Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, a souligné que son camp « bloque le Conseil des ministres et la Chambre pour mettre fin aux erreurs et aux exactions commises au sein des institutions ».
Le général Aoun, qui s'exprimait vendredi soir au cours du dîner des instances syndicales et des professions libérales du Courant patriotique libre à l'hôtel Gefinor, à Sin el-Fil, a comparé la situation du pays à la tour de Babel.
« Les Libanais s'expriment aujourd'hui comme les habitants de Babel, a-t-il affirmé. La légende veut que les habitants de Babel aient tenté d'atteindre le ciel et de toucher Dieu avec leur tour. Dieu les avait alors sanctionnés en brouillant leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, a indiqué Michel Aoun. Il est vrai que les Libanais parlent aujourd'hui la même langue, mais chacun d'entre eux use d'une terminologie différente, de sorte que plus personne n'est capable de comprendre l'autre. Le noir veut dire blanc parfois, et le blanc rouge. Et l'on se demande après pourquoi toute cette confusion se produit. La raison, c'est l'insoumission à la même logique et aux mêmes références. La loi n'est plus la loi, la Constitution n'est plus la Constitution, le pacte n'est plus le pacte. Chacun élabore sa propre Constitution, sa propre loi et son propre pacte conformément à ses intérêts et ses humeurs. »
Et M. Aoun de poursuivre : « Cela a conduit au blocage du pays et de toutes les institutions, au Conseil des ministres et à la Chambre. Tout le monde demande pourquoi nous bloquons. Nous le faisons pour mettre fin aux erreurs et aux exactions commises au sein de ces deux institutions. Le Conseil des ministres prend ses décisions en violation de la loi et de la Constitution, d'où une augmentation des problèmes dus aux décisions qui outrepassent tous les usages démocratiques et constitutionnels. Cet état anormal est ce qui nous a poussés à nous positionner en garde-fous. »
« Tout le monde doit savoir que lorsque certains ministres outrepassent leurs prérogatives et partent de bases erronées dans leur prise de décision, au point de décider à la place du cabinet réuni, nous devons alors certainement nous opposer, d'autant que nous sommes contraints d'exercer nos responsabilités au regard de l'État et de la démocratie. C'est ce qui s'est produit lors de la prorogation du mandat du directoire de l'armée et du conseil militaire et des nominations aux FSI », a souligné Michel Aoun.
Et d'ajouter : « Tout cela s'est produit en violation des prérogatives du gouvernement, parce qu'ils ne veulent pas faire les choses conformément aux lois. Au lieu de procéder aux nominations nécessaires, ils ont prorogé les mandats, et tout est prorogé, même la Chambre, qui a perdu sa légitimité. Comment est-il donc possible pour une Chambre illégitime d'élire un président légitime ? C'est là que réside le problème, et c'est pourquoi nous refusons de participer à ce niveau », a-t-il noté.
« Ils nous accusent de bloquer alors que, dans les faits, ce sont eux qui bloquent, parce qu'ils ne veulent pas appliquer le pacte dans l'élection du président de la République, a poursuivi Michel Aoun. Ce n'est pas nous qui bloquons, mais eux, parce qu'ils veulent faire accéder un inconnu à la présidence. Notre système veut que le président représente les chrétiens au pouvoir. Pourquoi donc amener un président inconnu, alors que les présidences de la Chambre et du Conseil représentent chacune leur communauté respective ? Je suis laïc, mais c'est notre système qui impose cela. Nous ne pouvons pas nous désister de notre droit à la participation imposé par la loi, la Constitution et le pacte », a ajouté M. Aoun.
« À côté de tout cela, a ajouté M. Aoun, il y a un mouvement de revendication, mais il y a beaucoup trop de revendications, ce qui a semé la confusion, et tout le monde accuse désormais tout le monde à l'aide du slogan " Tous, cela veut dire tous ". Si cela était vrai et que tout le monde se ressemblait, il ne resterait plus personne, et notre sort aurait été celui de Sodome et Gomorrhe », a-t-il estimé.
Il a ensuite prôné une réforme « à partir du sommet de la pyramide » pour « nettoyer le pays de la corruption », « c'est-à-dire à partir de la présidence de la République ».
Liban
Aoun : Nous bloquons pour mettre fin aux erreurs et aux exactions
OLJ / le 02 novembre 2015 à 00h00
commentaires (7)
LA PLUS GRANDE ERREUR ET LA PLUS GRANDE EXACTION : C'EST LE BLOCAGE ! MAIS QUAND ON A çA DANS LES VEINES... ET POUR LES POCHES... C'EST TRÈS MOCHE... HEIN ?
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 52, le 03 novembre 2015