollars, des prêts à la consommation.
S'agissant des prêts aux professionnels, le commerce de gros et de détail représente l'essentiel (21 % du nombre total de crédits) des montants octroyés. Le commerce en gros reste le principal bénéficiaire de prêts avec 15,5 % pour une valeur de 8,80 milliards de dollars, dont 1,68 milliard pour le secteur alimentaire – en hausse de 6,48 % par rapport à l'année précédente – et 806 millions pour le secteur des produits pétroliers, en baisse de 1,94 %. Quant aux prêts accordés au commerce de biens durables, ils ont enregistré une croissance à deux chiffres pour atteindre 675 millions de dollars.
Le commerce au détail absorbe quant à lui 5,8 % de la valeur totale des crédits, en augmentation de 5,01 %, à 3,25 milliards de dollars. Les crédits accordés aux professionnels du secteur automobile ont capté la plus grande part de ces prêts, avec 535 millions de dollars (+ 7,7 %).
Le secteur de la construction se place, lui, en deuxième position avec 18 % du nombre total de crédits. Malgré la forte contraction de l'activité dans le secteur – le nombre de permis de construction ayant atteint un plus bas depuis 6 ans en juillet –, les crédits ont continué de croître de 4,08 % cette année. Un paradoxe qui, selon le Lebanon Brief, s'expliquerait par la phase de transition que connaît le secteur, avec un retrait progressif des petits acteurs au profit des gros, qui disposent davantage de facilités en matière d'accès au crédit.
L'industrie (10,2 % du total des crédits), les services immobiliers et d'emploi (7,7 %), et les professionnels du tourisme (2,9 %) suivent ensuite dans le classement des secteurs bénéficiaires de prêts.