Rechercher
Rechercher

Santé - Neurologie

Alzheimer : une maladie mieux connue, mais toujours incurable

L'alzheimer constitue la forme la plus fréquente de démence, avec près de 50 % des cas. Elle touche près de 35 millions de personnes dans le monde et ne cesse de progresser. À l'occasion de la Journée mondiale de l'alzheimer, célébrée hier, zoom sur les principaux faits qui caractérisent la maladie.

L’alzheimer est une maladie qui survient généralement chez des personnes âgées de plus de 80 ans. Sebastien Bozon/AFP

« Vous savez, je suis atteint de la maladie d'Alzheimer. Parfois, quand je me lève la nuit pour aller aux toilettes, je ne reconnais plus la maison. J'ai l'impression d'être dans un territoire étranger. Je n'ose pas m'aventurer seul dans la rue, parce que j'ai peur de me perdre. Mon médecin m'a expliqué que la maladie est encore à ses débuts, mais qu'il est préférable que je sois toujours accompagné d'un membre de ma famille. Mon épouse et mon fils sont toujours là avec moi. Ils se relaient. »
Diagnostiquée pour la première fois en 1906 par Aloïs Alzheimer, neuropsychiatre allemand, qui avait décrit la maladie chez une femme de 60 ans, l'alzheimer touche près de 35 millions de personnes dans le monde, selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé. Un nombre qui frôlera les 130 millions en 2050.
Cette maladie est la forme la plus fréquente de démence, avec près de 50 % des cas. Elle survient généralement à un âge avancé, chez des personnes âgées de plus de 80 ans. Toutefois, des cas d'alzheimer sont détectés chez des sujets plus jeunes, aux alentours de la soixantaine.
L'alzheimer est une maladie dégénérative caractérisée par l'accumulation de plaques dites amyloïdes sur le cerveau, entraînant une perte du fonctionnement cérébral. Dans une première phase, des troubles de mémoire particulières commencent par apparaître et touchent principalement aux événements récents. Avec l'évolution de la maladie, des faits plus anciens sont oubliés.
À un stade plus avancé, le patient va perdre le sens de l'orientation. Par la suite, le patient développera des troubles du langage. Il aura aussi une difficulté à savoir manipuler les gestes quotidiens (utiliser son portable, faire fonctionner un lave-vaisselle, reconnaître les personnes et les objets qui l'entourent...). À cela s'ajoutent des troubles du calcul et de la logique. Au stade final de la maladie, le patient devient grabataire et il est alité.
Dans 5 % des cas, l'alzheimer est héréditaire. Dans ces cas, la maladie est diagnostiquée chez un membre de chaque génération de la famille. De plus, elle apparaît à un âge plus jeune, vers la quarantaine ou la cinquantaine. Dans la majorité des cas, les causes de la maladie restent inconnues. Les recherches ont toutefois montré que l'hypertension artérielle, l'hypercholestérolémie (taux élevé de cholestérol), l'obésité, les histoires familiales, une faible éducation, le tabagisme et la sédentarité constituent des risques importants dans la survenue de la maladie.

Multiplication des recherches
À ce jour, il n'existe pas de traitement curatif de l'alzheimer, les spécialistes ne disposant que de médicaments qui agissent sur les symptômes, sans ralentir son évolution ou la stopper. De plus, ils ne sont efficaces que pour une partie minime des patients. Une percée dans le diagnostic préclinique a été notée récemment grâce aux tests génétiques et aux examens d'imagerie fonctionnelle (PET scan et IRM fonctionnelle). Selon de nombreux praticiens toutefois, ces techniques posent un problème éthique, d'autant qu'il n'existe pas un traitement curatif de l'alzheimer. Ils estiment que ces percées seront importantes lorsqu'un traitement curatif verra le jour.
Il convient de signaler à ce stade que depuis quelques années, les recherches se sont multipliées pour tenter de traiter les lésions responsables des symptômes. Plus d'une centaine de molécules sont en effet testées à l'heure actuelle dans le monde. Au nombre de ces traitements prometteurs figurent les biothérapies basées sur des injections d'anticorps ciblant les protéines néfastes d'alzheimer.
Mais les molécules testées à ce stade se sont dans l'ensemble montrées « décevantes », comme l'a signalé à l'AFP le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives et comportementales de l'hôpital de la Pitié-Salpetrière en France. Certaines ont réussi à stopper ou ralentir le développement des plaques, mais « n'ont pas réussi à améliorer les symptômes », sauf de manière « très modérée » dans quelques formes précoces de la maladie.
« Il faudrait probablement travailler encore plus en amont sur des personnes présentant des lésions, mais pas encore de symptômes », selon le spécialiste. Mais traiter des personnes « qui n'ont pas encore développé la maladie et qui ne la développeront peut-être jamais avec des médicaments dangereux » pose des problèmes éthiques, insiste-t-il.

« Vous savez, je suis atteint de la maladie d'Alzheimer. Parfois, quand je me lève la nuit pour aller aux toilettes, je ne reconnais plus la maison. J'ai l'impression d'être dans un territoire étranger. Je n'ose pas m'aventurer seul dans la rue, parce que j'ai peur de me perdre. Mon médecin m'a expliqué que la maladie est encore à ses débuts, mais qu'il est préférable que je sois...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut