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Économie - Transports

Le port de Tripoli devrait enfin avoir son nouveau terminal conteneurs

Attendue depuis plusieurs mois, l'exploitation d'un nouveau quai capable d'accueillir jusqu'à trois porte-conteneurs simultanément dans le deuxième port du Liban est désormais imminente.

Selon la société Gulftainer, le terminal accueillera son premier porte-conteneurs le 5 octobre. Photo Gulftainer

Après plusieurs mois d'incertitudes, le nouveau terminal conteneurs du port de Tripoli est enfin sur le point d'être mis en service. La société Gulftainer, qui a remporté en novembre 2013 une concession de 25 ans pour en assurer l'exploitation et la gestion, se prépare désormais à prendre possession des lieux. « Le terminal accueillera son premier porte-conteneurs le 5 octobre et nous espérons pouvoir mettre le quai en service à partir du 15 », révèle le président de la filiale libanaise de l'opérateur portuaire émirati. Une information confirmée par le directeur du port de Tripoli, Ahmad Tamer, qui table lui aussi sur une mise en service définitive « d'ici à quelques semaines ». Plus prudent, le directeur de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Tripoli, Toufic Dabboussi, « croise les doigts pour que cette nouvelle échéance soit respectée ».

Temporisation sur le financement
Et pour cause : le lancement de l'exploitation de ce quai de 600 mètres de long, capable d'accueillir jusqu'à trois navires porte-conteneurs simultanément et de brasser 200 000 conteneurs par an dès 2016, accuse déjà près de 9 mois de retard sur son calendrier initial. Un ajournement qui s'explique d'abord par la situation sécuritaire délétère à Tripoli entre fin 2014 et début 2015, qui a impacté le site du chantier et son approvisionnement en matériaux de construction. Reste que ce retard n'est que le dernier en date sur ce chantier.
Tout commence au début des années 2000 avec le lancement d'un projet de développement du port de Tripoli. « Ce projet de 80 millions de dollars a été en partie financé par un prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI) et prévoyait l'agrandissement ou la modernisation de plusieurs infrastructures au port », relate M. Amatouri. Une première phase d'agrandissement de près de 30 millions de dollars a été achevée en 2008, mais elle ne donnait pas au port la capacité d'accueillir de gros porte-conteneurs, comme à Beyrouth. « La seconde, qui inclut la construction du terminal conteneurs, a été lancée en 2004, mais a été ensuite suspendue par le maître d'œuvre Chinese Harbor Engineering Company à cause de la guerre de 2006 et d'autres événements sécuritaires dans le Nord. Du coup, la construction du quai n'a été achevée qu'en 2012 », précise M. Tamer. « Mais son exploitation est ensuite restée longtemps suspendue à la réalisation des travaux d'infrastructures tels que le raccordement au réseau électrique ou au tout-à-l'égout par exemple... Or le gouvernement, qui devait financer ces travaux, a temporisé sous prétexte de les inclure dans un projet plus vaste de modernisation du port, qui n'a jamais vu le jour », poursuit-il. Le ministère des Travaux publics et des Transports, autorité de tutelle du port de Tripoli, n'était pas disponible pour répondre aux questions de L'Orient-Le Jour sur ce sujet.

Exonération de redevance
La poursuite du projet aurait pu donc achopper longtemps sur son financement, si les parties directement impliquées n'avaient pris les devants. « Gulftainer s'est finalement entendue début 2014 avec la direction du port pour avancer près de 11 millions de dollars afin de doter les 60 000 m² du terminal des infrastructures nécessaires », reprend M. Amatouri. « En échange, l'opérateur sera exonéré du paiement de la redevance (NDLR : jusqu'à 30 % de la valeur déclarée) perçue sur chaque conteneur chargé ou déchargé dans l'enceinte du port, jusqu'au remboursement de l'avance », poursuit-il. « L'opérateur émirati devrait récupérer sa mise au bout d'un an », estime M. Dabboussi.
Pour mener ces travaux, Gulftainer a choisi l'entreprise de travaux publics Mouawad-Eddé. « Plutôt que d'attendre un feu vert du gouvernement validant l'exécution de l'ensemble des travaux en attente au port, les parties prenantes ont préféré morceler son exécution en plusieurs étapes », affirme une source au sein de cette société. Selon cette source, la société Mouawad-Eddé a achevé le raccordement du terminal aux infrastructures de voirie en mai dernier et attend l'autorisation du ministère des Travaux publics pour engager le même type de travaux sur une autre partie du port.
De son côté, Gulftainer ne compte plus attendre pour commencer à exploiter le terminal conteneurs, même si l'ensemble des équipements nécessaires pour lui permettre d'offrir les mêmes services que le port de Beyrouth, comme des grues portuaires fixes, ne seront pas installés avant plusieurs mois. En attendant, le terminal sera équipé avec des grues mobiles, aux capacités inférieures. « Nous avons prévu de mettre un système de navette à disposition des commerçants souhaitant réceptionner leurs conteneurs à Tripoli après leur déchargement à Beyrouth, pour environ le tiers de ce que leur facturerait une société de transports privée », affirme M. Amatouri, qui espère rattraper le temps perdu.

 

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Dieu fasse qu'il soit utilise a bon usage ...

FRIK-A-FRAK

12 h 35, le 22 septembre 2015

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  • Dieu fasse qu'il soit utilise a bon usage ...

    FRIK-A-FRAK

    12 h 35, le 22 septembre 2015

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