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Économie - Commerce

Liban : Les subventions aux exportations coûteront des millions de dollars par mois

Un rapport réalisé par l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal) évalue à une fourchette comprise entre 2,5 et 4 millions de dollars par mois le montant des subventions que devrait verser l'État pour compenser le surcoût de la réorientation maritime des exportations libanaises provoquée par la crise syrienne.

Source Idal

La mise en œuvre de subventions publiques à l'exportation par mer de marchandises industrielles et agricoles pourrait coûter entre 2,5 et 4 millions de dollars par mois, selon un rapport remis début juin au Conseil des ministres par l'Autorité de développement des investissements au Liban (Idal). Promises par le gouvernement suite à la fermeture, en avril, du poste-frontière syro-jordanien de Nassib, ces subventions sont censées compenser le surcoût induit par la réorientation des exportations vers les pays arabes, assurées jusqu'alors essentiellement par voie terrestre. Idal avait été alors chargée par le ministre de l'Industrie d'évaluer les coûts et les modalités de ces nouvelles voies d'exportation pour déterminer le montant des subventions accordées.
L'étude consultée par L'Orient-Le Jour commence par rappeler, en citant les chiffres des douanes, que 98 % des exportations agricoles libanaises en 2014 étaient destinées aux pays arabes, dont plus de 73 % pour les seuls pays du Golfe et la Jordanie. Jusqu'en 2011, 94 % de ces exportations se faisaient par voie terrestre, le transport maritime ne dépassant pas les 5 %. Quatre ans plus tard, la part du transport terrestre a dégringolé de 25 points du fait de l'impact du conflit syrien sur les voies praticables, tandis que celle du transport maritime a grimpé au quart des exportations.


En se basant sur les chiffres de 2014, les auteurs du rapport ont estimé à plus de 300 000 tonnes le volume des exportations agricoles à destination des pays du Golfe et de la Jordanie pour l'année 2015. Or plus des trois quarts d'entre elles (230 000 tonnes) doivent encore être exportées sur le second semestre. L'étude rappelle en outre que la saison des récoltes, autour du mois de septembre, coïncide avec un pic des exportations de ce type de marchandises. Mais cette problématique concerne également les exportations de produits manufacturés, fût-ce dans une moindre mesure. Quelque 48 % des 76 000 tonnes de produits agroalimentaires prévus à l'exportation pour 2015 et 70 % des 62 000 tonnes d'autres produits industriels doivent ainsi encore être écoulées d'ici à la fin de l'année. Au total, indique le rapport, près de 11 000 camions seraient nécessaires pour acheminer toutes ces marchandises vers les pays du Golfe et la Jordanie.

 

Rouliers ou navires mixtes
Pour évaluer le surcoût du transport maritime pour les exportateurs depuis la fermeture du poste de Nassib, les auteurs du rapport se sont basés sur les données fournies par les intéressés – le syndicat des camionneurs libanais, le syndicat des industries agroalimentaires, les sociétés de transport maritime et le ministère des Transports. Après avoir évacué l'alternative du transport aérien, trop coûteux, ils estiment le surcoût du transport maritime pour les exportateurs à 25 % en moyenne. Cela se traduirait pour l'État par une facture moyenne de 1 500 à 2 500 dollars par camion, selon les voies et les solutions techniques envisagées; soit une fourchette comprise entre 2,5 et 4 millions de dollars par mois. Ces sommes seraient soit directement reversées aux exportateurs, soit consacrées à la location de trois navires capables de transporter 100 véhicules chacun pour une durée de sept mois.


Concrètement, l'opération consisterait à affréter un roulier, qui ne transporte que des véhicules, ou un navire mixte pouvant également accueillir des passagers. Plus coûteuses que le transport par conteneurs – facturé à 3 000 dollars par tonne en moyenne –, ces solutions ont l'avantage d'être plus rapides et adaptées aux produits périssables. Le rapport calcule alors le coût de ces moyens de transport en fonction des voies maritimes envisagées.
Alors que la facture pour exporter par voie terrestre une tonne de produits en camion frigorifique vers les pays du Golfe et la Jordanie s'élevait à 6 700 dollars en moyenne en 2014 – soit presque le double des tarifs de 2011 du fait de l'explosion des frais d'assurances –, les tarifs à la tonne pour desservir directement les ports jordanien d'Aqaba, ou saoudiens de Djeddah et de Duba grimpent aux alentours de 8 450 dollars en moyenne pour les rouliers et de 9 200 dollars pour les navires mixtes.
Le rapport envisage également la solution d'un transit terrestre par l'Égypte, entre les ports égyptiens de Port-Saïd – d'où arrivent les bateaux libanais – et de Safaga, d'où les camions reprendraient la mer. Plus économique (5 000 dollars par tonne en moyenne), elle a l'inconvénient de limiter, pour des raisons logistiques, la quantité de marchandises transportées par camions frigorifiques.

 

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