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Liban - Enseignement supérieur

Raï préside la cérémonie d’ouverture de l’année académique à l’Université libanaise

Le recteur de l'UL souligne que l'indépendance s'acquiert loin du cientélisme et du suivisme politique.

Adnane Sayyed Hussein : on cherche à étouffer l’UL en réduisant son budget. Photo Nasser Traboulsi

La cérémonie inaugurale de l'année universitaire de l'Université libanaise a eu lieu hier en présence d'un parterre de personnalités politiques et religieuses sous le thème « L'université de la nation... pour plus d'indépendance et de prospérité », en présence du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.
Dans son allocution, le chef de l'Église maronite a d'emblée exprimé la position de soutien de Bkerké à l'égard de l'UL, puisque le synode patriarcal maronite lui a consacré un chapitre en son article 17 intitulé « L'Église maronite et l'enseignement supérieur ». Pour lui, l'UL est un espace de « vivre-ensemble » unique en son genre « qui exprime la véritable raison d'être du Liban, les valeurs qui sont les siennes ». « Grâce à ce vivre-ensemble qui est régi par la Constitution et le pacte national, chrétiens et musulmans bénéficient d'un système qui les traite de manière égale en devoirs et en droits. Tous séparent État et religion tout en les respectant toutes. Ils reconnaissent les libertés individuelles et en premier lieu la liberté de culte (...) et se soumettent à un système démocratique parlementaire. » Le patriarche a ajouté que le rôle unificateur de l'UL se trouve aujourd'hui décuplé à l'aune de la crise politique que traverse le pays, car il incombe à l'enseignement supérieur de préserver les acquis en termes de coexistence nationale.
Saluant le rôle actif du recteur de l'université, Adnane Sayyed Hussein, dans la parité entre étudiants musulmans et chrétiens, mais aussi au niveau de l'administration, le patriarche a souligné que le recteur était également « conscient du rôle qu'il a à jouer dans la construction d'un tissu social sain (...) pacifique et fondé sur la justice et les droits de l'homme ».
Pour Béchara Raï, les ingrédients d'une université « nationale » sont multiples. « Il faut qu'elle bénéficie d'une plus grande indépendance, ce qui signifie mettre un terme aux ingérences des hommes politiques dans ses affaires, mais aussi respecter les règlements qui la régissent en tant qu'institution indépendante sur le triple plan administratif, financier et académique », a-t-il ainsi martelé. Et de renchérir : « L'université ne se gère pas par le biais de la politique, mais par la science et la loi. » « Il faut aussi que l'établissement puisse avoir le droit de passer des contrats, et que son budget soit augmenté (...) et c'est là une des responsabilités du gouvernement (...) Il faut qu'avec l'aide du ministère de l'Éducation, l'indépendance de l'université soit protégée en collaboration avec les autres ministères qui sont concernés par l'avenir des diplômés. »

Rôle pionnier
Le patriarche maronite a rappelé dans ce contexte « le rôle de pionnier joué par les Libanais grâce à leur éducation et leur savoir », et qui a eu pour conséquence un véritable rayonnement régional. « Malheureusement, toutes ces caractéristiques sont mises à mal aujourd'hui par la crise politique actuelle qui oppose deux camps confessionnels. » Cela a conduit à la vacance présidentielle qui dure depuis un an et quatre mois ainsi qu'à une paralysie totale du pouvoir exécutif et législatif, « sans oublier la corruption rampante dans les administrations, le vol des deniers publics et une crise socioéconomique sans précédent qui a appauvri le tiers des Libanais », sans oublier la crise des déchets, s'est ainsi désolé Béchara Raï.
« C'est là que transparaît l'importance d'une école et d'une université libres et libérées des ingérences politiques et partisanes. Cela leur permet de rester un endroit privilégié où la personnalité des citoyens peut se forger de façon intègre, sans influences politiques et confessionnelles », a-t-il dit. Et de noter qu'il est « désolant de voir au Liban une cassure totale entre l'instruction et la connaissance d'une part, et le travail politique et administratif de l'autre ». Et de conclure qu'en ce début d'année universitaire 2015-2016, l'Église maronite a beaucoup d'espoirs en l'Université libanaise.

Sayyed Hussein : « On cherche à étouffer l'UL »
Prenant la parole, le recteur de l'Université libanaise a remercié le patriarche pour sa présence et sa bénédiction de l'année universitaire. Il s'est ensuite attaqué aux problèmes auxquels l'UL fait face actuellement, soulignant que « c'est en vain qu'on essaie d'étouffer cette institution en réduisant son budget au maximum ou en retardant les chantiers de ses campus à Tripoli, dans la Békaa et à Fanar, et en mettant des bâtons dans les roues de ses paperasseries administratives ». Il a dans ce cadre regretté que les clauses qui concernent le développement de l'UL et qui figurent dans l'accord de Taëf et le texte du document d'entente nationale n'aient toujours pas été mises en application, avant d'ajouter que ces manquements ne devraient pas justifier de « négliger les intérêts des jeunes du Liban ».
S'adressant aux responsables de l'UL, M. Sayyed Hussein a indiqué que « le temps de l'engagement national loin des tiraillements identitaires » était venu.
S'attardant également sur le besoin accru d'indépendance de l'UL, il a souligné que celle-ci s'acquiert par le biais de la « conviction, loin du clientélisme et du suivisme ». Il s'est ainsi adressé à l'ensemble des équipes politiques qui se sont succédé en leur demandant de « remplir leurs engagements » à l'égard de l'UL, notamment en ce qui concerne la poursuite des travaux amorcés sur les nouveaux campus et la réouverture des postes au sein de cette institution qui a grand besoin de personnel qualifié.

La cérémonie inaugurale de l'année universitaire de l'Université libanaise a eu lieu hier en présence d'un parterre de personnalités politiques et religieuses sous le thème « L'université de la nation... pour plus d'indépendance et de prospérité », en présence du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï.Dans son allocution, le chef de l'Église maronite a d'emblée exprimé...

commentaires (3)

PAUVRE PATRIARCHE... JE LE PLAINS... IL NE PEUT MÊME PAS RAMASSER SES BREBIS GALEUSES...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 03, le 23 septembre 2015

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Commentaires (3)

  • PAUVRE PATRIARCHE... JE LE PLAINS... IL NE PEUT MÊME PAS RAMASSER SES BREBIS GALEUSES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 03, le 23 septembre 2015

  • A propos, est-ce les présidents des facultés qui l'ont choisi.... malgré son "béret" ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 35, le 23 septembre 2015

  • "Le recteur de l'UL(!?) souligne que l'indépendance s'acquiert loin du clientélisme et du suivisme politique." ! N'était-il pas, lui alors, "l'homme au béret", qui avait, déjà, trahi Michééél Sleïméééne ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 31, le 23 septembre 2015

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