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Économie - Venezuela

Gouvernement cherche devises désespérément

Étranglé par le manque de devises dû à la baisse de ses revenus pétroliers, le Venezuela cherche de l'argent frais désespérément, quitte à concéder des rabais faramineux à ses clients et à mettre en gage ses bijoux de famille, comme ses réserves en or.
Au cours des derniers mois, le gouvernement du président socialiste Nicolas Maduro a accordé des réductions de dettes portant sur des milliards de dollars en échange du versement immédiat et en cash du solde restant dû.
Le pays assis sur les plus importantes réserves de pétrole au monde mais enlisé dans une crise économique aiguë a ainsi effacé 2 milliards de dollars de dette pétrolière due par la Jamaïque, 1,5 milliard dû par la République dominicaine, et a accordé un rabais de 38 % sur les 400 millions de dollars dus par la compagnie pétrolière uruguayenne Ancap (publique).
En outre, les autorités ont mis en gage 1,5 milliard de dollars des réserves en or du pays, émis des obligations et négocié des prêts de 2,5 milliards via Citgo, la filiale de raffinage aux États-Unis de la compagnie pétrolière publique PDVSA, première source de financement du Venezuela.
Malgré une situation économique désastreuse – inflation de plus de 100 %, pénuries de biens, médicaments et aliments, déficits abyssaux et récession (PIB - 7 % cette année, selon le FMI) –, le gouvernement se refuse à prendre la moindre mesure de réduction des dépenses, forcément impopulaire, tétanisé par le prochain scrutin.
Ces cessions hâtives d'actifs et ces placements de titres de dettes s'assortissent d'une réduction drastique des importations (- 50 % entre 2013 et 2015), tandis que le gouvernement doit des milliards à ses fournisseurs étrangers de biens et services, comme les compagnies aériennes.
Et en ce temps d'effondrement des cours du brut, les revenus pétroliers ont été essentiellement consacrés à honorer les obligations du pays vis-à-vis de ses créanciers internationaux, une priorité constante du chavisme.
Selon des instituts privés, le Venezuela doit ainsi rembourser 6 milliards de dollars de dettes et intérêts en 2015.
Asdrubal Oliveros, directeur du cabinet Ecoanalitica, souligne qu'avec un baril à 47 dollars en 2015, il manquera 23 milliards au Venezuela pour équilibrer sa balance des paiements.
La chute du brut a privé le pays, qui tire quasiment l'intégralité de ses devises de ses exportations pétrolières, de 50 % de ses ressources.
À ce jour, le baril vénézuélien se négocie environ 50 dollars, alors que les réserves internationales de devises s'établissent à 15,391 milliards de dollars, 25 % de moins que l'an dernier.
En 2015, le gouvernement n'a pu se procurer que « 8 milliards de dollars entre Citgo, les dettes (recouvrées) de Petrocaribe (alliance pétrolière entre le Venezuela et des pays des Caraïbes, NDLR) et l'hypothèque sur l'or », affirme M. Oliveros.
« Ce qu'il manque pourrait provenir de prêts bilatéraux avec la Chine », explique-t-il.
Pour lui, le pays va devoir « négocier avec ses partenaires pétroliers pour vendre des participations dans les entreprises de la frange de l'Orénoque (où se trouvent les plus grosse réserves au monde) ».
Mais aussi continuer à gager son or et demander de l'argent à la Chine.
Ernesto TOVAR/AFP

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