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Liban - Patrimoine

De la dabké et rien que de la dabké dimanche au Barouk

Le festival traditionnel de Jabalna aura lieu ce dimanche, un rendez-vous pour redynamiser la région.

En plus de la dabké, plusieurs autres activités sont proposées.

Les Libanais ont vécu une série de situations stressantes ces dernières semaines : une crise des déchets qui a littéralement empoisonné leur vie, une canicule insupportable suivie d'une tempête de sable comme le pays n'en n'a jamais connue. Le tout leur a fait oublier qu'il suffit parfois de s'éloigner un peu pour profiter d'un moment de détente bien mérité. Ce dimanche, l'association Jabalna propose pour son festival annuel un programme pas comme les autres : une journée de dabké, danse traditionnelle libanaise propre surtout aux villages. Le festival aura lieu dimanche à Maasser el-Chouf. Plusieurs troupes sont attendues des différentes régions libanaises pour présenter des tableaux variés de dabké et proposer ainsi une immersion dans une tradition que les citadins ont tendance à oublier, mais qui reste encore en vigueur dans les villages où tout événement peut servir de prétexte pour qu'on se prenne la main et qu'on commence à frapper le sol au rythme des instruments de musique locaux.

 

Un tourisme respectueux de la nature
Mais il n'y a pas que la dabké. Plusieurs autres activités sont proposées dans cette région. À Barouk-Fraidiss, on ne manque pas de verdure, c'est le moins que l'on puisse dire. Située à une heure de Beyrouth, la petite commune montagneuse est entourée par une grande forêt de cèdres, au cœur de la réserve de biosphère du Chouf, connue pour être la plus vaste du Liban (550 km²). Un lieu privilégié notamment pour les amateurs de randonnées ou de balades à vélo. À ce jour, plus de 40 000 visiteurs sont passés par l'entrée de la forêt de Barouk pour se rendre à la réserve. Mais cet atout a longtemps été faiblement exploité par le village : les attractions touristiques faisaient défaut. La municipalité n'avait pas les fonds suffisants pour dynamiser son territoire. Elle a donc fait appel à Baladi, un programme financé par l'Agence américaine pour le développement international (USaid). Un projet est été monté et signé en octobre 2014. Son coût : 171 000 dollars. Objectif : favoriser un « tourisme rural durable dans la région du Barouk-Fraidiss ». C'est la fondation René Moawad qui s'est chargée de sa mise en œuvre. « Nous nous sommes mis à la tâche seulement en avril dernier en raison des conditions climatiques : l'hiver est rude dans cette région », précise Lynda Khalifé Azar, responsable de la communication de la fondation.

 

Un coup de pouce à l'économie locale
Plusieurs travaux sont réalisés en différents points du village pour valoriser ses sites patrimoniaux, quelque peu laissés à l'abandon. Un mausolée édifié en mémoire de Rachid Nakhlé, poète originaire du Barouk et auteur de l'hymne national libanais, est transformé en centre culturel. Ses œuvres ainsi que celles d'autres auteurs libanais y sont mises à disposition et de nombreuses images de Nakhlé sont exposées.
Ce centre est également le point de départ d'un parcours de 20 km qui doit traverser les différentes attractions culturelles de la localité : « le sentier patriotique ». En chemin, les randonneurs peuvent s'arrêter pour visiter le mausolée du cheikh druze Abou Hassan Aref Halawi, l'église Saint-Antoine-le-Grand ou encore un pressoir à raisin datant de l'époque ottomane. On appelle cela une éco-activité. Le but est d'attirer des touristes épris à la fois de nature et de culture.
« Le sentier patriotique permet de créer une connexion plus forte entre le village et la réserve naturelle. Car les visiteurs sont amenés à y rester un jour ou deux. Ils séjournent alors dans les hôtels et les maisons d'hôtes du Barouk et vont dans ses restaurants. Ce qui permet de soutenir l'économie locale tout en préservant les ressources naturelles », souligne Nizar Hani, directeur du comité de la réserve des Cèdres du Chouf, également partenaire du projet.
Les habitants y sont également associés et un certain nombre d'entre eux se sont portés volontaires pour donner un coup de main lors de la réalisation du projet. « C'est une forme d'engagement pour les gens afin de protéger la réserve ainsi que la grande source d'eau du Barouk qui alimente les villages », déclare Natasha Marashlian Saadé, directrice du programme.


Le clou du projet s'est déroulé récemment : « Shouf Lebnen Bil Barouk » (Regarde le Liban à travers le Barouk). Un festival qui s'est tenu sur trois jours pour l'inauguration du centre culturel Rachid Nakhlé, mais également pour mettre à l'honneur les habitants du village et leur savoir-faire. Une quarantaine d'exposants présentaient les produits de l'artisanat local, à l'instar de Ghada Amatoury qui vendait des pâtisseries. « Nous avons une vieille culture culinaire ici et je trouve cela bien de la promouvoir. Il y a beaucoup de gens qui ont goûté mon travail et m'ont encouragée à continuer », explique-t-elle, souriante, derrière son stand en plein air où sont proposés ses « mghatas ». Au cours des trois jours de festival, diverses activités étaient proposées : un concert du chanteur Joseph Attieh, des randonnées guidées, des jeux pour enfants, un spectacle de vélo acrobatique... De quoi ravir des familles venues en nombre. Environ 6 000 personnes ont fait le déplacement rien que le premier jour. Une expérience a priori réussie pour les organisateurs qui passent désormais le flambeau à la municipalité.

 

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